S'il est certain qu'Ill Niño n'est pas un groupe majeur dans le petit monde du neo metal, force est de constater qu'il fait bel et bien partie des moins mauvais. A défaut de faire preuve d'une réelle originalité dans ses compos, le groupe de jeunes latinos a su se construire sa propre identité, en particulier depuis la sortie de Confession.

2003 était une bonne année pour le neo metal, le succès de Meteora, le second album très médiatique de Linkin Park, ayant permis à des groupes bien meilleurs tels que Spineshank ou, justement, Ill Niño de sortir de l'ombre. Ill Niño, bien que pouvant se parer de couleurs plutôt agressives, n'est cependant pas à recommander aux fans de Slipknot et autres bêtises faussement ultraviolentes à la Coal Chamber. Car outre ses quelques envolées franchement couillues, la musique d'Ill Niño a tendance à être plus fine et plus posée que celle du plus commun des groupes de neo metal.

Déjà, les influences hip-hop repasseront, les membres du groupe leur préférant quelques sonorités latinos. Ensuite, le chant clair occupe une place déterminante, et je dirais même peut-être excessive, rendant certains titres "calmes" (parce qu'on ne peut pas à proprement parler de balades) plutôt mièvres, ennuyeux et superficiels. On trouve ainsi de très bonnes choses ("The amo...I hate you", "How Can I Live", "Lifeless...Life..." ou, dans un autre registre, "Numb"), et d'autres plutôt passables, voir mauvaises (l'abjecte single "This Time's For Real", "Unframed" ou "All The Right Words"), parmi d'autres titres plutôt banals, à situer qualitativement entre ces deux catégories, qui auront tendance à passer inaperçus. Un album relativement bon, mais à l'échelle du neo, Confession reste quand même une valeur sûre.