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- Membre : Nightmarer

KRALLICE - Prelapsarian (2016)
Par MEFISTO le 24 Mars 2017          Consultée 1635 fois

S'il y a un adjectif que l'on peut attribuer aux New-Yorkais de KRALLICE, c'est "constant". Les quatre membres du groupe de Black expérimental fondé en 2007 jouent encore ensemble et sortent des albums ou des E.P à un rythme effarant depuis que "Krallice" a vu le jour en 2008. "Prelapsarian" est déjà leur sixième disque (ajoutez deux E.P)!

Les mauvaises langues diront qu'en frais de Metal expérimental – avant-gardiste pour les intimes – c'est facile de créer, car ce sous-genre est l'équivalent de faire gicler de la peinture sur une toile abstraite. Je crois plutôt que c'est le contraire, car il n'y a pas de place pour l'improvisation dans ces compos alambiquées. En 34 minutes, les Américains déploient plus d'énergie, de breaks, de blastbeats et de notes que quiconque dans le même délai. Ce n'est pas pour rien qu'on considère KRALLICE comme le père de la vague new-yorkaise, voire américaine, de Black Metal moderne. Bien de pâles copies on essayé de s'approcher de cet électron libre…

Ceci étant écrit, c'est l'heure du bilan pour KRALLICE, qui fête ses 10 ans. Il est clair que le quatuor n'a pu prendre énormément de recul face à sa créature, ce qui peut s'avérer fatal. La concurrence arrive par derrière avec son membre bien levé et si la protection n'est pas totale, c'est la passation des pouvoirs par la force ! Je ne crois pas que KRALLICE soit menacé encore, mais nous devons admettre que malgré le travail d'orfèvre sur "Prelapsarian", de mathématicien métallique, la formule magique commence à perdre de son lustre. C'était inévitable. Et ça m'inquiète. Besoin d'un break, les gars ?

KRALLICE semble avoir oublié un brin que la musique engendrée en privé est dédiée au public également. Certes, son Black a toujours été singulier, on a continuellement senti que les New-Yorkais colonisaient une autre planète et que le contact avec ses fans s'effectuait indirectement. Sauf que mon feeling me dit que sur cette seconde cuvée 2016 (oui, car il y a eu le E.P "Hyperion" en janvier), on nous abandonne encore plus à notre sort. La confirmation de cette paranoïa toute personnelle réside dans les 7:44 de "Conflagration", un morceau tellement étiré dans tous les sens qu'on peine à identifier le début et la fin. Avant, heureusement, "Hate Power" nous a injecté une folle dose de violence hyper propre et "Transformation Chronicles" nous a énuméré les forces déployées par le groupe après dix ans. KRALLICE termine ce sixième essai scientifico-artistique avec un "Lotus Throne" poussant la complexité dans ses derniers retranchements.

J'ai applaudi il y a quelques années quand KRALLICE a choisi de réduire considérablement la longueur de ses albums, car après quatre gros pavés débordant de sucre et de graisse, les Américains étaient mûrs pour explorer de nouveaux horizons. "Ygg Huur" a ouvert la porte vers ces champs inédits et a été une réussite, car il conservait une frange des premiers efforts du groupe, tout en essayant de respecter son régime. Ce qu'on ne peut dire entièrement de "Prelapsarian", qui rue dans des brancards inhospitaliers et frigides. Exit les mélodies, les envolées épiques, le surfing cosmique, les explorations forestières, KRALLICE est enfermé dans son laboratoire à la recherche du vaccin qui guérira tous les maux. Sauf qu'à force de bosser dur pour trouver le miracle, il se rend malade…

C'est officiel, je m'ennuie des premiers KRALLICE qui, s'ils se perdaient souvent dans d'interminables circonvolutions, avaient le chic de nous faire voyager hors de notre corps… Sur "Prelapsarian", seul " Transformation Chronicles" peut se targuer de nous fournir un ticket pour les terres défrichées il y a dix ans. Pour le reste, je n'accroche pas du tout.

Le KRALLICE nouveau est objectivement excellent techniquement, impossible de bouder cet aspect. Mais le chemin pour se rendre au bout de l'arc-en-ciel est pas mal plus tortueux.

SVP, moins de superficialité les gars et plus de rêve, que diable !

Note : 2,5/5.

Podium : (or) "Hate Power", (argent) "Transformation Chronicles", (bronze) "Lotus Throne".

Indice de violence : 3/5.

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- Colin Marston (guitare)
- Nicholas 'nick' Mcmaster (basse)
- Mick Barr (guitare, chant)
- Lev Weinstein (batterie)


1. Transformation Chronicles
2. Hate Power
3. Conflagration
4. Lotus Throne



             



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