Je jette l'éponge.

Après de nombreuses années d'écoute assez vagues qui n'ont jamais donné grand chose, je finis par me lancer dans la chronique du petit frère de "Mellom Skogkledde Aaser". Je le ferais peut-être avec un certain manque de volonté, car depuis ma première écoute, il y a déjà bien cinq ans de ça, "Fra Underverdenen" se cache toujours.

"Troll, Deg Og Trolldon" est le seul morceau qui me reste toujours en tête.

J'ai pourtant l'impression que dans l'album rien n'est à laisser. Un souffle de didgeridou bien placé, un riff sec et aride comme KAMPFAR nous en avait fait profiter sur son premier essai, une ambiance épaisse, servie par un son assez similaire à celui de "Mellom..." , électrique et excitant.

Et ce foutu élan naturel, cet engouement accablé, solennel.

"Fra Underverdenen" a l'esprit forestier là où "Mellom..." dégorgeait une bile glaciale. Les deux pochettes parleront sans doute bien mieux que moi, car déjà lorsque résonne l'emblématique (c'est pas moi qui le dit), épique et vaguement harmonieux "Norse", je retrouve la mer, quelques traces de pas dans la neige...et la certitude de m'être trompé de chemin.

Et je vais je viens dans mes idées.
Plus forestier ? Peut-être pas tant que ça...plus épineux...très clairement ! Plus orageux...sans doute. Mais un orage à peine crépitant, qui se retient d'exploser tout en divulguant une chaleur dérangeante. Les tableaux restent nombreux, le travail d'ambiance admirable, bien que KAMPFAR ait amoindri son décor et supprimé des choeurs et rendu les réminiscences folk 'encore' plus rares. Le duo norvégien se concentre sur un jeu à deux guitares, construisant des riffs à deux niveaux, des arpèges simplistes vagabondant sur des tempos rarement brutaux, et s'étalant parfois sur une longueur qui pour les uns sonnera comme un évident manque d'inspiration, pour les autres apparaîtra comme la marque des grands génies de la répétition.

"Fra Undervedernen" a définitivement été fait pour eux.
Il y culmine la grandeur du païen peu bavard mais intègre, plus reclus dans son indifférence que révolté dans sa rage, n'osant être véritablement acerbe que dans ses quelques premières minutes. Les grands assauts épiques attendent à l'orée du bois. Cet album sent la Guerre. La défaite ou la victoire ?
J'hésite toujours. Peut-être ni l'un ni l'autre.

Tout ici me fait douter. On ne peut clairement parler de régression tant "Fra Underverdenen" semble se rapprocher de la même ferveur spirituelle que son prédécesseur. Quelque chose dans les riffs m'accroche moins, l'ambiance me plaît, mais me rejette dans ses variations d'un morceau à l'autre, et me rebute dans le manque de variation au sein des morceaux. Peut-être les maigres 36 minutes semblent-elles insuffisantes...

J'attends toujours le coup de cœur, et sous réserve, je laisse une note qui n'a vraiment que très peu de sens.