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THRASH METAL  |  STUDIO

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GAME OVER [ITA] - For Humanity (2012)
Par CANARD WC le 14 Mai 2012          Consultée 7369 fois

J’ai perdu la foi dans notre belle musique. Mon athéisme a débuté quelque part à la fin des années 90. Entre "Virtual XI" et "Reload". J’ai eu beau essayer de compenser avec du Néo, du Black ou je-ne-sais-quoi, le grand vide qui m’assaille depuis cette période n’a jamais été comblé. Même en m’intéressant à tout (et donc à rien), on ne comble pas un trou avec des courants d’air.

J’ai aimé le Thrash déraisonnablement, comme un premier amour de jeunesse, c’était « mon » Metal et il s’est fané en même temps que notre musique se radicalisait (montée en puissance de l’Extrême) ou au contraire se « tafiolisait » (toute la vague Spimélo) sous mes yeux consternés. Alors tel un faux prophète, j’ai retourné ma veste contre mes idoles. Je vocifère, glousse et brandis mes arguments comme des preuves irréfutables. Je me repais des fautes de mes anciens maîtres ("Christ Illusion") et je ris de bon cœur quand ceux-ci chutent un peu plus ("Death Magnetic"). Mes « dieux » sont devenus mes « Sweet Enemies ». J’ai l’impression de sautiller autour de tout ce petit monde, d’asséner à chaque fois autant de petites claques derrière la nuque à Dave MUSTAINE ou James HETFIELD... en me croyant dans mon bon droit pour crier et vitupérer.

Force est de reconnaître que le temps a tendance à me donner raison. Le Thrash est mort et son Revival n’a aucun sens, à peine de quoi prolonger la veillée funèbre en mémoire d’une ancienne gloire. C’est donc la mine compassée que j’écoute la chiée de nouveaux groupes qui tentent de marcher sur ce sentier des ombres.

Au moins, GAME OVER annonce la couleur : la partie est perdue. Le parti est mort depuis longtemps. "For Humanity" ? Il nous en faudra sûrement, de l’humanité, pour ne pas conspuer le groupe. Sont italiens en plus ? Si l’Italie est réputé pour tout un tas de trucs, le Metal ne figure pas sur sa liste de compétences.

AH AH AH AH
AH AH
AH
Argh

GAME OVER défonce tout.

Entre ANTHRAX, DEATH ANGEL et le vieux EXODUS (écoutez un peu "Overgrill"). Le groupe livre une tambouille que je n’osais espérer entendre. Même dans mes espoirs les plus fous. Tellement jouissif, que c’est à ne plus rien y comprendre, à douter de soi, de ses convictions et de son aigreur naturelle. 10 titres, 35 minutes : rien à jeter. Du riff à tous les étages, de l’énergie, du refrain partout, des chœurs, du chant hurlé convaincant… C’est tout et ça suffit amplement.

GAME OVER n’invente rien, son Thrash est aussi efficace que la ficelle est usée. Sans doute pour cette raison que mon tout fonctionne aussi bien. Par effet de contraste peut être, la scène Thrash actuelle est si médiocre que GAME OVER donne l’impression de briller plusieurs kilomètres à la ronde. Mais il y a surtout cette conviction qui lisse tout et rend meilleur. Si les « pré-requis » des illustres ancêtres ont été savamment digérés, c’est cette passion « salvatrice » qui anime GAME OVER. On sent bien que Renato (si si) met un regain de tripes, il hurle avec cette force de ceux qui ne doutent pas (et sans nous filer mal au crâne). Il en devient presque touchant sur "Bleeding Green" au point de refiler un peu de Foi à n’importe quel impie, de redonner un rien d’espoir aux plus aigris.

A cette force de persuasion, rajoutons une certaine idée de l’efficience qui n’est pas pour me déplaire. GAME OVER ne dilue pas, fonce à l’essentiel et vous balance tout ce qu’il a en travers dans la gueule et sans préavis. Le morceau est déjà terminé qu’on vient à peine de comprendre sa force. "For Humanity" se termine brutalement, laissant dans l’air le bruit d'un parpaing qui tombe, une secousse sismique qu’on avait pas ressentie depuis longtemps. On en avait oublié cette force de frappe du Thrash quand il est exécuté violemment, sans concession et avec cette énergie dévastatrice, ce fluide implacable et confondant. A peine 3 minutes pour "Another Dose Of Thrash" pour un résultat inoubliable, une articulation riff sur lignes de chant quasi parfaite, un bout de refrain en guise de repère dans cette débâcle qui rappelle le meilleur de DEATH ANGEL. Si GAME OVER avait fait durer un peu plus la chose, on n'en serait pas ressorti autant groggy.

GAME OVER tire sa révérence sur un tonitruant "Tupa Tupa Or Die" et le résultat est sans appel : "For Humanity" est un brulot Thrash comme on n’en fait plus. Neuf bombes ("NSA" ne compte pas) qui redonnent espoir et donnent envie d’y croire, de remettre un peu les couverts. Le groupes est originaire d’Emilie-Romagne (le pays du parmesan), un coin de l’Italie où on boit du Lambrusco accompagné de mortadelles succulentes. L’Italie est le seul pays au monde à pouvoir tenir la dragée haute à la France en matière de gastronomie. Mais si en plus, on se met à faire du bon Thrash là-bas, il me reste plus qu’à changer de nationalité.


Note : (un gros) 4/5


Morceaux préférés : tout l’album tue, aucune fausse note (mais l’enchainement "Bleeding Green" sur "Another Dose Of Thrash" est mortel).

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   CANARD WC

 
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   (2 chroniques)



- Renato 'reno' Chiccoli (basse, chant)
- Sanso (guitare)
- Ziro (guitare, chœurs)
- Anthony 'vender' Dantone (batterie)


1. Abyss Of A Needle
2. Dawn Of The Dead
3. Mountains Of Madness
4. War Of Nations
5. Overgrill (el Grillador Loco)
6. N.s.a.
7. Bleeding Green
8. Another Dose Of Thrash
9. Evil Clutch
10. Tupa Tupa Or Die



             



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