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OLD MAN GLOOM - Seminar Viii: Light Of Meaning (2020)
Par NEURO6 le 1er Septembre 2020          Consultée 1324 fois

OLD MAN GLOOM (OMG), c’est le joujou Sludge d’Aaron Turner, l’ancien frontman du regretté ISIS, musicien incontournable de la scène Hardcore bostonienne dans les années 1990 et 2000. Jamais rassasié, il a fondé OLD MAN GLOOM en 1999 avec le batteur Santos Montano (ZOZOBRA), ou encore SUMAC, ainsi que le label indépendant Hydra Head Records. Au fil du temps, ils ont accueilli chez OMG d’autres musiciens de la scène Hardcore : le bassiste Caleb Scofield de CAVE IN et le guitariste Nate Newton de CONVERGE. La mort brutale du premier, décédé en mars 2018 dans un accident de voiture, a fortement bouleversé le groupe, d’autant que le musicien a participé à la réalisation de ces deux nouveaux albums parus en 2020, qui lui sont d’ailleurs dédiés. C’est Stephen Brodsky, le bassiste de CAVE IN, qui a pris sa relève.

Aaron Turner est insatiable. Ayant participé à une bonne dizaine de projets musicaux, le bougre est également graphiste (les pochettes sont de lui) et profite d’OMG pour exprimer ses idées les plus lourdes et les plus décalées. Voguant entre le Sludge, Post Hardcore et le Punk, les productions d’OMG ne sont généralement pas faciles à appréhender et laisseront de marbre les publics non-initiés. Généralement, on a affaire à des exercices atmosphériques et expérimentaux, oscillant entre minimalisme et foudroiements agressifs.
Comme ils ne font rien comme les autres, il arrive à OMG de sortir non pas un mais deux albums d’un coup, comme en 2014 avec "The Ape Of God". "Seminar VIII: Light Of Meaning" et "Seminar IX: Darkness Of Being" sont ainsi officiellement sortis de concert. Enfin… pas tout à fait. Cette fois-ci, profitant du bordel foutu par le coronavirus, les gars ont été plus tordus que cela. La sortie du premier opus ayant été retardée, ils ont décidé de sortir "Seminar IX" avant "Seminar VIII", au nez et à la barbe de leur label Profound Lore. Comme si cela n’était pas déjà suffisamment compliqué ! Bref, je fais le choix ici de les traiter séparément, dans deux chroniques, bien qu’il s’agisse plutôt d’un diptyque.

Commençons par le commencement, c’est-à-dire "Seminar VIII: Light Of Meaning". Composé de six morceaux pour trois quarts d’heure de musique, il s’agit de l’album le plus expérimental des deux.
Comme à son habitude, OMG propose d’importantes variations au sein de ces albums, entre des morceaux très percutants, comme "EMF", dans la veine d’ISIS mais en plus barré, ou des titres beaucoup plus expérimentaux, comme "Wrath Of The Weary" aux racines Sludge. Mais ici, ce trait expérimental est particulièrement forcé. Si les passages purement dédiés au Metal sont relativement plaisants – bien que parfois assez conventionnels car basés sur une structure redondante accumulation/décharge/temporisation – la plupart des morceaux intègrent des échantillonnages électroniques ambiants qui nuisent, à mon sens, à l’écoute. Sur "Seminar VIII", l’ensemble des morceaux est introduit par ces plages minimalistes Drone qui sont parfois rappelées au cœur des titres ou à la fin ("True Volcano"). Résultat : une musique déstructurée et manquant parfois de liant. Sur "Final Defeat", leur Sludge (sonnant comme du MASTODON) se fait presque oublier au milieu d’extraits beaucoup trop longs (trois minutes au début, presque tout autant à la fin, sans grand intérêt).

Certes, il s’agit pour le groupe de maintenir une ambiance de sous-sol d’hôpital psychiatrique désaffecté, de bousculer l’auditeur en le mettant mal à l’aise et de préparer les saillies explosives ; mais la démarche va trop loin et porte préjudice à l’ensemble de l’album. À mon sens, ces plages auraient pu être drastiquement réduites.

Des deux sorties printanières, "Seminar VIII" est donc l’album qui contient le plus de bruitages minimalistes, de plages expérimentales – parfois cacophoniques – qui ne plairont pas à tous, moi le premier. Certains passages plaisants, comme le chant clair sur "Final Defeat" (ce qui est relativement nouveau), également porté par des sonorités mélodiques aériennes, ou le très touchant "Calling You Home", avec la voix éthérée du guitariste Nate Newton, sont accrocheurs. Ce morceau est d’ailleurs construit selon un développement long, avec un prélude ambiant - vous l’aurez compris - et une entrée en matière Post Metal assez réussie, de basse intensité, avant de progressivement gagné en densité. L’influence de NEUROSIS est ici palpable. C’est pour moi le meilleur morceau de l’album et, bizarrement, le moins violent.
L’ultime morceau replonge dans l’exploration des anfractuosités les plus sombres de notre psychisme, avec son rythme nonchalant. Les sonorités renforcent le caractère bizarre du titre qui finit dans un minimalisme des plus extrêmes, nous laissant, songeur et engourdi, dans l'attente de lancer le frère jumeau de cet album étrange.

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- Aaron Turner (guitare, chant, synthé)
- Caleb Scofield † (basse, chant)
- Nate Newton (guitare, chant)
- Santos Montano (batterie)
- Stephen Brodsky (basse, chant)


1. Emf
2. Wrath Of The Weary
3. True Volcano
4. Final Defeat
5. Calling You Home
6. By Love All Is Healed



             



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