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WHILE HEAVEN WEPT - Fear Of Infinity (2011)
Par MEFISTO le 7 Mai 2011          Consultée 5977 fois

Après avoir opéré dans l'ombre pendant assez longtemps, les Américains de WHILE HEAVEN WEPT reviennent dans les bacs avec une nouvelle étiquette accolée à leur boîtier : Nuclear Blast. Cela en impressionnera quelques-uns et en fera rigoler d'autres, car un label majeur veut dire trois choses : qu'un groupe a atteint la notoriété (avec la qualité du dernier album, "Vast Oceans Lachrymose", ce n'est pas surprenant), qu'il sera en tête des étagères dans les magasins de disques et qu'il peut maintenant créer sans avoir peur que l'huissier vienne saisir ses amplis. Sauf que… Ça peut être dangereux pour la stagnation créative. Espérons que ce ne sera pas le cas pour WHW, et je vous rassure tout de go, "Fear Of Infinity" est une très bonne suite à ce que nous avons eu droit en 2009. Le plafonnement n'est pas encore arrivé chez la bande à Tom Phillips, mais ça pourrait bien se produire, comme n'importe quel groupe réchauffant les mêmes formules pour se sentir confortable dans ses pantoufles.

Celles de WHW sont bien connues maintenant : du gros Heavy/Doom mélancolique, à la limite de la tristesse, du Metal tantôt accrocheur de par ses guitares lourdes et tantôt guimauve avec ses ballades sirupeuses, où le clavier prend les commandes pour nous dépeindre de bien jolis paysages ; alors que "Vast Oceans Lachrymose" évoquait avec une prose immaculée les étendues aquatiques à perte de vue, le spectre de "Fear Of Infinity" est plus large et correspond plus à ce que le groupe avait offert sur son excellent "Of Empires Forlorn". Les thèmes sont plus près du cœur et, en même temps, on touche aux étoiles avec des ambiances spatiales couchées sur des textes où Saturne côtoie le deuil, les larmes et la beauté. "La peur de l'éternité" ouvre encore plus nos horizons et rend hommage au poétique nom du groupe. Ça oui, ça empeste la guimauve multicolore… fabriquée industriellement.

Et peut-être un peu trop. Certes, le Heavy demeure une arme redoutable chez WHW pour offrir un équilibre. "Hour Of Reprisal ouvre magnifiquement l'album comme "The Furthest Shore" l'avait fait sur "Vast Oceans Lachrymose". Or, pour retrouver une pièce chargée d'émotions et de la longueur de "The Furthest Shore", il faudra attendre la fin ("Finality"). Mais encore là, elle ne bat pas cette perle d'eau douce citée plus haut, rien ne pourra jamais l'égaler. On ne compose qu'un seul pavé doré comme ça dans une carrière. À la limite, on se serait contenté de "The Furthest Shore" copiée trois-quatre fois pour que ce puissant feeling ne meure jamais. Mais bon, trêve de fabulations.

Ensuite, la fin de "Obsessions Now Effigies" permet à la formation de ne pas sombrer dans l'abus de mélodramatique, surtout quand on pense que les plages 4 et 5 sont deux ballades ! Trois ballades en plein milieu d'un album qui ne compte que sept morceaux ? Hum, non merci. Avec "Finality" qui se noie dans le chagrin, notre dose de "la vie est cruelle" aurait dépassé la dose prescrite par le médecin. Sur "Of Empires Forlorn", passe encore, mais le WHW à son meilleur est celui qui arrive à nous faire headbanguer, briquet en main, en concert. C'est pourquoi la courte et peu pertinente "Destroyer Of Solace" me semble déplacée, bien qu'elle s'enchaîne avec la lourde et mélodique "Hour Of Reprisal". Idem pour la balancée "Saturn And Sacrifice", ultime rempart du Heavy avant la débâcle doom épique larmoyante de 11 minutes de "Finality" – qui, disons-le, se termine rythmiquement à merveille.

Côté exécution, WHW assure largement. Petite batterie pépère galopant rarement, guitares électrique écorcheuse/aérienne et sèche s'échangent la scène, alors que les claviers pleuvent sur un "Rain Irving" (décidément la pluie…) toujours en grande voix. Attendez-vous aussi à des chœurs sublimes dans les parties les plus prenantes, autre marque de commerce de WHW qui le suivra longtemps.

Le leader Tom Phillips nous gratifie de belles chansons, dans la stricte continuité des deux albums précédents. L'aura de "Vast Oceans Lachrymose" était spéciale, il faut l'avouer, et les attentes, élevées. Phillips n'a pas manqué d'inspiration pour ce "Fear Of Infinity", le problème n'est pas là. "Hour Of Reprisal" et "Finality" sont là pour le prouver, mais il manque cette brise magique et épique qui soufflait d'un bout à l'autre de "Vast Oceans Lachrymose". Cette cuvée 2011 est un "simple" mélange de ce que les Américains ont produit jusqu'à maintenant, et non pas nécessairement un album unique et original en soi.

Mais bon, nous sommes dans les hautes sphères du Heavy/Doom. De 5 étoiles, le groupe chute à 4. Déception ? Non. Erreur de parcours ? Non. Disque confortable, sans grandes prises de risques ? Oui.

Le prochain album sera déterminant pour le groupe, d'autant plus que l'ombre du label majeur plane...

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   DARK BEAGLE

 
   (2 chroniques)



- Tom Phillips (guitare, synthé, chant)
- Jim Hunter (basse)
- Trevor Schrotz (batterie)
- Scott Loose (guitare)
- Rain Irving (chant)
- Michelle Schrotz (synthé, chœurs)
- Jason Lingle (synthé, chœurs)


1. Hour Of Reprisal
2. Destroyer Of Solace
3. Obsessions Now Effigies
4. Unplenitude
5. To Grieve Forever
6. Saturn And Sacrifice
7. Finality



             



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