Mieux, beaucoup mieux ! Après un "Gloom" énergique, (trop ?) rapide mais finalement banal, voici un album bien plus nuancé avec une cohérence plus ancrée. Et non, cela n'a pas la saveur des groupes de Death Metal d'antan, qu'on se le dise une bonne fois pour toute !

Après cette petite mise au point, qu'apporte JFAC musicalement parlant, au final ? Hé bien, je dirai un renouvellement - dans le sens fraîcheur, vivacité et sonorité.

Énormément de riffs, certains très techniques (focalisez-vous sur "Tongueless And Bound" pour en convaincre) et d'autres plutôt bourrins, et ces mélanges donnent une image sonore fort maitrisée car équilibrée.

Si l'album précédent "Ruination" avait un gros son et des titres "professionnels" (pour le dire autrement, on sentait que les balbutiements des débuts n'étaient plus de mise), Ici, "Demonocracy" enfonce la donne avec cette production ultra-massive et un énième changement de musiciens encore plus techniques qu'à l'accoutumée. Bien sûr, le jeu du batteur, Jon RICE, est de plus en plus impressionnant et gagne en puissance mais aussi en subtilité. Tout comme la basse revue "à la hausse" grâce au feeling du bassiste/chanteur de CEPHALIC CARNAGE, Nick SCHENDZIELOS. Et puis, ce qui caractérise également le combo, c'est le chant de Jonny DAVY. Ce dernier semble se bonifier d'album en album. Ce qui me fait toujours penser que nous tenons un gros groupe potentiellement référentiel pour l'avenir...

Alors que manque-t-il ? D'abord, quand nous écoutons ce "Demonocracy" - mais aussi toute la discographie du groupe, finalement - c'est qu'aucun morceau ne ressort véritablement. L'ensemble fait bloc et, malgré la technicité générale d'un très bon niveau (certains soli ressemblent à ceux de Jeff LOOMIS comme sur " Black Discharge", non ?) rien ne correspond véritablement à un hymne que les fans réclameraient en concert, par exemple. Aussi, voyons-le comme un tout qui sera fort apprécié par beaucoup de métalleux.

Revenons un moment sur ces nombreux riffs. Les tempi sont variés. Nous passons de "blastbeast" véloces à des passages lourds (et des fois carrément "groovy") ou encore à des transitions frôlant parfois le techno-Death. Du coup, nous n'avons pas lieu de nous ennuyer (du moins, pour les amateurs du genre).

Donc, si vous voulez découvrir JOB FOR A COWBOY, procurez-vous d'abord celui-ci ; c'est, à mon sens, le plus abouti. Pour les connaisseurs qui se sont déjà fait une opinion, je serais tenté de vous incitez à l'écouter car, une fois de plus, ce n'est pas exactement une redite de leur discographie. Enfin, m'est avis que pour les fans de Death de la première heure passeront malgré tout leur chemin. On ne peut pas plaire à tout le monde non plus, faut pas déconner. En revanche, en concert, je vous incite toutes et tous à y assister !

Sinon, question marketing, cette tête de bouc a le chic de s'attribuer des rôles différents au fil des pochette avec élégance telles cette "justice" - mais, cette-fois-ci, elle n'est pas pour tous ; z'avez r'marqué que le poids des armes l'emporte sur les pigeons (que nous sommes tous, en définitive, n'est-ce-pas ?).

Note réelle : 3,5/5 car c'est leur meilleur album à ce jour. Le 4/5 sera pour le prochain, qui sait...

P.S. : l'E.P. "Gloom" est offert sur le digipack.