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- Membre : Nightmarer

KRALLICE - Go Be Forgotten (2017)
Par MEFISTO le 14 Avril 2018          Consultée 1668 fois

Quiconque suit KRALLICE depuis ses débuts pourra non seulement apprécier la continuité dans la qualité et le style Black screamo moderne limite Shoegaze, mais surtout l'intelligence renouvelée et décuplée dans la recherche d'idées sur "Go Be Forgotten", un… Septième full-length depuis 2009. Si vous voulez mon avis, c'est inhumain et complètement puéril de pousser la productivité à ce niveau, surtout que KRALLICE officie dans un genre assez complexe. Alors s'il veut éviter les critiques visant la répétitivité et la propension à ruer dans les brancards, il aurait été dans son intérêt de ralentir la cadence.

Sauf que les New-Yorkais semblent détenir un antidote qui les protège contre les attaques des observateurs initiés de ce monde et les hoquets vides, parce que les rouages de "Go Be Forgotten" sont foutrement bien huilés. Il aurait été tellement facile de se planter après la sortie, en un an, de l'album "Prelapsarian" et de la curiosité "Loüm". Pourtant, en 43 minutes, cette cuvée très ambiancée de KRALLICE passionne à un degré hyper surprenant, nonobstant les hurlements agressants de Mick Barr.

Vous vous rappelez du début de carrière des Américains ; assez bizarre, un peu épique, très occulte et terreux, intellectuel au maximum et assez opaque, autant dans le contenu que dans le format. Un peu moins de neuf ans plus tard, sans grand recul, on peut déceler une envie depuis quelques sorties de se rapprocher des métalleux extrême surveillant la frange « casual » de ce Metal complexe. Ainsi en sommes-nous rendus à décortiquer les sous-genres, car les groupes doués nous y forcent dans leur recherche d'unicité. Et je les en remercie, car le travail de critique au XXIème siècle est sensé être compliqué, à l'image de la scène que l'on commente.

"Go Be Forgotten" s'avère ainsi aux antipodes des premiers albums de KRALLICE dans les thématiques abordées. Nous ne sommes plus dans l'abstrait à tout crin et dans les envolées épico-scientifiques, mais dans la vague soulevée par l'album charnière "Ygg Huur", qui attachait un pont entre l'expérimentation céleste et cosmique des débuts et les anicroches des sentiments humains, synthé lyrique en renfort. Si vous voulez mon avis, les New-Yorkais ont bien fait de radicalement changer de cible sémantique, car à voir l'humanité muter, son noyau me semble aussi impénétrable que celui de Neptune… J'ose croire que le quartette a eu ce genre de réflexion, un certain soir où les astres de son univers déjanté se sont alignés pour l'inspirer sur la nature véritable de notre espèce imparfaite et dénuée de remords.

Est-ce cette probable illumination que j'entends sur la curieuse instrumentale "Quadripartite Mirror Realm" sortie de la série "Stranger Things", où est-ce que le groupe aurait juste eu envie de nous mettre sur une fausse piste ? Je pense qu'il y a de tout dans la réponse, que malgré sa rapidité créative et son manque de recul évident, KRALLICE détient une formule magique lui permettant de se faufiler dans les méandres de la production épidémique, tout en proposant des idées novatrices et tenaces à chaque méfait. Cela ne l'empêche pas de nous lapider de classiques défonces KRALLICiennes, sur "Failed Visionary Cults" et "Chaos Of The Living", sortes de remparts contre une évolution trop prononcée. Disons que c'est… Réconfortant.

KRALLICE prouve une fois encore qu'il est une des entités les plus productivo-créatives de sa génération. Qu'on aime ce Black moderne stressant ou non, il faut admettre que cette dualité agressivité/screamo et atmosphères lugubres/climats mystérieux frappe très fort dans le centre de la cible des amateurs de sensations fortes et de renouvellement inventif. Ce qu'il manquait à "Prelapsarian".

Absorbez donc cette dose de décharges supersoniques aux accents personnels avec la plus grande ouverture d'esprit, tout en prenant un pied énorme sur la colère si bien filtrée depuis les débuts par KRALLICE, un artiste à part entière qui sait déjouer les pronostics. Le travail très élaboré au niveau des synthés devrait plaire aux initiés comme moi, qui percevront dans cet opus une envie de passer à la postérité dans possiblement la pire époque pour cela…

Bref : comment font-ils pour trouver autant d'idées en si peu de temps ? C'est une saloperie de point d'interrogation.

Podium : (or) "Go Be Forgotten", (argent) "Ground Prayer", (bronze) "Quadripartite Mirror Realm".

Indice de violence : 3,5/5.

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- Colin Marston (guitare)
- Nicholas 'nick' Mcmaster (basse)
- Mick Barr (guitare, chant)
- Lev Weinstein (batterie)


1. This Forest For Which We Have Killed
2. Failed Visionary Cults
3. Go Be Forgotten
4. Chaos Of The Living
5. Quadripartite Mirror Realm
6. Ground Prayer
7. Outro



             



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