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NIGHTBRINGER - Ego Dominus Tuus (2014)
Par MEFISTO le 29 Septembre 2014          Consultée 6588 fois

On a longtemps cru qu'EMPEROR ne serait jamais approché, ne serait-ce d'un centimètre, tellement sa fougue, son talent inouï pour engendrer des compos mémorables et son style inimitable semblaient barrés à double tour dans un coffre impénétrable. Et c'est encore le cas, sans doute que ça le sera toujours. Tout ce que les autres musiciens Black peuvent espérer, c'est d'essayer de créer un buzz s'apparentant à celui déclenché par le cultissime Empereur. Mais bon, on est à l'époque de la multiplication des groupes et ce qui a été joué a été joué, donc la mémoire collective a eu son lot de merveilles à se mettre sous l'oreille. Bonne chance alors à tous ces artistes attirés par les tréfonds de l'âme, la noirceur, l'occultisme, ce genre de trucs. On en a tellement lu et entendu sur le sujet qu'il nous semble que la roue ne finira jamais par tourner. Or, nous serions idiots et prétentieux de penser que tout était mieux avant et que la fin des haricots approche à pas de géant, car rien ne se perd, tout se transforme, je l'ai déjà écrit ici par le passé. Et ça me fait un plaisir fou de l'étaler de nouveau, car cet album de NIGHTBRINGER en est l'énième preuve.

Comparés depuis le début au trio de choc MARDUK, DARKSPACE et EMPEROR, les Américains de NIGHTBRINGER poursuivent sur leur lancée satanique avec ce quatrième album, celui de la maturité présumée. Le signe le plus probant de cette évolution est, vous l'aurez deviné, sa mutation presque complète vers un EMPEROR des beaux jours, i.e. celui des années 93 à 97 qui a scellé avec le sang du Diable lui-même le destin du Black Metal. Enfin, selon les puristes et adeptes du c'était-mieux-avant. Attention, loin de moi l'idée suicidaire de dire de cet "Ego Dominus Tuus" qu'il arrive à la cheville d'un "Anthems..." (bien que "Et Nox Illuminatio Mea In Deliciis Meis", hommage à "Ye Entrancemperium", vous en fera douter), mais les similitudes entre les deux groupes commencent sérieusement à germer pour le mieux.

NIGHTBRINGER a même eu le génie sur ce skeud de laisser presque toutes tomber les influences MARDUKiennes (à part pour la voix, la violence assourdissante et le claquement des fûts à quelques reprises) et DARKSPACiennes, même si l'ambiance demeure étouffante et aussi effrayante qu'avant. Ça aurait été dommage de s'en priver, NIGHTBRINGER excelle tant dans ce domaine que bien des pointures du Black doivent pâlir d'envie. "Hierophany Of The Open Grave" était assez concluant à ce chapitre, alors ne vous attendez à rien de moins qu'à un digne successeur avec "Ego Dominus Tuus", un amoncellement de grattes rapides et nerveuses, de trémolos imparables et d'atmosphères somptueuses.

Ce Black, mes amis, témoigne peut-être de l'obscurité du chaos, mais il est plaqué or et reluit de tous ses feux. Une main de fer dans un gant de titane, rien de moins. Qu'à cela ne tienne, NIGHTBRINGER n'a pas changé la production, il demeure propre dans la crasse, enfin assez pour qu'on ne perde aucune inflexion maléfique. On pourra ainsi superposer tous ses albums et jouir de la même qualité sonore, sans craindre le surdosage. Tout est savamment pensé pour que le rituel marque les esprits et que NIGHTBRINGER commande le respect.

On pourra sans doute lui reprocher par contre les ambiantes "Salvation Is The Son Of Leviathan (Alabas In Memoriam)" et "Call Of The Exile", qui auraient tronqué l'album de dix minutes, mais bon, c'est pas comme si les 71 minutes de "Ego Dominus Tuus" étaient longues... Et on peut aussi considérer ces deux aérations comme salvatrices tellement la forêt de riffs est consistante !

Intense, opaque, gigantesque est cet art. Vous savez, quand vous écoutez une œuvre et qu'elle vous transporte, vous englobe, vous prend à la gorge, vous kidnappe et vous remue les tripes... NIGHTBRINGER détient ce pouvoir sans équivoque et vous catapulte dans un monde onirique d'une beauté sans nom, d'une brutalité sans limites, d'une originalité saisissante. Bien sûr, il y a un podium comme toujours au bas de ce pavé, mais ne vous y fiez pas ; tout ce qu'a gravé la formation sur cette offrande a de quoi ravir, dépayser et aveugler.

NIGHTBRINGER est certes une expérience que les Blackeux ne doivent pas rater. Les Américains ont rapidement fait leur niche dans ce riche univers et c'est avec "Ego Dominus Tuus" qu'ils confirment ce que les amateurs avaient senti avec leur premier album, "Death And The Black Work", sorti en 2008, soit près de dix ans après la naissance du groupe : une petite légende venait de voir le jour. Une légende qui avait attendu et aiguisé longtemps ses armes avant de fonder tête baissée dans la mêlée. Aujourd'hui, plus que jamais, elle en récolte les fruits.

NIGHTBRINGER se classe maintenant dans l'élite du Black Metal, il n'y a pas à en douter. Le quatuor n'offre pas simplement une copie d'EMPEROR, il cisèle sa personnalité et rien ne pourra plus l'arrêter.

Ce n'est pas un hasard s'il a intitulé ce disque "Ego Dominus Tuus" (« Je suis ton maître »). Sa musique est devenue... impériale.

Note : 4,5/5.


Podium : (or) "Lantern Of Eden's Night", (argent) "Where Fire Never Dreamt Of Man", (bronze) "The Otherness Of Being".

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- Carl 'ar-ra'd Al-iblis' Nordblom (chant)
- Ophis (guitare)
- Manuel 'menthor' Rodrigues (batterie)
- Kyle 'naas Alcameth' Spanswick (basse, chant)


1. Prayer Of Naphal
2. Et Nox Illuminatio Mea In Deliciis Meis
3. Lantern Of Eden's Night
4. Things Which Are Naught
5. I Am The Gateway
6. Call Of The Exile
7. Where Fire Never Dreamt Of Man
8. The Witchfires Of Tubal-qayin
9. Salvation Is The Son Of Leviathan (alabas In Memor
10. The Otherness Of Being



             



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