Le soufflet est bien retombé...

C'est dingue comme cette expression prend son sens avec HELLYEAH. Ce all star band, né pour tuer si on regarde le line up une fois encore, avait vraiment tout pour déchirer. Il en a ameuté plus d'un, ce concept. Il a fait sa pute comme il fallait en nous aguichant. Chad Gray au chant, Vinnie Paul derrière les fûts. La classe sur le papier.

Au fil du temps, la magie s'est estompée... Pour un peu qu'elle pu être dénichée véritablement ici.
HELLYEAH n'a jamais tout dévasté. Jusqu'ici, le groupe ronronne tranquillement comme un petit chaton, alors qu'on s'attendait à se faire bouffer par un fauve.

L'arrivée dans les bancs de "Band Of Brothers" n'a pas, au final, déchainée les foules. Et il m'a fallu un paquet de temps pour trancher dans le lard et me faire un avis, plus ou moins définitif.
Ce qui frappe rapidement avec ce 3ème opus du groupe, c'est la volonté de renouer avec un son PANTERAesque : dès les premiers accords de "War In Me" et très souvent par la suite, on redécouvre le "Redneck Metal" si cher à nos oreilles nostalgiques. Le mimétisme entre Chad et Phil ou le riff de guitare ne pourront me contredire. C'est une évidence, le groupe ne peut éviter la comparaison, ni surtout la nier !

La suite des titres prend le même chemin... C'est parfois plus mélodieux dans l'approche (cf. les précédents albums) mais on se laisse bercer par l'enchainement "Band Of Brothers", "Rage Burn", "Drink Drank Drunk", avant des plans plus posés, de la voix claire ("Bigger God") pour déboucher sur la power ballade qui "va bien" (une autre marque du groupe). Ce coup ci, avec "Between You And Nowhere", c'est le Southern qui prend le pouvoir, avec cette construction qui pousse de plus en plus le son au cours de la progression du morceau (crescendo/decrescendo).

La seconde partie de l'album reprend le même cahier des charges et ne laisse qu'un sentiment de déjà vu/entendu.
On ne peut s'empêcher de laisser trainer l'oreille car objectivement, c'est au final plutôt pas mal, mais ce sentiment de redite (et pas seulement au sein du même album mais bien sur la base du manque d'originalité) vient tout de même "gâcher" la fête...

En 11 titres et pour la troisième fois, HELLYEAH déçoit. Sans doute car nous sommes assez con pour leur en demander trop, la faute à un CV trop dense pour ne pas exiger un niveau minimum.
Attention, ce combo ne fait pas de la soupe : beaucoup noteront que l'on se laisse sans doute prendre par un "WM Free" très SKINLABien ou par d'autres moments toujours aussi PANTERAiens mais il faudrait tout de même passer à autre chose et ne pas s'engluer dans ce trop grand sentiment de facilité, pour ne pas écrire fainéantise... La routine n'a rien de rassurant ici, d'autant plus que les qualités intrinsèques sont clairement identifiées : Vinnie, sans faire le service minimum, se retrouve davantage à son aise qu'à l'accoutumée, Chad fait désormais bien plaisir à entendre, en diversifiant son chant et en le proposant plus "puissant". Le reste des lascars n'est pas en reste certes, mais fonctionne trop en mode "pilotage automatique"...

Au final, une chronique globalement négative et peu optimiste pour ne pas se méprendre : HELLYEAH saura trouver un public, saura sans doute jouer son rôle de Methadone pour les toxicos des groupes précédemment cités mais n'en espérez pas davantage. Restez lucide et ne sombrez pas dans un excès de louanges dithyrambiques pour un combo au final trop "classique" pour véritablement soulever un quelconque enthousiasme.

Honnête mais trop passe partout...

Note réelle : 2,5/5.