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FUNERAL DOOM  |  STUDIO

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- Style : Khazad-dûm
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ESOTERIC - Paragon Of Dissonance (2011)
Par FENRYL le 15 Février 2012          Consultée 4222 fois

C'est désormais quasi une tradition : quand vous devez vous atteler à la chronique d'un album des Anglais de ESOTERIC, il faut vous armer de patience... et posséder un moral d'acier !

Ce combo désormais über culte œuvre en effet, pour les érudits, dans le registre bien particulier du Funeral Doom. De ce côté là, aucune hésitation !
Comme à son habitude, le groupe nous balance avec "Paragon Of Dissonance" un double album comportant cette fois-ci 7 plages pour plus d'une heure et demie de lourdeur et de noirceur... Prenez une grande inspiration et plongeons dans les tréfonds de la noirceur...

ESOTERIC, c'est tout d'abord un esprit une ambiance, une marque de fabrique : une voix death, sombre et caverneuse que Greg Chandler déverse (pour ne pas dire "vomit") dans une complainte presque interminable. Ses hurlements déchirent littéralement la nuit ("Aberration") tout au long des pièces qui tournent en moyenne autour des 13-15 minutes (entre 7 et 17 minutes au compteur). Soyons clairs : ce mec a un timbre de voix fantastique. J'ai toujours été bluffé. La production soignée ne fait que valoriser sa prestation, même si les 3 guitares ne sont pas absentes, tout comme la section rythmique qui n'est pas en reste (logique !) avec une basse omniprésente (qui vient souvent conclure les tracks qui meurent sous les coups de la 4 cordes).

Les constructions à tiroirs des morceaux ne sont pas pour autant des plus complexes et restent particulièrement faciles d'accès pour la simple et bonne raison que la diversité et l'évolution des ambiances au sein d'un seul et même titre offrent une telle multitude de sentiments qu'il est bien difficile de ne pas y prendre plaisir... Une très longue phrase pour afficher clairement le réel plaisir que j'ai pu ressentir tout au long de ce "Paragon Of Dissonance".

Indéniablement, ESOTERIC a choisi la voie de la "gentillesse" en rendant sa musique plus "accessible", plus "contemplative" par moments (vous noterez ma série de guillemets pour relativiser tout de même au genre en question) comme sur "Cipher" où la guitare lead est juste fantastique quand elle part dans les aiguës.

Le groupe soigne ses intro ("Disconsolate", "Loss Of Will" qui laissent apparaître du clavier pour une ambiance feutrée sur les 3 premières minutes).
Tout au long de cet album, on est frappé par l'accessibilité d'ESOTERIC : d'un "Abandonment" ouvrant de façon extrême à base de gros riffs et de soli, on plonge non pas vers des ténèbres crasseux et insondables mais bel et bien vers des moments de plénitude, sous la lumière de projecteurs que l'on ne pensait jamais voir allumés. Il est évident qu'au pays d'ESOTERIC, un soin tout particulier est apporté à la naissance et à la construction des ambiances. Indéniablement. Pas d'approche stridente et pénible. Non, bien au contraire, des sonorités feutrées, des guitares qui se font même plaintives ("A Torrent Of Ills")

Ce pur Funeral Doom est pourtant limité à sa simple définition, à base de riffs minimalistes parfois, de constructions oppressantes à souhait, sans pour autant sombrer dans une caricature ridicule ("Loss Of Will"). ESOTERIC est de cette forme de groupe qui semble transpirer la mégalomanie, à juste titre. Personne ne peut contredire un état de fait : les Anglais, référence dans le genre désormais depuis des années, s'ouvrent à des sonorités plus "naïves" qui pourront faire fuir les plus trve et une fanbase dépressive et timide (Bah quoi ?! Un Doomeux est très timide et un poil dépressif non ?! Comment cela je caricature ?!). Ils auraient bien tort...

Le Funeral Doom n'est pas à la portée de tous. Nous sommes bien d'accord.
S'enfiler 1 heure et demie de cette musique contemplative invitant à l'introspection, à l'enfermement sur soi voire à l'isolement, n'est pas offert à tous les mortels présents sur cette Terre.
Pourtant, ESOTERIC nous délivre un double album complet, enivrant par moment et surtout rassurant en ces temps de morosité. Season Of Mist a su (re)donner sa chance aux Anglais qui soignent un peu plus leur carte de visite, en osant évoluer dans un genre aux codes si définis...
Pour les néophytes, faites des pauses ! Pour les amateurs et/ou spécialistes, régalez vous, sans vous prendre la tête... De toute façon, ce n'est que du Funeral Doom...

Top : "Cipher", "Abandonment".

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   FENRYL

 
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- Greg Chandler (chant, guitare)
- Gordon Bicknell (guitare)
- Jim Nolan (guitare)
- Mark Bodossian (basse)
- Joe Fletcher (batterie)


1. Abandonment
2. Loss Of Will
3. Cipher
4. Non Being
5. Aberration
6. Disconsolate
7. A Torrent Of Ills



             



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