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HEAVY METAL  |  STUDIO

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1983 1 Melissa
1984 3 Don't Break The Oath
1993 1 In The Shadows
1994 Time
1996 1 Into The Unknown
1998 1 Dead Again
1999 9

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1982 2 Mercyful Fate

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1986 1 The Beginning
1992 2 Return Of The Vampire

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MERCYFUL FATE - Don't Break The Oath (1984)
Par DARK BEAGLE le 22 Décembre 2022          Consultée 1262 fois

A day in the Beagle’s life.

Dernièrement, j’ai reçu un appel téléphonique de ma mère ; elle avait retrouvé un carton contenant des dossards MOTÖRHEAD et MERCYFUL FATE et elle voulait savoir si elle pouvait les bazarder, ce à quoi je lui ai lancé un NON ferme et définitif. Ces dossards sont des souvenirs et celui du FATE revêt une importance capitale pour moi. Souvent, l’entrée dans le monde du Metal est due à des rencontres ou à la famille. Ceux qui me lisent (et qu’ils en soient remerciés) savent que mon cousin a joué un rôle capital dans cette découverte du genre. Mais quand il est entré dans l’âge adulte et que l’on se voyait moins, voire quasiment plus, le relais a été pris par Denis. Den pour les intimes.

Vous voyez Eddie dans "Stranger Things" ? Ce type est l’avatar du Metalleux des années 80, un archétype, un cliché pourrait-on même dire. Ma théorie est que chaque collège, chaque lycée, à une certaine époque, avait eu son Eddie. Dans mon bahut, c’était Den. Perfecto, veste en jean bardée de patchs aussi variés que BLACK SABBATH, IRON MAIDEN ou autres DEATH et ANTHRAX. Mais dans son dos trônait ce dossard de MERCYFUL FATE justement, satanique juste ce qu’il faut. Il traînait avec sa bande, dont un type archi fan de POISON qui avait du mal à être pris au sérieux. Surtout, Den avait repiqué assez souvent pour fêter ses dix-sept ans à la sortie de la troisième cette année-là. Et surtout, beaucoup pensaient qu’il était d’une stupidité crasse et dangereuse, ce qu’aucun sixième n’aurait osé lui dire.

Je le connaissais de vue et de réputation. Il m’arrivait de discuter avec quelques gars de son gang, qui avaient entendu parler de moi suite à une imitation de Kiske en cours de musique (à cette époque où je n’avais pas mué). Nous habitions le même patelin, mais sa réputation merdique était un frein à toute tentative de croiser son regard. Aussi, c’est particulièrement terrifié que je le vis déambuler de table en table à la cantine le jour d’une grève des profs pour piquer les mousses au chocolat des sixièmes (ceux qui ne pouvaient rentrer chez eux étaient consolés avec les moyens du bord). Avec les types et les filles qui l’entouraient, il posait une question. En cas de mauvaise réponse, le précieux dessert terminait dans son escarcelle. Quand ce fut à mon tour, je n’en menais pas large, même si des copains de Den essayaient de faire en sorte qu’il m’épargne. Et là, la mousse que je m’apprêtais à lui donner regagna d’office mon plateau.

- Comment s’appelle le chanteur d’IRON MAIDEN ?
- Bruce Dickinson.
- Euh… Coup de chance ! Depuis quel album ?
- "The Number Of The Beast".
- Ok… Et il chantait dans quel groupe avant ?
- SAMSON. Mais il n’a jamais fait de duo avec Dalida.

Je crois que je suis devenu aussi pâle qu’un cadavre à peine ces mots ont franchi mes lèvres. L’inconvénient d’être grande gueule quand à cette époque on est binoclard, que l’on a une tendance à faire du gras et que l’on se fait traiter de tapette, c’est qu’il s’agit d’une invitation à bouffer ses dernières dents de lait. Heureusement, une fille commença à rire, rapidement imitée par un autre et tout s’est enchaîné. Le seul à ne pas rire fut Denis. Quand il m’a tourné le dos, je n’ai pu m’empêcher de lui dire qu’en revanche, je ne connaissais pas MERCYFUL FATE. Le type au t-shirt POISON a lâché un « et merde » dépité et j’ai alors compris d’où Denis tirait sa réputation de cinglé.

Un grand sourire, pas forcément sympathique, a illuminé son visage et il m’a fait un show. Un véritable show. Le genre de truc complètement barge et inconcevable. Il m’a parlé de King Diamond à grand renforts de cornes du diable, de cris tour à tour aigus ou graves, de air-guitar survolté, ses longs cheveux battant l’espace autour de lui. Il était réellement passionné. Puis il a conclu avec un truc du genre « mais bon, c’est peut-être trop effrayant pour toi ». Il a tourné les talons et il s’éloignait, satisfait d’avoir le dernier mot et j’ai lancé « j’écoute OBITUARY. Mais c’est peut-être trop effrayant pour toi, Den ! »

Le silence de mort qui accompagna cette réplique n’était pas de bon augure, surtout quand le gamin dévot, quelques tables plus loin, fait un signe de croix. Mes dernières dents de lait tremblaient et cela devenait contagieux au niveau de celles qui devaient me durer ma vie d’adulte. Puis Denis s’est retourné, il m’a regardé d’un air incrédule avant d’éclater de rire. Il a tiré la chaise à côté de moi, s’est installé et m’a donné une tape dans le dos à m’en décrocher les poumons. Puis nous avons commencé à discuter. Ce jour-là, j’ai intégré une bande.

