Avec un titre pareil, forcément c'est un son de cloche qui nous accueille. C'est pas original mais ça nous met en condition : attention, la messe commence. Et oui, quelques petits malins pourraient penser qu'il y en aura 6 autres après, tout au long de l'album. Allez, allons carillonner la bonne nouvelle tous ensemble, ainsi...

L'univers particulier de SECRETS OF THE MOON est conservé et cette bizarre attirance pour participer - avec classe, toujours avec eux, sorte d'élite mystérieuse, si vous voulez - à des cérémonies sacrificielles en l'honneur de "Tan" (... pas la mienne, la sienne : SA TAN... pardon, je ne le ferai plus) est perceptible, palpable, inquiétant.

Trêve de jeu de mot exécrable. Ici, il n'y a plus la majesté d'un "Carved In Stigmata Wounds" (2004), ni la magie d'un "Antithesis" (2006) ni même un regard sur le concept album tel que l'imposant "Privilegium" (2009). "Seven Bells" n'en devient pas banal pour autant mais se simplifie - au vue du reste de leur discographie - et reste tout de même à un (très) bon niveau. Disons que l'album précédent était si intense qu'ici, j’eus été déçu dans un premier temps.

Atmosphère froide, sinistre, épurée.

Beaucoup d'écoutes avant de nous plonger vraiment intensément dans cet univers, à l'instar des autres excellents albums certes, mais avec "Seven Bells" le temps d'acclimatation est plus long. Pourquoi ? Je n'arrive pas à mettre vraiment le doigt dessus mais je vous dirai ceci, peut-être que cet album est (encore) plus intimiste et que les passages véloces (du moins quand la batterie se met en mode speedé) sont moindres. De plus, les rythmiques lentes envahissent plus qu'à l'accoutumée. Pour résumer, j'oserai proférer que le Dark prend le pas sur le Black. Le mélange n'est plus aussi homogène (car réussi, il l'est bien sûr mais c'est ... différent).

Il y a souvent cette impression de solitude, de traversée du désert, d'incompréhension. Là, nous retrouvons l'univers global de SECRETS OF THE MOON : le questionnement philosophique de l'être (l’Être ?). Euh, ça, ça colle à tous leurs albums, c'est vrai. Mais ici, le recueillement dépasse la haine plus que d'habitude, trouve-je.

Le final de "Worship" me fait furieusement penser à CELTIC FROST... et pour cause, c'est Thomas Gabriel FISHER qui est assis derrière la console ! Et ce "Nyx", intemporel, planant, sorte de New-Age à la BURZUM où les claviers, en fin de course, nous transportent vers l'au-delà, avec plénitude... qu'un dernier son de cloche déchirera pour entamer la dernière marche ! Qui, ici, sur "The Three Beggars (Satan's Church)", une voix féminine se singularise. On ne s'y attend pas. C'est surprenant, déroutant bref génial.

Donc, "Seven Bells" est une excellente entrée en matière pour découvrir le talent de ces musiciens Allemands. Car ainsi, les découvreurs ne pourront que s'émerveiller d'entendre les autres albums plus complexes ou plus enivrants. Les "fans" devront s'acclimater...

En définitive, noter un tel album est difficile. Soit, comparé à la discographie, je dirai 3/5 mais par rapport à la concurrence (Metal en générale), un bon 4,5/5 me semble justifié. J'ai du trancher... "sa tan bête" ? !!!

Incorrigible, vivement la fessée...