Ça démarrait bien : l’ambiance installée sur l’excellent "A Deeper Kind Of Slumber" suppure sur "Church Of Tiamat". Hélas, la suite vire rapidement au Rock. Certes, bien propret - et pour du Rock, c’est déjà inconcevable ! - mais sans réelle innovation. Qu’est-il advenu du travail métallo/atmosphérique du groupe ?

Beaucoup de redites (pas mal de chansons lentes ; pas forcément des ballades) et son écoute s’estompe bien vite en bruit de fond. Alors oui, y a évolution dans le parcours des Suédois mais leur patte personnelle s’est diluée fortement avec ce "Skeleton Skeletron". Dommage. Cela dit, ce n’est pas l’opus le plus mauvais de TIAMAT ! Disons que Johan Edlund perd peu à peu pied entre le management du groupe et son évolution artistique… frustrant, vraiment.

En revanche, à l’inverse de la kro principale, si y a bien un titre à écouter c’est cette reprise des ROLLING STONES, "Sympathy For The Devil" (1968). Évidemment, le texte était déjà monstrueusement provoquant et l’ambiance des percussions de Charlie Watts étaient… SONT TOUJOURS effrayantes et percutantes : le souffle brûlant du Diable nous fait encore suer à grosses gouttes ! Ici, TIAMAT plombe l’atmosphère mais sans pour autant détruire ce fabuleux morceau (En tout cas, bien mieux ficelé que la version de GUNS N’ROSES sur la B.O. d’ "Entretien avec un Vampire" (1994) tiré du livre d'Anna Rice (écrit en 1973 et publié en 1976)… Ok, relents gothiques, relents gothiques !)

Enfin, je voudrais aussi sauver la dernière chanson, "Lucy" avec cette phrase philosophique interpellant : "la raison du plus fort est toujours la meilleure" sortie tout droit de penseurs comme La Fontaine... Hum, plutôt comme Socrate, nan ? Peu importe, plus atmo que tout le reste et nous laissant espérer un retour à une personnalité autrefois captivante, du moins avant l’arrivée de ce "Judas Christ", trois ans plus tard…