Den nous invitait fréquemment chez lui. Et non, nous ne jouions pas à "Donjons et Dragons", mais nous passions beaucoup de temps à faire des "Livres Dont Vous Êtes le Héros" © en groupe, où chaque décision était âprement discutée. Il y avait beaucoup de musique en fond sonore, dont ce fameux "Don’t Break The Oath" et je comprenais ce qu’avait essayé de m’expliquer Denis. C’était le temps des premières clopes, des premières bières, des premiers joints, des premiers amours également (un brin polygame mais platonique, entre une troisième à tomber et la sœur de Den, qui avait mon âge et qui s’est livrée à un jeu du chat et de la souris avec moi pendant quelques années). C’était également le temps des premiers Stephen King, James Herbert, Michael Moorcock. Denis était loin d’être stupide, le système scolaire ne lui convenait pas, tout simplement, hermétique aux sujets qui ne l’intéressaient pas. Je pense sincèrement que c’est lui qui m’a donné envie de bosser dans le milieu des livres.

Et donc, il y a "Don’t Break The Oath", un disque vraiment formidable que je préfère à "Melissa" même si ce n’est qu’une question d’affectif. Déjà, la pochette est une réussite, elle attire l’œil et dégage quelque chose d’aussi fort qu’une jaquette d’IRON MAIDEN. C’est après tout une des visions parmi les plus « hot » de Lucifer ! Et là où je rejoins totalement mon camarade, c’est que la technique devient accessoire quand une ambiance est instaurée et que cela provoque des émotions.

Mais MERCYFUL FATE n’est pas composé que de manchots, loin de là ! La paire Denner/Sherman est l’une de mes préférées du Metal, au-dessus des Tipton/Downing ou des Hansen/Weikath. Ensemble, ils tricotaient des structures à grands renforts de riffs acérés, pas forcément up-tempo même si ce disque en contient son lot. À l’aide de breaks astucieux et d’un sens de la mélodie qui rejoint les climax d’un film d’horreur de la Hammer, le FATE ressemble à un mix entre la noirceur d’un BLACK SABBATH et le tranchant de JUDAS PRIEST. Et il y a King Diamond.

Lui, on aime ou on déteste. Cet épileptique du chant ne plaît pas à tout le monde, mais il a su amener les dernières doses de soufre pour que MERCYFUL FATE devienne culte. En 1983/1984, peu de groupes créaient des ambiances aussi réussies dans le fantasmagorique. Si les musiciens dessinaient une trame en noir, l’interprétation possédée de Diamond était l’élément qui faisait que ce qui était ridicule pour certains devenait effroyable de justesse pour d’autres. Sérieux, comment résister à la folie malsaine de "Come To The Sabbath" (pour moi LE morceau incontournable de cette galette) ? Comment ne pas se laisser happer dès les premières mesures de "A Dangerous Meeting" ou de "Night Of The Unborn" ? Et comment ne pas se prosterner devant "The Oath" ?

Longtemps ce disque fut le dernier de MERCYFUL FATE avant une reformation qui tient plutôt bien la route et ne fait pas scandale par rapport au passé du groupe. Mais "Don’t Break The Oath" a un côté plus référentiel, plus abouti et définitif de ce qui sera produit après. Original dans sa forme, bien plus complexe qu’il n’y paraît, ce disque est très certainement une inspiration pour de nombreux combos de Black Metal qui vont également jouer sur les ambiances pour enrichir leur musique et lui donner une nouvelle dimension. Enfin, on peut se toucher sur du VENOM, mais il y a quand même vachement mieux dans le domaine du sulfureux.

Réel disque de chevet et, pour ma part, pierre angulaire d’un genre qui en tant que tel n’est pas destiné à connaître de grosses révolutions, "Don’t Break The Oath" se doit de figurer dans toute collection digne de ce nom, son absence faisant désordre. Les perles s’alignent avec dans leur sillage une aura malfaisante parfaitement restituée. Elle peut prêter à sourire aujourd’hui, mais en 1984 elle devait être particulièrement sulfureuse. Le disque s’écoute toujours avec beaucoup de plaisir et je regrette que certaines productions actuelles ne possèdent pas cette dynamique fédératrice ni même son potentiel créatif… Et merde, je deviens un vieux con qui dit que c’était mieux avant !

Quant à Den, il n’aura pas eu le temps de vieillir. S’il a bien eu ses dix-sept ans à la fin du collège, il ne soufflera jamais ses dix-huit bougies. La faute à un passage à niveaux rendu glissant par la pluie, des pneus de mobylette un peu usés et à une voiture qui n’a pas pu freiner à temps. À son enterrement, sa sœur m’a donné tous ses patchs et dossards. J’en ai fait un certain usage, j’ai été cet archétype avant d’entrer au lycée. À cette époque, le Metal était devenu très ringard et sans pour autant me fondre dans la foule, j’ai opté pour un look plus standard. La sœur de Denis l’a rejoint quelques années plus tard, sa mère il y a peu. Elle s’est éteinte paisiblement dans son sommeil. Je crois surtout que le chagrin avait fini de la ronger. Son père m’écrit de temps en temps et je lui réponds toujours. De façon circonspecte mais pas trop laconique. Je ne souhaite pas remuer le couteau dans la plaie, pour lui comme pour moi.

If you say Heaven, I say a castle of lies
You say forgive him, I say revenge
My sweet Satan, you are the one

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   (4 chroniques)



- King Diamond (chant)
- Hank Sherman (guitare)
- Michael Denner (guitare)
- Timi Hansen (basse)
- Kim Ruzz (batterie)


1. A Dangerous Meeting
2. Nightmare
3. Desecration Of Souls
4. Night Of The Unborn
5. The Oath
6. Gypsy
7. Welcome Princess Of Hell
8. To One Far Away
9. Come To The Sabbath



             



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