En premier lieu, "Mare" (la 1ère chanson) rassure : c'est bien du Black Metal à la sauce KAMPFAR - malgré le départ d'un des fondateurs, le gratteux Thomas - c'est-à-dire froide, linéaire la plupart du temps avec ses fameuses transitions qui n'appartiennent qu'à lui (le groupe, s'entend). Cependant, un renfort de poids - et non des moindres via Sieur Peter Tägtgren himself - s'ajoute à cette musique nordique : le son. Il est énorme ET NON, il ne flingue pas les ambiances mais les "embellit"...

Attention, il y a d'autres innovations comme "Huldreland" ou encore "Volverer" par exemple. Intro plutôt Rock posé et rythmes plus n'Roll que foncièrement Black. Du coup, la voix de Dolk maintient le fumet KAMPFAR et se permet de phraser à la Shagrath sur plusieurs passages (sur la plage 3, notamment).

Les claviers sont également mis en avant mais pas trop. En fait, nous nous sentons portés par leur support (sorte de mélodies "guerrières"). Par moments, nous nous surprenons à entr'apercevoir un soupçon de folklore, sans plus. Mais ce n'est pas devenu pour autant du Black Sympho ni orchestral ! Non, ici, à l'inverse de l'album précédent "Heimgang" (2008) qui mettait les guitares au premier plan, "Mare" se veut plus aérien, moins rentre-dedans.

C'en est également fini des blasts permanents, ici le mid-tempo est de rigueur et les ambiances prennent leur vitesse "normale" de croisière.

KAMPFAR évolue tranquillement. Même la pochette déroute mais, why not, innove un peu alors ok pour ce léger changement. Disons que la musique développée est fort dense, compactée généralement entre deux riffs. Aussi, plus vous l'écouterez et plus les subtilités viendront se révéler. Pas mal de notes "se cachent", écoutez atentivement à fond les fonds sonores...

Car nous sentons que la musique sur "Mare" est construite de manière structurée et que le hasard n'a plus trop sa place (à l'instar d'un "Fra Underverdenen" (1999) pour exemple, trouve-je).

Cet album reste glacial, hivernal mais avec un léger plus que nous pourrions discerner dans cette production béton et des apports du synthé tout en finesse et certainement pas de façon pompeuse ni abrutissante.

A la réflexion, les fans de base y trouveront à redire. Personnellement, je l'apprécie beaucoup pour ces petites montées comme sur le final de la chanson éponyme ainsi que sur le refrain de "Ildstemmer": on en redemande, c'est grand !