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Lexique black metal
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- Membre : Nightmarer

KRALLICE - Diotima (2011)
Par MEFISTO le 9 Mai 2011          Consultée 6880 fois

Un lecteur me faisait remarquer l'autre jour en commentant ce deuxième album des Blackeux expérimentaux de New-York, que j'étais passé à côté d'une excellente chance de foutre 5/5 (sa note) à "Dimensional Bleedthrough". Ses arguments se tenaient, son avis valait autant que le mien, comme à l'habitude dans le merveilleux monde des goûts et couleurs. Il m'a aussi fait remarquer que je mettais trop souvent des 4/5 à des albums méritant la note parfaite, ce qui m'a fait sourire. Pas méchamment, avec compréhension, car je réagissais ainsi lorsque j'étais lecteur de NiME, je trouvais que les chroniqueurs avaient tendance à sous-noter par principe, par orgueil ou autre raison propre à eux. J'ai ensuite appris que cette « retenue » était partie intégrante du travail de chroniqueur. Le lecteur pense souvent court terme, pense un album à la fois, les yeux rivés dessus et la bave l'aspergeant, alors que le chroniqueur a le devoir de mixer plusieurs facteurs avant d'accoucher de sa note. Par exemple, de la progression ou régression du groupe, de la comparaison de l'album avec d'autres formations du même style (question de demeurer cohérent), de ma propre réaction, purement subjective du skeud ou groupe, etc. Bref, le chroniqueur est assujetti à plusieurs règles « académiques » non écrites qui le poussent parfois à décevoir le lecteur complètement accroché à telle œuvre à qui il accolera un 4 au lieu d'un 5. J'avoue que 4 est déjà une bonne note, mais quand on adore un disque, 4 est aussi pire qu'un 1.

Ami lecteur qui se reconnaîtra, oui, j'ai aimé "Dimensional Bleedthrough" comme toi, j'ai aimé cette continuité d'avec le magnifique album éponyme de 2008, mais je n'arrivais pas à me décider à mettre la note maximale. Pourquoi ? Parce que c'était encore trop brouillon, trop expérimental, ça manquait de fini. Et je savais – car le chronique est aussi devin à ses heures, il a un certain flair pour ce genre de truc – que KRALLICE était capable de mieux. De plus clair. De plus violent, tout en demeurant mélodique et planant, véloce et enragé, tout en étant lumineux et si irrésistible avec ses grattes supersoniques. Je savais qu'il était encore à l'étape de l'identification musicale, qu'il commençait à assumer sa personnalité et le succès de son premier album, je savais qu'il lisait les chroniques et qu'il prenait note des reproches qu'on lui formulait. Je savais surtout que sous ce Black terreux et vertigineux, coloré et psychédélique, se cachait une bête avide d'un minimum de structure, sous ses apparences bâtardes et révolutionnaires. Je savais qu'elle rebondirait avec une œuvre davantage modulée, de laquelle le suc nourricier de ses deux premiers couronnements jaillirait comme un geyser, qu'il prendrait de l'assurance et de l'expansion. Et j'avais raison.

Ami lecteur, tu remarqueras que KRALLICE est un ratoureux ; regarde ses trois pochettes et dis-moi ce que tu y vois. Ne remarques-tu pas la gradation des métaphores ? Ne déduis-tu pas que de simple racine pétante de santé, il est devenu un humain aux multiples facettes, avant de s'élever au-dessus des montagnes pour survoler le monde… tout en n'oubliant pas d'où il vient, comme un artiste digne de notre respect ? Ce monde du Black américain qu'il convoitait et qu'il domine dorénavant à sa façon, avec les moyens qu'il possède, c'est-à-dire une fougue intense et un line-up stable ?

N'entends-tu pas sa rébellion, son éveil de conscience, sa prise de pouvoir, sa conquête, son envie d'en découvre et de nous émouvoir à perpétuité ? Ne vois-tu pas que j'avais raison de demeurer sur mes gardes, l'espoir filtrant de chaque pore de ma peau ? Dis-moi, ami lecteur, que tu es, cette fois, d'accord avec moi. Dis-moi que tu as remarqué sa montée fulgurante vers les sommets, que tu as ressenti et ressens encore les mêmes émotions tiraillées que moi en t'emplissant les tympans de cette musique céleste et organique, atmosphérique et punkisante.

Et ne me dis pas que tu n'adores pas cette voix grasse digne d'un ULCERATE, venant ajouter un des éléments manquants pour que KRALLICE nous ravisse… Ne trouvais-tu pas que le chant était relégué au dernier rang auparavant ? Ah, on s'en tape, me diras-tu, KRALLICE n'est que musique. Ok. Mais maintenant qu'on a découvert cette caverne vocale, la balaieras-tu d'un revers de la main ? Non, tu la garderas jalousement en espérant que les Américains la sauvegardent. Exit les cris, bienvenue la vraie terreur Death dans ce Black vitaminé. Un contrepoids de choix.

Ami lecteur, je suis certain que tu as déjà écouté "Diotima" et que tu en es ravi. Peut-être préférais-tu l'innocence et la pure débandade des deux premiers albums – je te comprendrais sans difficulté – mais avoue qu'on est ailleurs… Avoue que les Américains ont fait fort et qu'ils sont devenus plus grands qu'eux-mêmes.

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- Colin Marston (guitare)
- Nick Mcmaster (basse)
- Mick Barr (chant, guitare)
- Lev Weinstein (batterie)


1. -
2. Inhume
3. The Clearing
4. Diotima
5. Litany Of Regrets
6. Telluric Rings
7. Dust And Light



             



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