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1968 Steppenwolf

STEPPENWOLF - The Second (1968)
Par BAAZBAAZ le 25 Octobre 2012          Consultée 3011 fois

Il y a des groupes qui mettent des années pour atteindre leur apogée artistique ou commerciale, les deux n’allant d’ailleurs pas toujours de pair. D’autres, plus chanceux en apparence, atteignent le sommet dès leur premier album. Mais le risque est grand, dans ce cas, de trainer ce succès précoce comme un boulet, surtout lorsque l’inspiration vient à manquer. Car certains – on s’en aperçoit avec le recul – peuvent avoir tout dit et avoir donné le meilleur d’eux-mêmes en une seule et unique fois. La suite n’est alors qu’un long chemin de croix arpenté péniblement à l’ombre d'une grandeur passée. Malgré des soubresauts sporadiques laissant penser que la bête mettait du temps à mourir, ce fut le cas pour STEPPENWOLF.

Les fans peuvent bien nier l’évidence, mais c’est ce que font toujours les fans. Pour les autres, il n’y a aucun doute possible : STEPPENWOLF n’a jamais fait mieux que son premier et excellent album et, à quelques exceptions près, a lentement décliné au cours des années suivantes. La sortie de "The Second" marque le début de cette fastidieuse route vers l’oubli. Certes, on reste ici très proche de l’explosion d’inspiration initiale, et ce disque n’a rien de honteux. Mais contrairement à ce qu’un certain snobisme révisionniste tente parfois de faire croire, il demeure nettement inférieur à son prédécesseur. On y cherchera donc en vain l’équivalent de "Born To Be Wild", "The Pusher" ou "Sookie Sookie"…

A l’époque, le groupe a l’obligation de sortir deux disques par an, ce qui n’aide pas à maintenir la créativité à un niveau convenable. Il recycle donc en cette fin d’année 1968 des compositions qu’il n’avait pas retenues précédemment. En un sens, "The Second" est tout bêtement victime de la fameuse malédiction du deuxième album : des rebuts qu’on enregistre à la va-vite, agrémentés de chansons torchées lors des tournées ou en quatrième vitesse en studio. Autant dire le cocktail parfait d’un immanquable désastre… qui ne se produit pourtant pas ici. D’extrême justesse, STEPPENWOLF parvient à bricoler un album décent, dans le même style hargneux et mélodique que le premier mais avec une tonalité psychédélique légèrement plus prononcée.

C’est le cas sur le tube de l’album, "Magic Carpet Ride". Populaire, la chanson atteint la troisième place des charts américains et demeure, après "Born To Be Wild", un symbole de la période faste du groupe. Elle est portée à bout de bras par une mélodie vocale envoutante ("Close You Eyes Girl…") mais gâchée par un intermède trippant sans intérêt. A ses côtés, ce sont les compositions les plus pop qui s’avèrent les plus convaincantes : "None Of Your Doing" et "28" viennent rappeler que STEPPENWOLF, avant de s’enfermer peu à peu (à la manière de STATUS QUO) dans un Boogie terreux et monolithique, savait varier les plaisirs. Pourquoi n’ont-ils pas continué dans cette voie ? La réputation de Hard Rockers purs et durs était peut-être en jeu… Plus simplement, ce type de musique – encore très marqué par les années 60 – n’était pas ce que réclamait un public alors avide de distorsion et de montagnes d’amplis.

Paradoxalement, c’est lorsqu’il durcit le ton que le groupe est le moins inspiré. Avec "Faster Than The Speed Of Life", Mars Bonfire tente en vain de nous refaire le coup de "Born To Be Wild". C’est peine perdue : il n’y parviendra jamais, ni ici ni ailleurs. Et "Tighten Up Your Wings" ou "Don't Step On The Grass, Sam", sans être infamantes, ne valent pas les détonations Hard Rock du premier album. Elles révèlent surtout que STEPPENWOLF commence à tourner à rond, ce qui est flagrant sur l'enchaînement de compositions bluesy qui occupe la seconde moitié du disque. On peut leur trouver des qualités, tels le petit orgue assassin ou la puissance fiévreuse distillée par Kay. Mais tout cela est-il à la hauteur d’un groupe de légende ? La réponse, qui vaut pour l’ensemble de l’album, est hélas négative.

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- John Kay (chant)
- Michael Monarch (guitare)
- Rushton Moreve (basse)
- Goldy Mcjohn (piano, orgue hammond)
- Jerry Edmonton (batterie)


1. Faster Than The Speed Of Life
2. Tighten Up Your Wig
3. None Of Your Doing
4. Spiritual Fantasy
5. Don't Step On The Grass, Sam
6. 28
7. Magic Carpet Ride
8. Disappointment Number
9. Lost And Found By Trial And Error
10. Hodge, Podge, Strained Through A Leslie
11. Resurrection
12. Reflections



             



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