En cette fin d'année 2003, l'un des plus brillants groupes qui ait émergé sur la scène Metal extrême ces dernières années se décide d'offrir à ses fans européens et américains un petit cadeau : une compilation de cinq titres rares issus des premières années du groupe, celles qui virent deux excellents brûlots enflammer les critiques et auditeurs du monde entier : "Steelbath Suicide" et "Chainheart Machine". Cinq titres jusque là accessibles uniquement aux fans japonais, via les sempiternels bonus track.

Cinq titres donc, avec au menu un Live (l'excellent "Ardvark Trail" qui refermait "Steelbath Suicide") pas transcendant, deux morceaux inédits (ou presque) et deux reprises très fidèles aux versions originales, à savoir "Egypt" de MERCYFUL FATE et la tonitruante "Burn" de DEEP PURPLE (un des bonus japonais de "Steelbath Suicide"). Rien de très excitant pour ces dernières, si ce n'est que Speed n'utilisait pas encore son chant éthéré si singulier, et que ces deux reprises se coltinent en conséquence un chant abrasif un peu déroutant pour qui connaît les morceaux originaux (même si quelques coups de boost et une voix féminine de caractère interviennent sur "Burn").

Quant aux deux inédits, on retrouve "Desintegrated Skies" (un bonus japonais de "Steelbath Suicide"), morceau sans surprise et totalement cohérent avec l'album concerné, ainsi que "Shadow Child", le titre bonus de "Chainheart Machine", titre décisif pour le moins, puisque Speed y signait ses premières vocalises claires. Un morceau purement excellent d'ailleurs, avec son riff inspiré du "Back At The Funny Farm" de MOTÖRHEAD (si si!), son corps atmosphérique, et son refrain envoûtant. Mais comme le groupe le réenregistrera pour son troisième album, "A Predator's Portrait", qui intégrera définitivement le chant clair de Speed, ce morceau perd sa valeur inédite ici.

Avec donc un seul véritable inédit et deux reprises peu mémorables, ainsi qu'un Live pas franchement exaltant, ce "Early Chapters" s'adresse aux fans qui ne veulent pas se ruiner avec d'onéreux imports. Mais c'est bien là le seul intérêt de ce EP. Gardez plutôt vos sous pour le sixième album...