Là cette fois ça y est. Michael Kiske, il y a encore deux trois ans revenant, est définitivement revenu. Définitivement revenu vers le Heavy ! Si UNISONIC était le projet lui permettant de retoucher à l’acier trempé de manière plus franche qu’avec PLACE VENDOME, il n’était pas vraiment question de retaper dans le Speed, comme Tobias a réussi à le faire par petites interventions. UNISONIC premier du nom, c’était un Hard/Heavy Mélodique d’excellente facture, qui excepté l’énergique "Unisonic" tapait plutôt du côté clair de la force.

Alors qu’on pensait que ce deuxième opus enfoncerait le clou dans cette direction Hard, quelle n’est pas notre surprise à l’écoute du single "For The Kingdom", pur brûlot de Speed Mélodique au riff tranchant et aux mélodies enchanteresses. Heureuse surprise, mais contrairement au premier opus, l’arbre qui cache la forêt. UNISONIC affirme son sens du style et la palette sur laquelle il compte user. Alors on a de l’extra dans la lignée du premier opus avec ce "Exceptional" fédérateur et fondamentalement Hard Rock (à l’allemande quand même, production bombastique et puissante à l’appui) ou encore "Night Of The Long Knives" au groove à l'ancienne réjouissant.

La bonne surprise est ce recours au Power Metal inventé sur les "Keeper Of The Seven Keys", où Michael Kiske n’usurpe pas sa légende, loin de là, s’étant même débarrassé des maniérismes qui pouvaient gêner sur le deuxième "Keeper…" ou même sur le premier opus d’UNISONIC (ce vibrato en fin de phrase notamment, un peu trop systématique). Kiske est une légende du Metal et il a repris crânement son trône, convoité par nombre de vocalistes de talent depuis vingt ans. Quarante-six ans et une voix en pleine force de l’âge, qui va sans doute continuer de se bonifier pendant quatre ou cinq ans m’est avis. "For The Kingdom" ou encore l’ouverture "Your Time Has Come" qui semble s’être échappé du "Heading For Tomorrow" de GAMMA RAY : autant de perles servies par la voix parfaitement adaptée au style.

L’atout d’UNISONIC et du songwriting de Dennis Ward sur cet opus a été de pouvoir jouer sur les différents aspects du Hard/Heavy sans jamais sacrifier le sens mélodique, que ce soit au niveau vocal ou au niveau instrumental (Kai Hansen avec son jeu très Heavy à l’ancienne et Mandy Meyer avec son jeu plus Hard mais très burné forment une paire parfaite, que ce soit en accompagnement, en riffing ou en solo). Et quand UNISONIC parvient à concilier le mieux les deux aspects de sa musique, ben ça donne des "Not Gonna Take Anymore" ou des "Find Shelter" (assez proche étrangement de ce qu'HELLOWEEN avait pu proposer sur "Pink Bubbles Go Ape"). Je n’irai pas jusqu’à dire que "Light Of Dawn" est meilleur que "Unisonic", mais il sonne plus mature, plus abouti dans un sens.

Par contre la frite d’UNISONIC n’est pas une bonne nouvelle pour AXXIS qui tient là un de ses plus sérieux concurrents qui risque, au vu de son prestigieux line-up, de lui faire de l’ombre.