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ENFORCER - Zenith (2019)
Par T-RAY le 17 Novembre 2019          Consultée 3208 fois

Celui qui doutait encore, après quatre albums studio et un Live dantesque, que l'âme d'ENFORCER appartenait aux années 1980 et que le combo suédois l'avait vendue à cette riche décennie comme un damné vendrait la sienne au diable en échange de la jeunesse éternelle, devrait se repencher un peu sur la place du groupe dans cette scène foisonnante qu'est la New Wave Of Traditional Heavy Metal (NWOTHM). Spoiler : elle est majeure, cette place. La formation, ainsi que quelques autres de qualité venues aussi bien du Vieux Continent que du Nouveau Monde, a su remettre d'actualité le Heavy Metal inspiré de la NWOBHM et le Speed Metal tel qu'on utilisait le terme pour décrire la musique d'un METALLICA à l'aube de sa carrière. De quoi faire vibrer aussi bien la jeune génération de Metalleux que celle, plus ancienne, qui a connu cette formidable première moitié des années 80.

Aussi, nul ne devrait réellement être surpris par le fait de retrouver, sur "Zenith"*, un ENFORCER s'adonnant, cette fois, à l'Arena Rock, au Hard Rock voire au Glam, eux aussi particulièrement à la mode dans les eighties. Et malgré tout, les premières écoutes de ce cinquième L.P. déconcertent tant rien ne laissait présager, à l'ouï des quatre opus précédents, cette assagissement sonore. Entendre ENFORCER aller dans une direction un peu plus Thrash Metal ou bien carrément Heavy Épique nous aurait moins surpris. Pourtant, il est presque logique que le groupe aille vers des sonorités plus Hard, finalement : les statistiques officieuses relatives à l'évolution musicale des groupes de Metal montrent que la grande majorité d'entre eux - allez, 95% à la louche - ont tendance à calmer le jeu en prenant de l'âge. Ou peut-être est-ce dû à l'arrivée du nouveau guitariste, Jonathan Nordwall, allez savoir...

Nous y voilà donc rendus, avec ENFORCER. Et selon votre rapport à l'un ou l'autre des genres musicaux approchés par le groupe sur "Zenith", ça peut passer comme ça peut casser. Si vous êtes du genre à voir le verre à moitié plein, tout ira bien. Si votre truc, c'est plutôt de le voir à moitié vide, vous vilipenderez probablement ce disque. Quoi qu'il en soit, étant moi-même du genre optimiste et à voir la vie du bon côté, j'avoue avoir été sacrément décontenancé à l'écoute de "Sail On", notamment. Moi qui n'avais jamais trouvé à redire à la voix haut perchée d'Olof Wikstrand, bien qu'elle puisse casser les oreilles à des milliers de Metalleux qui en ont pourtant vu (et surtout entendu) d'autres, je me suis pris à la trouver insupportable sur ce titre. Et au-delà de ça, ce morceau un chouïa Prog aux guitares soft et aux claviers proéminents est le paroxysme du côté plus Pop donné par ENFORCER à sa musique en 2019.

Oui, il y a manifestement une volonté d'élargir son audience, chez le groupe suédois. Nombreux sont les titres qui peuvent en témoigner. Heureusement, tous ne sont pas d'un niveau aussi faiblard, ni ne sont aussi pénibles que "Sail On", même lorsqu'ils paraissent tout droit sortis d'un album de Glam. "One Thousand Years Of Darkness", en dépit de ses claviers tellement cheesy qu'on les croirait extraits d'une B.O. de comédie musicale à la "Flashdance", est relativement efficace et redouble d'énergie lorsque les soli de gratte et de synthé déboulent, passé les 2'20. La power-ballade à piano "Regrets", elle aussi totalement inhabituelle pour ENFORCER, est finalement bien plaisante. Quant au plus Hard Rock "Die For The Devil", qui rappelle le SCORPIONS qui bourrait des stades (ou DEF LEPPARD, c'est selon), fait encore meilleure impression… Si tant est qu'on oublie qu'ENFORCER est d'abord un groupe de NWOTHM, et non une formation de Hard ou de Glam.

