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1968 Steppenwolf

STEPPENWOLF - Hour Of The Wolf (1975)
Par BAAZBAAZ le 23 Janvier 2015          Consultée 2945 fois

Huitième album… La discographie de STEPPENWOLF est longue, voire interminable. Des disques sortis trop vite, dans l’urgence, souvent très inégaux, répétitifs, mal composés… Après une brève mise en sommeil de deux ans, le groupe est revenu en 1974 avec un "Slow Flux" qui, faute d’inspiration, a simplement prolongé le calvaire. Mais faut-il parler ici d’inspiration, tant le concept ne semble pas s’appliquer à une musique qui fonctionne bien plus à l’énergie, aux stéréotypes, aux fondamentaux du Rock'N'Roll qu’à l’innovation ou au renouvellement ? Ce n’est peut-être pas ce que qu’on demande à des musiciens dont le coup d’éclat initial en 1968 fut sans doute plus le fruit du hasard que du talent…

Sauf qu’en 1975, ce "Hour Of The Wolf" change un peu la donne. Sans qu’on puisse vraiment y voir une tentative pour proposer (enfin !) quelque chose de différent, STEPPENWOLF semble tout à coup pris d’une sorte de soif de modernité assez déroutante. Tout est relatif, bien sûr : on reste en terrain connu, et les changements se font à la marge. Mais il y a tout de même sur ce disque un effort pour proposer des compositions plus mélodiques, indéniablement plus commerciales – on pourrait presque dire plus Pop. Alors que le groupe s’était fait une spécialité de chansons assez arides, au point d’être parfois carrément rebutantes, on découvre ici des refrains plus enjoués, des guitares plus avenantes, des chœurs plus onctueux, des cuivres, des synthés, et quelques vocalises aventureuses qui semblent indiquer que John Kay en avait assez de toujours chanter à peu près à l’identique.

Si l’on devait risquer une comparaison, ce serait avec le BLUE ÖYSTER CULT de "Agents Of Fortune" ou de "Spectres". Avec une nuance toutefois : personne chez STEPPENWOLF n’avait le talent pour sortir quelque chose d’équivalent… Chez John Kay & Cie, on compose à la chaîne en recyclant à peu près toujours les mêmes idées. Dès lors, on a plutôt sur "Hour Of The Wolf" un assemblage bizarre, un peu artificiel, qui mêle les bonnes vieilles recettes du groupe avec quelques incartades hors des sentiers battus. Vu comme ça, ce n’est pas très appétissant. Et l’on comprend aisément que des fans de la première heure, capables d’encaisser sans broncher la morne et plate discographie des années 1969-1971, aient fait à l’époque une moue dégoûtée. On peut éventuellement détester ce disque. Et pourtant…

Et pourtant, ça fonctionne. Bancal, maladroit, inégal, l’album n’en est pas moins l’un des plus accrocheurs de STEPPENWOLF. Les trois premières chansons ("Caroline", "Annie, Annie Over" et "Two For The Love Of One"), dans un registre qui associe Hard Rock et R&B, sont à la fois ultra-classiques et subtilement plus entraînantes que tout ce que le groupe a pu proposer au cours des années passées. C’est vigoureux, fluide et varié. Même les compositions plus niaises ("Just For Tonight", "Another’s Lifetime") et/ou plus maladroites ("Someone Told A Lie", avec sa talk box honteuse sur le premier couplet – mais qui a bien pu avoir une idée aussi misérable ?), s’avèrent réussies. Surtout, le disque se conclut avec une "Mr. Penny Pincher" d’anthologie, sur laquelle John Kay se racle superbement la gorge et montre enfin toute l’étendue de son talent de chanteur. Lui que l’on pensait très limité entrouvre furtivement la porte vers une autre dimension…

On pourrait multiplier les métaphores faciles pour célébrer cette réussite : STEPPENWOLF montre les crocs, reprend du poil de la bête, etc. Mais l’on sait aussi avec le recul que ce ne fut qu’un accident, un sursaut éphémère au sein d’une discographie lassante. Sans compter que ce léger accès de fièvre mélodique est loin de faire l’unanimité chez les amateurs du groupe. Et quoi qu’il en soit, l’absence totale de succès de "Hour Of The Wolf" a confirmé qu’en 1975, John Kay et sa petite troupe étaient déjà obsolètes. Ne se réjouiront donc ici que ceux qui ont du mal à supporter la prévisibilité et la linéarité des autres disques qu’ils ont sorti : à réserver aux curieux, ou aux déçus de l’après-"Born To Be Wild", pour qui ce pourrait être une excellente surprise.

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- John Kay (chant, guitare)
- Bobby Cochran (guitare)
- George Biondo (basse)
- Jerry Edmonton (batterie)
- Andy Chapin (synthétiseurs)


1. Caroline ( Are You Ready For The Outlaw World)
2. Annie, Annie Over
3. Two For The Love Of One
4. Just For Tonight
5. Hard Rock Road
6. Someone Told A Lie
7. Another's Lifetime
8. Mr. Penny Pincher



             



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