Quand PESTILENCE a annoncé son retour, j’ai été enthousiasmé dans un premier temps pour ensuite être déconcerté, voire déçu. Depuis, ça va mieux, je vous remercie !

Alors, des craintes sont venues tout naturellement s’ajouter lorsqu'un autre monstre death metalleux à souhait (hollandais également) est ressorti d’entre les morts pour accoucher dans la boue - que nous aimons, il est vrai - d’un manifeste en faveur du Death comme rarement un retour a pu susciter un tel enthousiasme ! Mesdemoiselles, Mesdames et Messieurs, voici le cru 2009 du nouveau ASPHYX.

En premier lieu ? La voix de Martin van Drunen tiens, c’te question ! Son retour nous donne l’envie de se trémousser et d’aller vite faire repousser nos longs cheveux afin de les sentir pendouillant devant notre figure transpirante et dégoulinante de satisfaction sur nos t-shits d'époque délavés. Quel étrange moment, isn’t it ? …

ASPHYX revient à ses premières amours et nous concocte un Death suave aux relents putréfiables, nauséabonds et pourtant provenant de réminiscences granuleuses voire graveleuses que nous adorions il y a de cela quelques deux décennies d’ici. Et bien, voici l’excellent comeback d’un grand géant, à n’en point douter vous dis-je !

Le Death Metal à l’ancienne : lourd avec accélération puis décélération. Y'a pas d’urgence, si l’intro est longue, eh bien c’est comme ça et pas autrement. Grandiose quoi ! Privilégiant l’efficacité à la démonstration, ASPHYX déboule d’emblée sans introduction pour se concentrer directement sur le premier couplet de "Scorbutics" qui démarre l’album. Les changements de tempo nous indiquent d’emblée que le style replonge dans les abysses du old-death-school et que ça donne chaud au cœur de ressentir à nouveau ce mélange crasseux de riffs bien lourds et ces atmosphères morbides à souhait dans un contexte particulier à savoir… 20 ans plus tard !!! Retour donc vers la fusion Death/Doom qui plombe l’ambiance de façon positive ! Si, j’vous l’jure : nous transpirons littéralement le Death et c’est salvateur. ASPHYX a réalisé l’impossible, à savoir nous ramener dans le temps avec son "Death… The Brutal Way". D’ailleurs, son titre l’annonce, non ? Évidemment, lequel d’entre nous n’apprécie pas un son pareil quand nous savons adorer le genre ? Aucun, puisque la magie opère et le temps devenu immuable ou stagnant nous préserve d’une évolution qui ne colle pas des masses avec un groupe tel que ASPHYX. Ils sont hors normes et donc indémodables… à vie (C’est un comble pour du Death, m’enfin !).

Donc, ne pas s’attendre à une évolution quelconque, quoique le son éventuellement, mais bien à une apnée délectable vers les bas-fonds de nos aspirations encrées « ad vitam æternam » dans nos veines putrides et nauséabondes. En effet, nous ne sommes pas encore morts mais, patience patience… bref, en attendant, vibrons au son d’un excellent "Death… The Brutal Way" nous faisant revivre des émotions passées et pourtant si présentes en nous. Sinon, quel serait l’intérêt de sortir un tel album en 2009, je vous l'demande ?

Ensuite, sachez qu’un DVD accompagne le CD 2009 et nous permet ainsi de retrouver ASPHYX en concert déclamant, pour la grande majorité, un vibrant hommage aux deux premiers brûlots que sont les terriblement efficaces "The Rack" (1991) et "Last One On Earth" (1992). Plaisir des sens à ressentir et à voir…