Mes amis, quelle claque ! Un an seulement après nous avoir pondu "What The Dead Men Say" ("WTDMS"), leur meilleur effort à mon sens, v’là-t’y pas que TRIVIUM est back dans les bacs, mais reste compact, avec "In The Court Of The Dragon". J’avoue avoir été éminemment dubitatif vu le court délai entre les deux sorties, tout cela puant les chutes de studios masterisées à la hâte en plein Covid (n’est-ce pas, RED HOT CHILI PEPPERS ?). Et bien je m’étais rarement autant planté. Cette "suite" est tout simplement à la hauteur de son prédécesseur, à peu de choses près. Une véritable Masterclass.

Reprenant une formule désormais gagnante, l’opus enfonce le clou à grand coup de boule (et ça fait mal), maintenant sans problème le niveau de qualité de son prédécesseur. L’artwork est juste magnifique, tout en or et dévastation (chapeau au passage à Mathieu Nozières, auteur de l’œuvre), et donne envie d’en découdre à l’instar de la musique proposée toujours aussi inclassable. L’album empile les bombes, du title-track rageur au plus progressif "The Phalanx" qui clôture les débats et semble échappé de l’époque "Shogun". Toutes les influences du combo d’Orlando se retrouvent parfaitement digérées et assimilées à la sauce TRIVIUM, et j’avoue un petit faible personnel pour le très Melodeath "A Crisis Of Revelation", d’appellation d’origine contrôlée Göteborg. Et comme la science des Floridiens en matière de chorus catchy n’est plus à démontrer, Matt & Co s’en donnent à cœur joie sur "From Down To Decadence" ou "Feast Of Fire", pour ne citer que celles-ci.

Je ne répèterai pas tout le bien que je pense du niveau musical individuel des membres, vous pouvez consulter les Kros-express rédigées sur les deux premiers disques de cette trilogie magique, mais force est de constater qu’ils font une fois de plus honneur à leur art, qui est grand.

Alors, votre sagacité étant sans égale, vous pourriez me demander pourquoi je ne colle pas la note maximale à "In The Court Of The Dragon" ? En grand pinailleur devant l’éternel, j’avoue lui trouver quelques petits défauts. Rien de méchant bien entendu, mais suffisamment pour lui préférer son aîné. Déjà, l’opener instrumental composé par Ihsahn ne sert à rien franchement. Et puis la durée de l’ensemble (52 minutes) est un chouia excessive si vous voulez mon avis (je vous le donne de toute façon), d’autant que "No Way Back Just Through" et "Fall Into Your Hands" ne sont "que" de bons titres, là où "WTDMS" ne comportait lui que des tueries.

Il n’en reste pas moins que TRIVIUM conclut cette trilogie de façon magistrale et mérite grandement de retrouver un statut à la mesure des espoirs qu’il avait suscité au début de sa carrière. La formation mérite pleinement sa place à la table des valeurs sûres d’un Metal moderne et total, qui manie férocité et mélodies avec une rare dextérité.

Note réelle : 4,5/5.