Comme touché par le génie créatif DEFTONES a fait entre "Around The Fur" et "White Pony" un bond artistique sans commune mesure.

Beaucoup ont déjà écrit sur l'évolution de DEFTONES et notamment sur "White Pony", qui marque leur parcours de façon indélébile. Les influences Wave de Moreno touchent davantage un album riche et varié, qui peut contenir la brutalité d'un "Elite" comme la douceur exquise et sexuelle d'un "Digital Bath". Le riffing de Carpenter est toujours aussi parfait, le chant de Moreno plus abouti, plus assumé dans sa volonté de varier les types, ce qui donne vie à des merveilles comme "Knife Party" ou "Change (In The House Of Flies)", et leurs refrains mémorables.

"White Pony" c'est la rencontre entre les aspirations les plus sensuelles de DEFTONES et ses aspects les plus violents, le tout au service d'une atmosphère qui oscille entre la caresse sur une peau de femme asiatique et l'angoisse de la lame sous la gorge du condamné. Il y a et il y a toujours eu chez DEFTONES un clair obscur impénétrable, qui trouve dans "White Pony" une de ses meilleures formes, "Passenger", en featuring avec Maynard James Keenan de TOOL, en étant un excellent exemple.

C'est un album qui habite énormément de titres cultes, dont "Change (In The House Of Flies)", un des morceaux les plus érotiques de DEFTONES, ou "Back To School", symbole du statut fédérateur du groupe près de la jeunesse. Et pourtant DEFTONES est bien plus que ça, avec son regard de voyeur et son déhanché de perdu.

Il y a dans DEFTONES un souffle artistique unique dans le monde du Metal, et "White Pony" marque véritablement les prémices d'un style, devenu plus poussé et mature que sur "Adrenaline" et "Around The Fur".