Recherche avancée       Liste groupes



      
HARD ROCK  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 

 

1968 Steppenwolf

STEPPENWOLF - Monster (1969)
Par BAAZBAAZ le 7 Septembre 2013          Consultée 3186 fois

L’année 1969 est celle de tous les paradoxes pour STEPPENWOLF. Avec son disque précédent "At Your Birthday Party", le groupe est très clairement passé dans la deuxième division du Hard Rock. Incapable de maintenir la qualité de composition révélée à ses débuts, peinant à évoluer, répétant de façon de plus en plus routinière une recette éculée où la mélodie se fait rare et où le chant de Kay devient parfois crispant, il a amorcé son déclin. Et le retour immédiat en studio pour préparer dans la foulée un quatrième album laisse augurer du pire. Mais il n’en est rien : "Monster", qui paraît en novembre 1969, est le sursaut assez inespéré d’un loup blessé dans son orgueil.

Alors même qu’il semblait toucher le fond, le groupe sort un bon album. Agressif, ambitieux et parfois envoûtant, "Monster" surprend. Ce n’est pas un chef d’œuvre, loin de là. Mais il marque un renouvellement soudain de l’inspiration à travers de vraies prises de risque qui libèrent la musique de STEPPENWOLF du carcan dans lequel elle avait été enfermée. On sent à nouveau le potentiel d’un groupe qui n’aura jamais su, au cours de sa carrière, écrire les grandes chansons qu’on attendait de lui à la suite de "Born To Be Wild". Ici encore, les compositions sont parfois mal équilibrées, maladroites ou trop longues. Mais elles compensent largement ces défauts par leur opiniâtreté et leur audace. À cela s’ajoutent des textes virulents au contenu très politique, hostiles à la guerre, à la religion et à l’autorité, que l’on peut juger un peu pompeux mais qui renforcent l’idée d’une combativité régénérée.

Le meilleur exemple en est "Monster/Suicide/America", qui ouvre l’album en fanfare et qui peut tout autant séduire qu’effrayer : vaste pièce épique de près de dix minutes où se côtoient le Hard Rock et le R&B, il s’agit d’une longue diatribe incantatoire et critique contre les dérives de l’Amérique. Dans sa dernière partie, des chœurs féminins apportent une profondeur que l’on retrouve sur d’autres compositions. C’est le cas pour "What Would You Do (If I Did That to You)" et surtout "From Here to There Eventually", deux chansons parmi les plus intenses du disque avec leurs remarquables influences Soul. Aussi réussie, "Draft Resister" voit le groupe mettre temporairement les guitares en retrait et privilégier une ambiance captivante.

Chanteur au registre limité, Kay semble plus à l’aise que sur "At Your Birthday Party". Cela se ressent également sur les chansons plus ordinaires que sont "Power Play" (un bouche-trou datant de l'époque THE SPARROWS et enregistré pour l'occasion) et "Move Over". De même l’arrivée d’un nouveau guitariste – Larry Byrom en remplacement de Michael Monarch – insuffle manifestement de l’énergie. La différence est toutefois assez subtile, car l’on n’assiste pas ici à une véritable révolution sonore. Et le peu d’intérêt de l’honnête mais anecdotique instrumental "Fag", qu’on écoutera au mieux d’une oreille distraite, rappelle que STEPPENWOLF se tient toujours sur la corde raide entre fulgurance et monotonie. C’est pour cela que "Monster" doit être considéré comme une sorte de miracle éphémère au sein d’une discographie qui, au seuil des années 70, plonge vite dans l’indifférence. Sans être incontournable ni pouvoir décemment postuler au titre de classique, cet album est l’un des meilleurs d’un groupe écrasé par sa propre légende.

A lire aussi en HARD ROCK par BAAZBAAZ :


STEPPENWOLF
Steppenwolf (1968)
Légende sauvage

(+ 1 kro-express)



RAINBOW
Ritchie Blackmore's Rainbow (1975)
Le temple du roi

(+ 2 kros-express)

Marquez et partagez




 
   BAAZBAAZ

 
  N/A



- John Kay (chant, guitare)
- Larry Byrom (guitare)
- Goldy Mcjohn (orgue, piano)
- Nick St. Nicholas (basse)
- Jerry Edmonton (batterie)


1. Monster/suicide/america
2. Draft Resister
3. Power Play
4. Move Over
5. Fag
6. What Would You Do (if I Did That To You)
7. From Here To There Eventually



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod