"The Scarecrow" est une grande première pour Tobias Sammet. Pour la première fois, un de ses albums ne fait pas l'unanimité, dans le cercle des amateurs tout du moins. Alors que jusqu'à présent EDGUY et AVANTASIA avait conquis sans trop de dommages, voici que le blondinet germain modifie son cahier des charges de "l'album speed qui fonctionne" pour se faire plus varié et versatile. Et peut-être, aussi, moins intéressants.

Moins speed, plus heavy, doté d'ostensibles touches hard rock / FM, "The Scarecrow" rassemblent les différentes facettes d'un artiste qui parvient, bon an mal an, un album résolument bien foutu. Les amis de Tobias sont toujours là, et participent grandement à la réussite de cette entreprise, en premier lieu Jorn Lande dont la performance sur le morceau-titre, épique et délectable de bout en bout, est tout bonnement éblouissante. Parmi les autres réussites, notons l'introductif "Twisted Mind", la power-ballad "Carry Me Over", ou encore le surprenant "The Toy Master", heavy plombé aux intonations orientales, qui bénéficie de la présence du toujours inquiétant Alice Cooper.

Les autres morceaux peinent à tenir la dragée haute aux réussites précitées, à l'image de "Shelter From The Rain" et son speed metal très traditionnel qui laissent à penser que Tobias Sammet a fait le tour de son sujet. "Lost in Space" et ses ambiances pop, "Cry Just a Little", ballade creuse au possible, ou encore "What Kind of Love" et ses orchestrations tentant vainement de reproduire les ambiances des deux premiers opus viennent confirmer la baisse de régime de l'artiste, qui ne fera que la confirmer par la suite.