"Beyond" est l'exemple-type de l'album chronophage qui s'inscrit parfaitement en contre-courant de la mouvance de l'éphémère et de l'immédiat qui phagocyte notre société post-moderne. Deux ans après le réussi "Land Of The Crimson Dawn", FREEDOM CALL propose un album très long, bourré à la gueule d'un Heavy Speed sautillant et très mélodique dont la constance constitue la principale vertu..

Constance, car là où les EDGUY et autres HELLOWEEN ont depuis longtemps adouci leur propos ou varié leur tempo, le groupe de Chris Bay est resté droit dans ses bottes, faisant fi des quelques écueils qui ont pu jalonner sa carrière dans la deuxième moitié des années 2000. "Beyond" est un album qui, pris dans sa totalité, peut sembler peu marquant, similaire à son prédécesseur. Et c'est là qu'il faut lui accorder le temps qu'il mérite pour s'installer et s'émanciper dans la caboche de l'auditeur. Car, pris un par un, tous les morceaux ou presque sont d'indéniables réussites qui témoignent d'un talent incroyable. A la naïveté d'un "Union Of The Strong" pas vraiment marquant, FREEDOM CALL oppose tout un tas de tubes en puissance qui méritent mieux qu'une reconnaissance timide. Osons le dire, "Paladin", "Follow Your Heart" ou "Colours Of Freedom", tous les trois placés à la suite en fin d'album, sont de véritables tueries à classer parmi ce que le groupe a créé de plus inspiré depuis le début de sa féconde carrière.

Quelques constructions "étranges" ("Dance of the Devil" et ses ambiances africaines) viennent apporter un supplément d'originalité à un album qui ne souffre d'aucune faille si ce n'est cette tendance à porter la simplicité et l'immédiateté en étendard. Reste que, après plus de 15 ans d'existence, FREEDOM CALL démontre une capacité à rassurer et surprendre qui augure un bel avenir pour la formation de Chris Bay et ses acolytes.