Heureusement pour les fans de l'ENFORCER classique, celui qui avait jusqu'ici l'habitude de nous décaper les esgourdes à coups de Heavy excité et de Speed excitant parvient encore à s'exprimer dans ce registre-là, comme peut en témoigner "Searching For You", qui n'aurait toutefois pas eu sa place sur "Diamonds" ou sur "From Beyond", étant tout de même d'un niveau sensiblement inférieur aux coups de trique qui peuplent ces deux albums-là. En définitive, c'est encore dans les morceaux les plus Heavy Metal que la formation se montre la plus intéressante sur le long terme, les écarts Glam ou Hard Rock ressemblant davantage, en l'état actuel de leur carrière, à une envie de varier les plaisirs et de donner du grain à moudre aux haters qu'à une orientation musicale pérenne.

Oui, du Heavy Metal, il en reste sur "Zenith", et je ne parle pas du quasi Power Metal "Thunder And Hell", que le HELLOWEEN de "Walls Of Jericho" n'aurait pas renié avec sa rythmique galopante. Je veux parler de titres tels que "The End Of The Universe" et de "Ode To Death", tout d'abord, deux titres qui, à mon humble avis, doivent beaucoup à MANOWAR et son école de Heavy bien à lui. Tempo moyen, rythme martial, riffs épiques prononcés, refrains héroïques et râles suraigus ponctuant certains vers : on est en plein dedans. Enfin, en plein dans une version bien moins maîtrisée d'une forme de Metal extrêmement formulaïque qui répond à certains codes qu'ENFORCER ne maîtrise pas tout à fait, en particulier Olof Wikstrand, qui n'a pas le coffre nécessaire pour porter haut ces morceaux. Ceux-ci restent toutefois très agréables à l'écoute et maintiennent le punch de l'album, qui risquait d'en manquer sérieusement.

Du Heavy, certes moins burné, il en reste aussi au travers de la présence de deux autres titres. "Zenith Of The Black Sun" tout d'abord, aux guitares qui sonnent presque comme celles de Vivian Campbell sur les premiers DIO. Les riffs et les lignes de chant s'inscrivent assez rapidement dans la caboche, on a envie de frapper dans ses mains en cadence avec les coups de baguette de Jonas Wikstrand et c'est un bon point pour ENFORCER, mais encore une fois, si Olof Wikstrand n'était pas Eric Adams, il est encore moins Ronnie James Dio. Néanmoins, un tel morceau peut s'apprécier pleinement sans ces références-là. Il reste encore du Heavy sur "Forever We Worship The Dark", sur lequel ENFORCER apparaît plus suédois que jamais. Avec son refrain et ses chœurs, héroïsme et noirceur sont au rendez-vous de ce morceau qui se veut hymnique et fonctionnera certainement très bien en live. Rien à dire sur ce point.

Ainsi, s'il est entièrement possible de prendre beaucoup de plaisir à l'écoute de "Zenith", la grande diversité de ses morceaux trahit toutefois l'absence d'une ligne directrice qui fait de ce cinquième album studio une sorte de patchwork aux coutures fragiles et au mélange de couleurs suspect qui, à coup sûr, déplaira à beaucoup d'amateurs du Metal d'ENFORCER. Ceux-ci pourraient, en rejetant en bloc un disque qui recèle pourtant de bonnes surprises, à commencer par la capacité du combo à se remettre en question, passer à côté de titres qui disposent d'une bonne durée de vie et d'une propension à nous faire chanter aux côté d'Olof Wikstrand. Mais même ceux qui sont particulièrement ouverts au changement trouveront qu'ENFORCER s'est certainement dispersé et très peu oseront déclarer qu'il s'agit là de l'un de ses meilleurs opus. Il demeure malgré tout un album de qualité qui renferme peut-être quelques indices de ce que sera la suite pour le groupe. Pourvu qu'elle ne soit pas trop Glam, tout de même.

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* À noter, pour les plus hispanophones d'entre vous, qu'une version de cet album entièrement chantée en espagnol a été enregistrée par le groupe et est disponible au format digital.

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   (2 chroniques)



- Olof Wikstrand (guitare, chant)
- Jonas Wikstrand (batterie, chant, claviers)
- Tobias Lindqvist (basse)
- Jonathan Nordwall (guitare)


1. Die For The Devil
2. Zenith Of The Black Sun
3. Searching For You
4. Regrets
5. The End Of The Universe
6. Sail On
7. One Thousand Years Of Darkness
8. Thunder And Hell
9. Forever We Worship The Dark
10. Ode To Death



             



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