Quand Aaron Turner s'emmerde, que fait-il ? Il monte un nouveau groupe. Tout simplement. En 1999, non content de faire tourner la machine ISIS à plein régime, voilà que le barbu décide de monter avec le batteur Santos Montano ce qui ressemblait au début à un projet solo assisté, pour au final devenir un "supergroupe" : OLD MAN GLOOM. La tristesse du vieillard. Drôle de nom pour un groupe à la musique aussi lourde, dense et obscure. Sans compter les obsessions simiennes qu'il entretient. Le nom du groupe serait d'ailleurs, en version longue : THE OLD MAN GLOOM ALIEN SIMIAN DEFENCE LEAGUE. Musique.

Le décor se plante petit à petit. On évolue avec cet énième projet en Terre étrangère, dans un concept album flou. Tout aussi flou et étrange que ces signaux émis par une présence extra-terrestre simiesque et qui nous sont présentés tout au long de ce premier enregistrement studio. Peut-être un peu trop présentés même. "Meditations In B" est un album court, même pas trente minutes au compteur, mais il est mal équilibré. Bien que les escapades en terres Ambient/Drone expérimental prennent autant de titres que les compositions plus lourdes et crasseuses, en terme de durées ces passages aux frontières de l'inutile et de l'ennuyeux gagnent par KO. Vingt-deux minutes contre sept !

"Meditations In B" est un album concept, je le conçois. Une ambiance suffocante en émane et ce dès les premières notes. Ce premier opus est menaçant, bien qu'un peu lourdaud à défaut d'avoir une production efficace. S'enfilant d'une traite, il doit plus être vu comme un tout que comme un enchainements de morceaux, tellement ceux-ci s'enchainent sans temps mort, bien qu'abruptement, signalons-le. Des Field Recording à deux francs succèdent à des morceaux plus abrasifs ; non contents de couper la dynamique instaurer lors de ces derniers, ils ne sont pas spécialement riches ni intéressants. C'est le moins qu'on puisse dire, leur apport à la galette est en fin de compte très maigre. Puisqu'il faut quand même mentionner que les morceaux plus rapides et assassins s'en sortent convenablement. Tirant parti d'une production un peu à la ramasse, ils arrivent à créer une véritable fournaise véritablement rattachée au courant Sludge Atmosphérique/Post Metal naissant, mais également aux brisures rythmique d'un Metalcore sec et aux incartades gorgées de groove d'un Stoner décadent. A ce titre, l'album contient quand même un chef d'oeuvre que vous vous devez d'écouter : "Sonic Wave Of Bees". Alliant toutes les forces du combo de Los Angeles, elle détruit autant qu'elle ne fédère. "Flood II" n'est également pas loin dans le peloton de tête, bien que trop courte, encore une fois.

N'en parlons plus. OLD MAN GLOOM, en l'an 2000, sort un premier album mal dosé, offrant bien trop de moments inutiles qui ne servent au final qu'à meubler l'espace. Ils auraient mieux fait de sortir un EP express de sept minutes contenant les titres les plus rentre-dedans, sans oublier de nous épargner une ghost track tout bonnement inutile et au silence interminable. Cependant, ces sept minutes bottent tellement le cul que je ne collerai pas la moins bonne note. Le potentiel est révélé, il ne manque plus qu'à le confirmer.


Old life gone. Sea meets sky.