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GAME OVER [ITA] - Claiming Supremacy (2017)
Par T-RAY le 19 Mars 2018          Consultée 1448 fois

GAME OVER clôt avec "Claiming Supremacy" une phase créative assez intense entamée deux ans plus tôt avec l'écriture de son troisième album, "Crimes Against Reality". Sauf que, curieusement, cette période faste ne s’est pas vraiment transformée en incontestable succès artistique… Je vais m’en expliquer tout au long de ce texte mais, vous verrez, il n'est nul besoin d'être grand clerc pour en arriver aux mêmes conclusions que moi. Conquérir succès d’estime et reconnaissance, il n’en est plus question depuis un bon bout de temps pour les quatre Italiens, car leurs deux premiers opus ont suffi à convaincre le Landerneau Thrash Metal que l’on tenait en eux de parfaits représentants du revival Bay Area. En revanche, conquérir la critique par la mise en œuvre d’intentions nouvelles est toujours d’actualité… Le défi est là, prêt à relever.

"For Humanity" et "Burst Into The Quiet" furent de vraies bonnes claques en leur temps. Et "Crimes Against Reality" avait tenté, bien que très discrètement, d’apporter quelques menus développements aux compositions du combo, mais sans donner l’impression d’une franche évolution. La parcimonie, c’est un peu le mot d’ordre pour GAME OVER lorsqu’il s’agit de faire bouger les lignes de son Thrash Metal. Et parcimonieux, il l’est, hélas, un peu trop, si vous voulez mon avis (je vous le donne de toute façon, c'est comme ça, que vous le vouliez ou non). En déboulant en 2012 avec un Thrash excellent mais totalement réminiscent de celui de la Bay Area, le quartette ferrarais nous emmenait en terrain connu mais avec l’excitation de celui qui n’est pas retourné depuis des lustres dans l’un de ses lieux favoris.

En revenant en 2017 avec le même Thrash, toujours excellent, stylistiquement parlant, mais toujours un peu le même malgré tout, GAME OVER nous emmène en terrain doublement connu : chez lui. Impossible de s’y tromper, et les membres du groupe transalpin ont même laissé traîner leurs chaussettes sales pour bien nous faire comprendre qu’on était chez eux comme chez nous. Oui, vous les voyez, là-bas, leurs socquettes imprimées "Blessed Are The Heretics" ? Ils les portaient déjà au mois d'août dernier. Et comme je le dis toujours, c’est un peu facile de porter de nouveau ses sous-vêtements sales par-dessous un costard flambant neuf… C'est un peu le coup que nous fait GAME OVER en nous ressortant ce morceau certes très bon mais déjà présent sur l’E.P. éponyme, paru l'été dernier. Pour mon regard sur celui-ci, prière donc de vous référer à ma chronique dudit support, je ne vais pas vous faire le même coup que les Italiens.

Je soulignerai simplement que réutiliser tel quel un morceau de plus de six minutes déjà paru quelques mois plus tôt pour constituer le cœur-même d’un nouvel album d’une durée de 37 minutes, c’est un peu nous prendre pour des “coglioni”, ce qui ne nécessite même pas traduction. Un album qui perd deux autres bonnes minutes avec l’intro "Onward To Blackness", et encore 1’50 avec l'interlude acoustique "Shattered Souls". Ça commence à faire beaucoup… Tout de suite, la « phase créative assez intense » évoquée en début de chronique paraît un peu à bout de souffle, car le taux de nouveauté Thrash sur "Claiming Supremacy" est en-deçà de tout ce à quoi GAME OVER nous avait habitué sur ses albums précédents… Et ça, pour “revendiquer sa suprématie”, traduction littérale du titre de ce quatrième L.P., c’est pas la meilleure des méthodes. Alors que, par ailleurs, le quartette ferrarais a toujours les moyens de ses ambitions. Ou plutôt les moyens de ses prétentions, car ses ambitions apparaissent un brin affaiblies par ce recours aux solutions de facilité.

Oui, ailleurs sur cet album, on retrouve le Thrash furibard et hyper tranchant auquel nous a habitué le combo transalpin. Après cette intro de qualité qu’est malgré tout "Onward To Blackness", avec sa ritournelle de guitare clean, mystérieuse, sa gratte lead, plaintive, et son riff terminal couillu, "Two Steps In The Shadows" prouve que GAME OVER est toujours en forme et prêt à bouffer son monde. Son riff principal est aiguisé à souhait et le titre propose une montée en puissance, à coups de soli intermédiaires, jusqu'à ce refrain catchy en diable, ou les gang vocals donnent envie de hurler en chœur avec les zicos. Ces deux premiers titres auraient gagné à être fondus en un seul tant ils sont liés, le second s’achevant par un fade out sur la mélodie initiale du premier. Mais peut-être GAME OVER a-t-il voulu s’offrir avec "Two Steps In The Shadows" une bombe capable d’exploser direct en ouverture de concert, toutes guitares dehors ?

La suite confirme les intentions hargneuses des Transalpins. Les grattes de Sanso et Ziro sont affûtées, les riffs pleuvent comme à Gravelotte, les soli fusent et Vender tabasse ses fûts comme ils le méritent, c’est-à-dire vite et fort. À certains moments, GAME OVER frise le Crossover, comme sur "My Private Nightmare" ou "Broken Trails" qui, encore une fois, ravigote avec ses gang vocals, même si la musique elle-même manque un chouïa de relief pour cause de parties de gratte moins mémorables. Le problème d’un tel déploiement d’énergie sur certains morceaux, c’est que lorsque la formation ralentit la cadence, les titres rentrent un peu dans le rang, à l’image de cette première partie de "Eleven" censée, à coups de plans plus Heavy, poser une ambiance à même de s’enflammer une fois que le Thrash reprend ses droits, au bout de deux bonnes minutes… Or, le titre ne décolle pas et donne l’impression d’être constitué de collages de parties réalisés dans l’urgence, ou du moins par-dessus la jambe.

Heureusement que les méchants "Lysander" et "Show Me What You Got" attendent l’auditeur circonspect au tournant à la fin de l’opus. Alternant mid-tempi et tempi plus enlevés, le premier s'avère riche en guitare lead, laquelle éclaire l’ensemble comme un néon dans une grotte karstique suintante, reflets sur les parois humides en prime. Le deuxième est l’un des autres temps forts de "Claiming Supremacy", le dernier, hélas, de cet album trop light au niveau du contenu. Pur moment de Thrash punitif, cet ultime morceau permet de clore les débats sur une bonne note, avec énergie, célérité et refrain qui fédère bien comme il faut. De quoi permettre à GAME OVER de maintenir sa moyenne générale de bon élève du revival Thrash au-dessus de celle de bon nombre de ses camarades de classe. Mais comme l’aurait écrit un professeur de lycée dans ses appréciations de fin de trimestre, le groupe ferrarais « reste dans sa zone de confort, ce qui est dommage compte tenu de son indéniable potentiel, déjà démontré à plusieurs reprises au cours de sa scolarité ».

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   T-RAY

 
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- Renato 'reno' Chiccoli (vocaux, basse)
- Luca 'ziro' Zironi (guitare, vocaux additionnels)
- Alessandro 'sanso' Sansone (guitare)
- Anthony 'vender' Dantone (batterie)


1. Onward To Blackness
2. Two Steps In The Shadows
3. Last Before The End
4. My Private Nightmare
5. Blessed Are The Heretics
6. Eleven
7. Broken Trails
8. Shattered Souls
9. Lysander
10. Show Me What You Got



             



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