Bon qu'est-ce que vous voulez que je vous dise cet album tue c'est tout. Soudainement tout le monde (entendre : dans le milieu du BM internet) connaît et aime AORLHAC, c'est l'explosion, la consécration certes très relative mais bien réelle néanmoins. Je ne sais pas comment ça s'est produit d'un point de vue diffusion pour que même les anglophones en entendent parler mais pour une fois c'est mérité puisqu'on a ici le meilleur disque de Meloblack depuis le dernier OBSEQUIAE ce qui remonte quand même à 2015 (j'attends avec confiance vos contre-exemples).

Pourtant cet album engendre chez moi une légère frustration, parce que j'ai l'impression de pas totalement rentrer dedans, comme si je n'en retirais que 85% du plaisir auditif possible, sans vraiment pouvoir l'imputer à quoi que ce soit. Et pourquoi ne pas alors être plus sévère ? Déjà parce qu'il y a un lead qui fait penser à "Troldskog Farevn Vild" ("Alderica") ce qui donne automatiquement 4 étoiles de ma part mais aussi simplement parce que c'est un manuel sur comment écrire du Black Mélodique en 2018. Zéro (Z E R O) mauvais riff, juste assez de personnalité pour ne pas sombrer dans la masse des sorties, une vraie compréhension et maîtrise de la composition – ça change des copier-coller de DISSECTION ou des gens qui mettent le filtre Black sur leurs snapchats MAIDEN.

On sent que ces gens ont écouté jusqu'à l'usure les disques de référence de leur genre, leurs inspirations et les ont comprises en profondeur pour pouvoir reproduire certaines de leurs qualités et certains de leurs artifices sans jamais ne les évoquer que très discrètement, comme un nom mentionné en passant dans une conversation, un patch à demi-visible sur une veste, un regard chargé de signification. Et alors les citer devient un exercice presque ridicule, c'est débiter une liste de noms (bla bla SACRAMENTUM bla bla DARKENHÖLD bla bla BELENOS) effroyablement longue sans jamais être tout à fait assuré de la réelle importance du groupe en question dans la construction de ce qui est une identité et un style propres – et beaucoup d'Anglos m'ont ainsi dit n'avoir jamais entendu de disque sonner aussi français depuis PESTE NOIRE.

En fait absolument tout ce que vous pouvez imaginer sur ce disque est bon, je me sens presque coupable de ne pas monter à 5 pour vous signifier que si vous n'avez pas écouté ce disque vous n'avez rien pigé aux sorties Metal de 2018 et faudra pas venir chouiner avec ouin ouin le Metal c'est plus ce que c'était et si vous commencez avec la France qui n'est pas rauque haine reaulle je vais donner votre IP à Ardraos qui viendra vous casser la gueule et ça sera bien fait pour vous.