Le piège en critique (et aussi la chose essentielle) est de comparer un album à un autre. C'est vrai, quoi, comment parler du présent d'un groupe en ne songeant pas à leurs faits d'armes précédents ? Impossible. Au cinéma, au théâtre et en musique encore plus.

Sur cet album, où le gros changement est du côté de la voix (désolé Simen, mais tu ne battras jamais Garm au micro). Bien que Vortex s'égosille à la hauteur de la folie des compositions intersidérales de Sverd, il n'arrive pas à la cheville de Garm, par qui le côté théâtral et psychédélique arrivait comme un train à douce vapeur.

À noter aussi les ambiances spatiales (le superbe artwork nous y prépare d'ailleurs) qui ponctuent cet album de bout en bout. On imagine sans peine un méchant insecte perché sur un astéroïde avec des desseins de destruction de l'univers ou une station orbitale (style "Alien") en détresse... Oui, bon, je divague dans l'infiniment grand...

Le théâtre est quelque peu disparu des compositions tant aimées dans le passé d'ARCTURUS sur ce chant du cygne et le sextette met un point ambigu à sa rafraîchissante carrière. Voilà la raison d'être de mon intro. ARCTURUS n'a pas vécu longtemps, mais il a ratissé large et a imposé à ses fans et aux observateurs un réflexe de recul instantané après chaque offrande. Rien de linéaire dans ces œuvres, rien.

Donc, chaque disque d'ARCTURUS est une découverte en soi, a ses forces et ses maigres faiblesses (sauf sur "The Sham Mirrors" qui est un sommet de perfection), une entité qu'il vaut mieux analyser un à un. Cependant, "Sideshow Symphonies" tranche trop avec le reste, et pas toujours pour le bien. Notons les trois derniers titres, "White Noise Monster", "Reflections" et "Hufsa", qui sont dispensables. Autant "Sham Mirrors" avait déçu les fans à cause de son court alignement, autant "Sideshow" aurait pu se passer de sa queue. Car les six premiers titres sont géniaux et nous gavent la panse jusqu'à l'éclatement.

Bref, difficile de prendre partie... Or, le couperet tombe : 3.5/5