Paru en 1987, quelques temps après le split malheureux de l’une des plus épatantes formations métalliques ayant jailli sur la scène mondiale dans les 80’s, « The Beginning » rendait un service inestimable aux fans du combo danois, en leur permettant de découvrir l’origine – ben tiens, c’est marqué dans le titre – de MERCYFUL FATE. La base de tout. Soit ces quatre titres rassemblés sur le Ep éponyme, également connu sous l’intitulé « Nuns Have No Fun ». Quatre titres dont je dis le plus grand bien dans la chronique idoine… qu’il vous faudra donc lire également ! Allez, quoi, un petit effort !

Bon, pour les paresseux ou ceux qui veulent ménager l’usure de leurs lunettes en écaille de dragon, sachez juste que les quatre titres de « MERCYFUL FATE » dévoilaient déjà un groupe dont l’ambition ne s’éventrait pas sur les écueils d’une maîtrise instrumentale laborieuse ou d’un sens de la composition entachée d’errances et d’hésitations, comme chez tant de jeunes groupes. Non, les quatre titres de « MERCYFUL FATE » me semblent de véritables perles, riches et extrêmement accrocheuses autant que variées. A leur écoute, il m’apparaît clair que l’on était déjà là en présence d’un groupe hors norme. A tous points de vue. Guitaristes de folie, bassiste solide, batterie excellente, chanteur unique… et compos en béton. Culte. Mais difficile à dénicher. D’où « The Beginning ». D’où les clap clap à réserver aux tenants de cette superbe initiative de restauration du culte.

Mais ce n’est pas tout : pour les fans, les amateurs de rareté, « The Beginning » nous offre trois titres du premier album de MERCYFUL FATE, l’énorme « Melissa », enregistrés en 1983 pour le compte de la BBC Radio qui les diffusera lors de la célèbre émission « Friday Rock Show ». Une occasion intéressante de savourer l’excellence de "Curse Of The Pharaohs", les dix minutes de "Satan’s Fall" et l’imparable "Evil" dans une robe sonore différente de celle cousue pour « Melissa », la production se faisant plus propre, et le groupe se montrant alors moins mystérieux, plus direct, et l’ambiance unique de « Melissa » en pâtissant un tantinet. Et ce « The Beginning » de se refermer sur un dernier cadeau, à savoir l’inédit "Black Masses", issu des sessions de « Melissa », mais exclu de l’album et préservé en tant que face B. Ce qui en dit long sur le niveau de MERCYFUL FATE à ses débuts, tant ce titre excellent ménage un bel équilibre entre rythmiques Metal affirmée, riffs plombés, refrain immédiat, solo élancé et mélodies pas si éloignées que ça, par instants, d’IRON MAIDEN.

Si donc l’auditeur, amateur du groupe mais point passionné, pourra un poil regretter le peu de différences existant entre les trois titres issus du « Friday Rock Show », la perspective d’ouvrir la malle au trésor contenant « MERCYFUL FATE » le décidera très certainement à acquérir cette compilation bienvenue, avec un titre plus qu'appréciable en prime. Il eut été dommage que les seuls amateurs éclairés ayant acquis cet Ep en son temps aient accès à ces merveilles de Metal !

Note : 4.5/5

PS : La réédition de 1997 est vivement conseillée, car gonflée par la remasterisation, nantie d’un livret informatif, et augmentée d’une version plus crue du "Black Funeral" de « Melissa » (issue de la compilation « Metallic Storm »).