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SÓLSTAFIR - Svartir Sandar (2011)
Par MEFISTO le 9 Décembre 2011          Consultée 6715 fois

Les groupes à la facture unique sont bien sûr les plus intéressants. Certains doivent redoubler d'efforts dans leur quête de différenciation parce que noyés dans un océan, disons, suédois, alors que d'autres ont la chance d'être seuls ou presque. C'est le cas des Islandais de SÓLSTAFIR, groupe de Post Rock sensible et puissant.

Les terres qu'il défriche avec une palette que l'on devine comme un miroir des paysages et des réalités socio-économiques le berçant, semblent chatoyantes et arides à la fois. Les albums précédents, "Köld" en particulier, nous laissaient entrevoir le succès qu'était forcé d'avoir ce quatrième album, "Svartir Sandar", un long double disque aussi cool que touchant. Il brûle comme les rayons du soleil (signification de « sólstafir ») et nous force à nous recueillir devant cette mer nordique aux vagues brutales et froides comme la mort.

On passe ainsi de moments très énergiques à très planants ou surtout, déchirants, sur cet album somme toute assez intime. En fait, je dis ça parce que merde, le quatuor ne se gêne pas pour varier les tempi et sortir cette grosse guitare résonante et mélancolique quand le rouleau compresseur postcore n'est pas lancé à toute allure. Génial comme résultat, bluffant, déstabilisant et surtout, d'une variation chassant la routine, allongeant la durée de vie de "Svartir Sandar" vers les horizons les plus obscurs et lointains. Ceux qui délectent les peintres par leur douce violence.

SÓLSTAFIR, c'est surtout l'austérité de la solitude, de l'isolement. Ça fait penser un brin à PRIMORDIAL dans l'âpreté des atmosphères et la sève épique découlant des riffs martiaux et des mélodies se répercutant sur un écho vrombissant de vieux rock vitaminé et de modernisme. Les minéraux dont se nourrit le combo islandais sont résistants comme de la roche, forgés par les intempéries et la dureté du destin. Le muscle avec lequel il gratte et s'égosille en essayant de partager ce mélange de dépression païenne et de rock aérien, les répétitions qu'il nous impose pour bien peser ses propos dans des titres à rallonge comme la tête ("Ljós í Stormi") et la queue ("Djákninn" et sa montée grandiose se finissant dans un crescendo mémorable)… tout ça contribue à nous faire aimer cet album. Mais faut pas être pressé hein, ça dure 80 minutes et ça demande une immersion totale. N'oubliez pas, facture unique.

Vous risquez ainsi d'apprécier davantage le côté plus Pop romantique/déprimante à la THE CURE de SÓLSTAFIR, notamment sur les balades "Fjara" ou la vaporeuse "Kukl", sonnant parfois comme des appels à l'aide ou des complaintes de peine d'amour. J'adore particulièrement "Kukl" et sa trame pénétrante volant comme un recueillement.

Mais le vrai, le beau, le grand, l'extatique SÓLSTAFIR, on le retrouve sur des pièces catchy et grasses comme "Þín Orð", "Æra" ou "Stormfari", qui roucoulent comme des moteurs à explosion. Couplés à ces riffs fédérateurs, on retrouve toujours la voix d'Aðalbjörn Tryggvason traduisant le mal de vivre ou la beauté des grands espaces désolés, comme un cœur brisé. N'oublions pas aussi que le groupe peut renverser les tendances et nous pondre une plage certes éplorée, mais pas si déprimée, comme "Melrakkablús", que l'on verrait bien sur un skeud de brit-pop ou un truc du genre avec son refrain et sa guitare apaisante.

Et on ne doit pas oublier le duo terminant le second disque, composé de la pièce-titre (wouah, ces chœurs !) et de "Djákninn", les deux créations les plus épiques et poignantes de ce "Svartir Sandar", qui viennent enfoncer le clou déjà pas mal profond. SÓLSTAFIR avait offert ce genre de truc sur "Köld" avec "World Void Of Souls" et "Goddess Of Souls", sur lesquels on voyageait pleinement. On repart une fois encore dans une valse virile dont le sommet est une coche au-dessus de "Köld". Cette cuvée 2011 possède plus d'atouts, et je ne parle pas seulement du nombre de pistes ou de sa longueur. "Svartir Sandar" est un brin plus noir et épique, personnel aussi.

Un très bon album, riche en textures et en émotions, ce qui le rend accessible à toutes les sensibilités. Vous avez du défoulement comme de la méditation, de quoi ravir ceux et celles en quête d'un décrochage en règle.

Un plus gros 4 que "Köld", qui flirte avec le 4,5.

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   (2 chroniques)



- Svavar Austman (basse)
- Sæþór Maríus Sæþórsson (guitare)
- Aðalbjörn Tryggvason (chant, guitare)
- Guðmundur Óli Pálmason (batterie)


1. Ljós í Stormi
2. Fjara
3. Þín Orð
4. Sjúki Skugginn
5. Æra
6. Kukl
7. Melrakkablús
8. Draumfari
9. Stinningskaldi
10. Stormfari
11. Svartir Sandar
12. Djákninn



             



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