Fort d'un premier opus marquant, WARBRINGER gagne logiquement une notoriété qui lui permet de défendre sur les routes son travail. Le groupe découvre ainsi l'Europe en tournée en ouvrant pour NAPALM DEATH et SUFFOCATION ! C'est à ce moment précis que Ryan Bates (batterie) décide de quitter le navire, mécontent de la gestion des tournées (!). Andy, le bassiste et frangin de John le guitariste, est quant à lui parti terminer ses études ! (je vous rappelle que les membres du groupe sont très jeunes).
En battant le fer tant qu'il est chaud, les Américains pondent en mai de l'année suivante leur second effort. Soyons francs : il laisse un goût amer en bouche...

Dès les premières notes ("Jackal"), on remarque que "tout" a changé : le son est beaucoup plus dur, plus "Thrash", diablement classique et sans grande inventivité. Impossible de ne pas penser à du EXODUS, période Rob. Et justement, c'est Gary Holt, illustre gratteux de ce combo référence qui produit cet album !

C'est sans doute le plus surprenant : en changeant totalement la section rythmique, WARBRINGER met en musique un Thrash que l'on peut qualifier de "classique", mais cette fois-ci pas "old school". Agressif et brutal ("Severed Reality", "Abandoned By Time"), avec une basse qui claque énormément et quelques soli intéressants (mais à des années-lumière du précédent effort), "Waking Into Nightmares" sombre globalement dans la moyenne des sorties quelconques du genre.

Attention, l'ensemble demeure qualitatif mais sans grande imagination : les titres s'enchaînent les uns après les autres avec le constant sentiment d'un "déjà entendu". "Scorched Earth" semble une nouvelle fois tout droit sorti d'un EXODUS, tout comme "Prey For Death" durant laquelle Kevill gueule comme un damné. Mais il faudra surtout résister à l'instru "Nightmare Anatomy", qui fleurte totalement sur les lignes de notes de "The Call Of Ktulu" de METALLICA, à un point plus que dérangeant.

"Waking Int Nightmare" n'est pas mauvais en soi : c'est une album de Thrash Metal lambda, moyen, avec quelques plans sympathiques mais une fois encore sans inventivité ni feeling. Exit le côté fun, déluré et sans prise de tête de l'opus précédent, à mon grand désarroi.

Une douche froide avec de l'eau toutefois tiède, surprenante sensation en lien avec une déception.

Note réelle : 2,5/5.