C'était le blockbuster le plus attendu du nouveau millénaire. Quand Tobias Sammet, la tête pensante d'EDGUY, qui venait de démontrer avec "Theater Of Salvation" qu'il n'avait pas besoin d'un Hansi Kürsch ou d'un Timo Tolkki pour faire pleine démonstration de son talent, annonce monter un nouveau projet de Metal Opera, on a tous commencé à saliver, d'autant que le casting s'annonçait des plus alléchants : Sharon Den Adel, Kai Hansen, Andre Matos, Timo Tolkki ou encore Oliver Hartmann, une véritable association de quasi toutes les stars du moment.

Sauf qu'on a aussi très vite déchanté ; les différents vocalistes n'étant au final que de simples guests, Tobias s'arrogeant la plupart des lignes de chant, utilisant davantage les voix des autres protagonistes pour répondre à la sienne. Une fois passée cette petite déception, il faut s'attarder sur les exceptionnelles compositions de la première partie de ce "Metal Opera" du projet AVANTASIA. EDGUY reprendra par la suite très régulièrement la pièce-titre (on la retrouvera d'ailleurs sur "Burning Down The Opera"). On sent le jeune blondin sur la lancée de "Theater Of Salvation" et les tueries Speed ne manquent pas, de "Reach Out For The Light" à "Serpents In Paradise". On découvre sur la première le mystérieux Ernie qui participe alors au casting, et point de doute, la meilleure des nouvelles pour le milieu Power Metal depuis des années se manifeste : Michael Kiske fait son grand retour sur la scène Metal et nous en met plein les oreilles ! Presqu'autant mis à contribution que Thomas Rettke, l'émérite vocaliste d'HEAVENS GATE, Michi est le héros de ce premier opus d'AVANTASIA.

C'est véritablement "Sign Of The Cross" qui apparaît en apothéose de ce premier opus. Malgré ses cuivres un peu surannés à la FREEDOM CALL, ce mid-tempo puissant voit défiler la quasi-intégralité du casting pour une joute vocale des plus jouissives où les nuances d'un Andre Matos font toute la différence. Et quel refrain ! L'association Henjo Richter/Kai Hansen donne au morceau un solo anthologique, simple et mémorisable instantanément.

Plus arrangé que les travaux d'EDGUY, AVANTASIA et surtout ce premier opus, offre le luxe à Tobias Sammet de proposer deux références du Power Metal en moins d'un an, performance rare et à la hauteur du talent du bonhomme. Dix ans plus tard, plus besoin d'effets d'annonce pour faire la promo de ce "Metal Opera" qui aura su convaincre les aficionados du genre et donné quelques classiques au style.