DANKO JONES en a marre. Marre de rouler pied au plancher sans prendre le temps de regarder le paysage, marre de nous faire partager sa rage à travers chacun de ses albums. Ainsi, après quatre réalisations Danko nous fait une petite crise identitaire. Envie de changer de ton, de modifier sa façon de chanter afin de moins s’époumoner et de ressembler plus à un ‘vrai’ chanteur justement (et notamment à Phil Lynott, son idole), le voilà qui propose en 2008 un album un poil déroutant, mais néanmoins hyper convaincant.

Tout commence pourtant de façon on ne peut plus traditionnelle, avec "Code of The Road", tube en puissance au riff dévastateur, à ranger à côté des "I Want You" et autres "Sticky Situation" des albums précédents. Et puis, dès le deuxième morceau, le nouveau Danko nous arrive en pleine face : "City Streets", avec son riff ‘groovy’ et ses lignes de chant posées, variées, très mélodiques, va à n’en pas douter déstabiliser les plus fidèles admirateurs du Canadien. La suite de l’album se base entièrement sur cette alternance entre l’ancien et le nouveau DANKO JONES. Alors que "Still In Highschool", "Let’s Get Undressed" et "Something Better" sont des morceaux très traditionnels dans l’âme, "Take Me Home" (ballade folk à la guitare sèche), "King Of Magazines" (au refrain hyper mélodique, très loin du Danko sauvage que nous connaissons), "Forest of The Trees" (morceau au riff stoner de plus de 6 minutes et sur lequel John Garcia – KYUSS, HERMANO – fait une apparition) ou encore "Never Too Loud" (qui se termine par un murmure) demanderont plusieurs écoutes avant d’être réellement appréciés.

Mais si DANKO JONES a changé sur la forme, le fond est resté le même. On sent toujours cette même envie d’en découdre, cette même sincérité artistique et ce même talent d’écriture qui font du Canadien un des grands compositeurs et paroliers de la scène Hard Rock actuelle. En résumé, un album différent, mais qualitativement comparable aux précédents.