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DOOM METAL  |  STUDIO

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SWALLOW THE SUN - Hope (2007)
Par ORPHANAGE le 29 Janvier 2007          Consultée 10362 fois

La dépression. La tristesse. Le sentiment que le chagrin ne disparaîtra jamais. La douleur, la souffrance, l'agonie. Tant de sensations que le Doom Metal met en musique depuis sa naissance, souvent avec brio, et qu'il a appris à faire passer de diverses manières. SWALLOW THE SUN fait partie de l'école Doom/Death mélodique, également fréquentée par SATURNUS, MY DYING BRIDE ou encore OFFICIUM TRISTE (pour n'en citer que quelques-uns), qui a choisi de sublimer la tristesse, d'utiliser le metal pour faire une musique majestueuse et poignante, emplie de spleen et d'émotions. Mais attention, faire partie de ce genre ne signifie pas "se calquer les uns sur les autres". Chacun interprète les poncifs à sa manière, et avec sa propre personnalité musicale … preuve en est SWALLOW THE SUN. Hope est le troisième opus du combo Finlandais, succédant aux excellents The Morning Never Came (2003) et Ghosts Of Loss (2005). Ces deux albums avaient d'ailleurs suscité un tel engouement dans le microcosme du Doom, qu'on ne pouvait que s'attendre à quelque chose de sublime pour le nouvel album – d'ailleurs très attendu dans le milieu. Pas de souci. Notre petit chef d'œuvre, on l'a! Mais rentrons plus dans les détails, plongeons-nous dans la musique de SWALLOW THE SUN.

Parce qu'il y a de la matière. Et il est impossible de parler de Hope comme on parlerait de n'importe quel album. Effectivement, à la première écoute, si l'on n'a jamais écouté le groupe auparavant, on sera assez déstabilisé : on reconnaîtra aisément le genre de musique joué, sans pour autant pouvoir trouver de grande ressemblance avec un groupe du même style … ce qui semble être signe d'une personnalité musicale évidente. Hope est racé, puissant, n'a absolument pas peur de se montrer sobre, urgent, intimiste, et de partir dans de grandes envolées soutenues par des claviers … symphoniques. Le tout avec une cohérence qui force le respect ! Le monde de SWALLOW THE SUN est définitivement un monde de glace. Un monde nordique, sublime, terriblement beau et mélancolique, qui fige l'auditeur dans une véritable de transe, tant ses paysages et ses contrées sont magnifiques. Oui, tout dans "Hope" n'est que beauté. Et si le danger pointe parfois le bout de son nez, à l'occasion de blasts toujours très Doom ("These Hours Of Despair") ou de rythmiques un peu plus brutales et traitées façon Death ("The Empty Skies"), on est forcé de demeurer dans la contemplation. Car ce monde de glace s'active, ne sombre jamais dans la répétition inutile. Les quelques refrains que l'on peut distinguer, notamment celui de "The Justice Of Suffering", vraiment réussi, ne sont là que pour servir la simple beauté du titre. Les huit perles de cet album sont toutes complémentaires entre elles, à la fois jouant dans le même univers, sans immonde digression stylistique, mais aussi possédant toutes une petite mélodie ou un petit break bien différenciable … la recette est là, comprise, maîtrisée, et employée naturellement pour offrir à la musique une dynamique à la fois professionnelle…et on ne peut plus jubilatoire !

Oui, le Doom/Death (encore plus gothique que par le passé, d'ailleurs) de SWALLOW THE SUN est romantique, atmosphérique, et les claviers y jouent un rôle primordial. Il viennent toujours s'intégrer aux rythmiques de manière très subtile, sans en tartiner 36 couches "et vas-y que je te mets un peu plus de désespoir en conserve", bien audibles, mais toujours frissonnants, conférant un parfum glacé et grandiose aux ambiances – notamment dans le superbe "No Light, No Hope". Puisque la dimension symphonique fait partie de la personnalité de SWALLOW THE SUN et que, s'ils n'étaient pas là, il manquerait vraiment quelque chose. Cette musique est belle, vraiment très belle. Elle est donnée à l'auditeur avec un soin et une générosité incroyables, elle est jouée avec une classe hors du commun, la classe des grands, avec une distinction et un honneur qui font réellement battre le cœur. Hope est un diamant de glace, oui, de glace encore une fois, qui véhicule des ondes très claires, très pures, et il n'est pas difficile, à son écoute, de se rendre compte de toute cette classe. C'est fin, c'est beau, c'est extatique, on se délecte de ce travail si délicat, et c'est pourtant bien de metal que l'on parle! Hope n'a pas oublié qu'il est un disque de metal, loin de là : les rythmiques lourdes et insistant bien sur les parties de palm-muting ou le chant majoritairement growlé sont là pour nous le rappeler! Mais dans sa recette, le groupe veut aussi de la mélodie. De la belle mélodie : mais attention, pas de la facile. Point de ridicules ritournelles téléphonées et rapidement consommables comme chez les pauvres GRAVE FLOWERS (leur nom parle de lui-même, d'ailleurs …). Ici, les mélodies sont intelligentes, surprenantes voire décevantes à la première écoute, mais donnant tout leur cachet et toute leur splendeur à chaque fois plus au fil des écoutes : telle est la satisfaction la plus grande, celle de participer à un vrai voyage musical qui doit arriver à maturation : l'auditeur est en action, il doit fournir des efforts, pénétrer un univers, mais pour ça, il est aidé ; on lui procure des éléments ouvertement lumineux, quoique toujours empreints de cette hallucinante finesse, pour qu'il puisse s'y retrouver dans ce labyrinthe lent et mélancolique, parfois même progressif ("Doomed To Walk The Earth" et "Hope", avec leurs délicats arpèges glacés, sculptures angéliques et polies à l'extrême).

Dans ses envolées lyriques sombres, dans ses passages intimistes et ses mélodies sublimes, jusque dans le plus profond de sa chair, jusque dans la moindre de ses mesures, Hope est sublimissime. Il est travaillé, mais tellement spontané dans son expression de la mélancolie, qu'il procure à l'auditeur un nombre incroyable d'émotions. Il semble être un monde. Un monde froid et triste, mais un monde de pleurs magnifiés. Un monde noir et vaste, mais un monde de complaintes pour un avenir meilleur. Et malgré toutes mes écoutes, je sais que j'ai encore besoin de lui, et peut-être pour longtemps. Parce qu'il est un grand album, un bel album, et que j'ai besoin de lui pour réfléchir, pour ressentir, pour voyager, pour visionner. Merci SWALLOW THE SUN.

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- Matti Honkonen (basse)
- Markus Jämsen (guitare)
- Mikko Kotamäki (chant)
- Aleksi Munter (claviers)
- Pasi Pasanen (batterie)
- Juha Raivio (guitare)


1. Hope
2. These Hours Of Despair
3. The Justice Of Suffering
4. Don't Fall Asleep (horror Pt. 2)
5. Too Cold For Tears
6. The Empty Skies
7. No Light, No Hope
8. Doomed To Walk The Earth



             



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