Cette kro-express était à l'origine la chronique principale avant d'être réécrite par MEFISTO

En Italie, il n’y a pas que les bons petits plats, les ruines antiques et les metalleux chasseurs de dragons à la RHAPSODY, il y a aussi des groupes de Metal extrême, et pas des moindres. Formé au milieu des années 90, GRAVEWORM a tout pour plaire aux amateurs de Black Metal Mélodique et mystique.
Le groupe italien s’était déjà fait remarquer par 3 excellents albums : "When Daylight’s Gone" (1998), "As The Angels Reach The Beauty" (1999) et surtout "Scourge Of Malice" (2001), plus brutal et où le groupe interprète une version très personnelle du "Fear Of The Dark" d’IRON MAIDEN. Quelques tournées avec des pointures telles que CREMATORY et THERION ont permis au groupe d’acquérir de surcroît une prestance scénique exceptionnelle.

Sur cette quatrième offrande aux forces des ténèbres (la première pour Nuclear Blast), GRAVEWORM accouche ici d’un Black Metal Mélodique qui parvient à mêler les atmosphères d’un DIMMU BORGIR et les ambiances symphoniques d’un CRADLE OF FILTH, sans oublier la violence maîtrisée typique du style ("Dreaming Into Reality", "Abhorence", "Drowned In Fear"). Ce "Engraved In Black" présente ainsi une musique avec tantôt les rythmiques saccadées propres au Black, tantôt des moments plus atmosphériques, avec pas mal d’effets de surprises et des contrastes saisissants ("Legions Unleashed"), mais toujours grandiose et majestueuse (l’imposant "Renaissance In Blood", "Beauty Of Malice"). On a même droit à un instrumental étonnant avec cornemuses, et une cover pour le moins surprenante mais excellemment exécutée du "Losing My Religion" de REM (frissons garantis lorsque les guitares déboulent !).

Les ritals n’ont vraiment rien à envie aux légions de Shagrath et de Dani Filth tant la maîtrise instrumentale est parfaite. D’ailleurs les vocaux criards sont proches de ce dernier, mais si parfois le registre guttural est de mise. Ajoutez à cela une production signée Andy Classen (producteur entre autres de DIE APOKALYPTISCHEN REITER) et vous obtenez un album somptueux prêt à vous dévoiler ses nombreuses noirceurs derrière ses nappes de brume. A classer auprès du "Nightside Eclipse" d'EMPEROR, du "Spiritual Black Dimensions" de DIMMU et du "Midian" de CRADLE ... et à écouter de préférence dans le noir ... toujours dans le noir.