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- Membre : Nightmarer

KRALLICE - Krallice (2008)
Par MEFISTO le 19 Août 2009          Consultée 5247 fois

WOLVES IN THE THRONE ROOM est toujours le roi du USBM (Black Metal américain), mais il a maintenant un dauphin. J'ai nommé : KRALLICE.

Formé en 2008 de membres issus de projets Death technique ou mélodique, Prog, Ambiant, Doom, Gothique, KRALLICE est LA découverte en Black Atmo de l'année. Rien, absolument rien, étant donné le background musical du quatuor, ne nous préparait à un tel déchaînement. Bon, oui, l'océan progressif et ses multiples ramifications ouvrent une brèche énorme dans la stratosphère métalienne. Sans oublier la plénitude infinie qu'apporte l'Ambiant et la férocité Death. Des ingrédients qui, malaxés, forment ce qu'on appelle communément du Black Atmo. Les New-Yorkais avaient donc soit envie de cogner à une nouvelle enseigne, soit de partir de « Z » pour se rendre à « A ».

Peu importe ses desseins, KRALLICE réussit son entrée dans le monde achalandé de la musique noire avec une formule titanesque qui vous projettera contre le mur. Un hybride entre ses propres influences qui, pour les amateurs ne vivotant pas dans leur esprit créatif et polyvalent, se traduira comme un Black Atmo « Fusion » aux indéniables couches progressives. Et elles sont nombreuses, comme si le groupe était la représentation parfaite de la pochette de son premier opus : un enchevêtrement de réseaux de racines complexe circulant sous une terre brune et florifère et sur un lit de pierres métamorphiques. Ce roc témoignant des siècles évanouis sur lesquels la nature a défilé, coulé, venté, s'est infiltrée par toutes les ouvertures, afin de forger ce paysage grandiose que le cycle terrestre massacre dorénavant.

La musique de KRALLICE est donc la nature incarnée, mais pas au premier degré, aux deuxième et troisième. Il est donc plus grand que le mot de six lettres. Son hardiesse est trop importante.

Ardue à décrire et encore plus à décortiquer, leur musique est, disons, touffue. Et, bonne chose dans ce style très axé sur les ambiances (leur côté Doom ressort passablement), la voix est reléguée au second plan, elles ne sont qu'accessoires. Les compos ont le champ libre et partent dans tous les sens, les instruments sont poussés à l'extrême, surtout les guitares de Colin Marston et Mick Barr, deux volcans en fusion vomissant parfois des riffs hardcore (la finale de "Forgiveness In Rot" est hallucinante de grandeur). Leur jeu, tout comme celui de l'increvable Lev Weinstein aux fûts, est échevelant, y'a pas d'autres mots. KRALLICE incarne le défoulement à merveille et fait parfois oublier que l'estampe principale accolée à sa créature est Black.

Parmi les bons moments de cette heure plutôt chargée, l'énergique et terreuse pièce d'ouverture "Wretched Wisdom", à la mélodie grasse, entraînante, aux breaks et soli déjantés. En plus d'être une carte de visite en béton, elle assoit le tempo de l'album éponyme entre les cases « rapide » et « semi-rapide », un rythme que les Américains se feront un devoir de garder la plupart du temps tout en maintenant une qualité de jeu irréprochable. Parfois, ils prennent heureusement le temps de poser leur derrière sur un fauteuil pour nous laisser souffler un peu. Mais KRALLICE est une expérience à vivre d'un bloc finement taillé, ne nous méprenons pas.

Notons ensuite les riffs « attrayants » de "Cnestorial", avec son climat et bridge vaporeux, qui se termine sur un autre déluge de flèches décochées à droite et à gauche. "Timehusk", plus violente, est aussi très bonne, tout comme la nerveuse et psychédélique "Energy Chasms", à la basse énorme et aux envolées dantesques de la part des gratteurs.

D’autres pièces, plus quelconques, telles que "Molec Codices" contrebalancent un peu le skeud, sans dire qu’elles opèrent un massacre à la tronçonneuse. Pas grand-chose n’est à jeter ; il aurait simplement été souhaitable que KRALLICE soit capable d’afficher une identité plus claire. J’imagine que leur démarche ne prévoyait pas de contrôle aérien…

Je serais tenté de dire que KRALLICE détrônera peut-être WITTR un jour. Sans vouloir du mal à ces derniers, je prierai fort pour qu’il lui arrive à la cheville. Après tout, les deux entités œuvrent dans des registres différents même s’ils sont scellés sous la même étiquette. Alors que WITTR est plus boisé, KRALLICE est un caméléon dont les couleurs clignotent à la vitesse de l’éclair, une force exponentielle de la nature. Sa démesure est son plus gros défaut, mais avec les tempêtes, on saura lui réserver sa place.

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- Colin Marston (guitare)
- Mick Barr (chant, guitare)
- Nick Mcmaster (basse)
- Lev Weinstein (batterie)


1. Wretched Wisdom
2. Cnestorial
3. Molec Codices
4. Timehusk
5. Energy Chasms
6. Forgiveness In Rot



             



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