Un long silence sur le site, bien indépendant de ma volonté ! La faute à trop d'albums moyens et à quelques errances discographiques prolongées.
A force de vouloir se ressourcer ou de donner des chances à des galettes, on ne voit pas le temps passer et il faut pourtant se rendre à l'évidence… Rien n'y ferra…

A chaque fois que je reviens vers HELLYEAH, c'est un peu comme regarder un équipe de rêve sur le papier dans le monde du sport par exemple, tout en constatant que la mayonnaise ne prend pas.
C'est fou comme cette expression merdique peut prendre du sens dans des cas bien précis ! On ne pourra difficilement trouver plus exacte comme illustration.
Pour rappel, le line-up était franchement loin d'être pourri avec Chad Gray au chant, du MUDVAYNE, du NOTHINGFACE et bien sur Vinnie Paul Abott derrière les fûts, mais tout cela commence à voler en éclat avec des départs. Kevin Churko le producteur est venu remplacer durant la session d’enregistrement Zilla sur le départ… Que c'est d'ailleurs chiant de rappeler cela dans chaque chronique. On pourrait croire que c'est bien la seule info intéressante à pondre au sujet du combo… Au bout de tant de LP, il faut croire que c'est un fait au final. Presque pathétique.
Car oui, sur le papier et le CV, c'est costaud mais pour bosser en équipe, les individualités fortes et pleine de technique n'aboutissent en rien à composer une dream team.

Côté musique, HELLYEAH conserve beaucoup, garde le ballon et propose un jeu assez stérile, entendez pas forcément efficace… Désolé pour l'horrible métaphore de footeux mais là, franchement…
"Sangre Por Sangre (Blood For Blood)" ouvre ainsi trop facilement l'ensemble malgré quelques textes punk sur le contenu.
On dénonce le système, on riff en proposant rapidement du néo-DAMAGEPLAN puis fleurtant sur du PANTERA ("Say When", titre dévastateur suivant le très calme "Hush") quasi tout au long de ce "Blood For Blood". A ce sujet, on pourra encore et toujours citer l'ancien groupe de Abott comme référence dans cet opus à mon sens.
"Gift" se veut plus entraînant, plus punchy. On est dans un forme de Metal Groove bien typé mais qui à lui seul me fait dire encore et encore que ce "Blood For Blood" est trop easy listening pour convaincre.

J'ai du l'écouter des heures et des heures en travaillant sur mon ordi, en faisant des travaux de bricolage ou je ne sais trop quoi (même pas pour courir quand même), il me permet de rester dans une bulle musicale mais ne provoque pas ces instants qui font que l'on stoppe ce que l'on fait pour se dire "hey, putain, c'est bon ça !". Il faut toutefois vous signaler que le parallèle avec un ROB ZOMBIE ou FEAR FACTORY ne pourra pas vous échapper.

Les mid tempi sont sans doute les découvertes les plus intéressantes : "Moth" pourra surprendre par ses alternances gros riffs et arpèges (la voix de Chad étant plutôt bien valorisée en plus) avant un "Hush" (présent en titre bonus plus acoustique à la fin de l'album). C'est doux tout cela ! Chad étonne encore davantage, tout comme sur le dernier effort "Black December".

Prévisible et sans grande saveur, ce quatrième effort ne peut pas trop convaincre ni sur la durée ni sur le fond. Une fois encore, tout n'est pas à jeter car en plus bien produit, mais l'ensemble est trop moyen et fade pour prétendre à autre chose qu'une note globale moyenne.
Plus rond et chaleureux côté son, plus soigné mais plus "dans le rang" encore que par le passé, ce "Blood For Blood" m'aura carrément bloqué des mois côté écriture pour arriver à m'en faire un bilan quelconque. Tantôt plaisant, puis tantôt répétitif, il vient simplement sédimenter dans la discographique fadasse d'un groupe qui ne sera pas attendu dans le futur si il ne présente pas des innovations et de la création pas uniquement basées sur le talent intrinsèque de ses artistes.

Ras le cul de l'écrire mais "peut mieux faire"… Non ? Sic...

Note réelle : 2,5/5.