Recherche avancée       Liste groupes



      
BLACK PAïEN  |  STUDIO

Lexique black metal
L' auteur
Acheter Cet Album
 

 

 Myspace (767)
 Site Officiel (977)

SÓLSTAFIR - Í Blóði Og Anda (2002)
Par DOLORÈS le 12 Mai 2013          Consultée 2979 fois

On oublie souvent que SÓLSTAFIR, avant d'être un groupe de Post-Rock metallisant, était un fier représentant du Viking Metal Islandais. Il suffit d'écouter leur premier EP "Til Valhallar" pour s'en rendre compte. Et pourtant, cet aspect Viking est ici assez unique. Non, ce n'est pas celui qu'on connaît, celui qui se rapproche du Folk Metal, celui qui nous ferait citer ENSIFERUM par exemple. Il est loin d'être imprégné de la même façon que ces groupes, il est la vision que le groupe lui-même a de la culture scandinave, ce folklore et ces croyances, mêlé à un certain univers musical tout droit sorti de leur imagination, qu'on ne trouvera nulle part ailleurs. Sur "Í Blóði Og Anda" il s'apparente plutôt à un Black Païen, planant et mélancolique, parfois tourné Heavy/Thrash sans pouvoir être étiqueté facilement. Un album cependant clairement Metal, et dans les idées, tourné Viking. Pensez davantage à PRIMORDIAL si vous voulez vous rapprocher de ce que joue SÓLSTAFIR.

Derrière cette pochette énigmatique se cache donc le tout premier album que SÓLSTAFIR sort en 2002. Après plusieurs essais (Démos et EPs), les Islandais se sont enfin lancés sur un véritable album qu'on peut qualifier de version longue de ce que le groupe a tenté par le passé. Trois des morceaux étaient d'ailleurs déjà sortis en 1997 sur une des Démos. C'est aussi là qu'on se rend compte du décalage entre celle-ci et l'album. "Í Blóði Og Anda" est doté d'une très bonne production, tandis que la Démo valorisait davantage, par une production moins bonne, cet aspect caverneux et intense de leur musique.
Le titre "Í Víking" perd son côté instrumental apocalyptique. "Bitch In Black" est cependant bien meilleure sur album, même si le chant clair perd en spontanéité et en sincérité. Malgré tout, la production n'est pas toute lisse et c'est bien ce qu'on apprécie. On a un petit côté THY CATAFALQUE sur les passages calmes, dans l'effet synthétique et aquatique que les arpèges de guitare et la basse créent face à une batterie plutôt discrète et technique. Ce parallèle m'a vraiment frappée sur le morceau "Ei Vid Munum Idrast", à partir de 4'40. Puis, à force d'écoutes, j'ai commencé à voir ce parallèle partout, sur la plupart des passages calmes dans le genre qui sont composés de la même façon.

Et ce morceau fait partie des meilleurs de l'album. Avec entre autres "The Underworld Song" qui me fait déjà penser à ce que SÓLSTAFIR sortira plus tard sur les deux albums suivants, un titre 100% bonnes idées où on retrouve un Black qui, sans être réellement planant, est entièrement mélancolique et Viking dans ce côté brutal et sanglant qui s'installe petit à petit. Également "Àrstidir Daudans" et "Bitch In Black" qui sont deux titres qui montrent le contraste entre les atmosphères lumineuses du groupe et l'intensité Black Viking, où un juste milieu serait inapproprié.
"Bitch In Black", pour vous résumer, c'est un chant clair sobre et touchant ("Beauty like a grove of birches, eyes that glare like burning churches, she offered me her soul"), confronté au chant death qu'apporte Kola Krauze en guest.

Cet album comporte d'ailleurs la participation de nombreux invités (mais inconnus au bataillon), notamment sur des backing vocals, le solo de guitare du morceau assez tourné Thrash "Tormentor", des claviers...
De nombreuses personnes pour le même message : une haine de la conversion au christianisme (on est assez nombreux à porter des t-shirts SÓLSTAFIR dont le message est assez clair : "Antichristian Icelandic Heathen Bastards"). C'est notamment par la haine de cette religion que SÓLSTAFIR peut être ramené à du Viking ou Metal Païen plus généralement. Le titre éponyme, dans ses textes, est un véritable appel au combat, au refus du christianisme, qui évoque les quelques païens islandais qui ne se sont pas soumis, et existent encore au 20ème siècle (et, on le suppose, au 21ème également). On comprend tout de suite un peu mieux le titre de l'album qu'on traduira par "Dans Le Sang Et L'Esprit".

Le seul point qui m'embête réellement dans cet album, c'est que la voix qui déclame ces paroles est assez mal maîtrisée pour ce premier album. Quand on entend le chant d'Aðalbjörn Tryggvason (à tes souhaits) maintenant, on ne peut même pas lui en vouloir, mais j'ai vraiment du mal à accrocher à de nombreuses chansons à cause de ça, notamment les deux premières où on a droit à un genre de screamo irritant qui ne va pas du tout avec l'atmosphère du groupe.
L'autre défaut qu'on peut adresser à cet album, mais à SÓLSTAFIR encore aujourd'hui peut-être, c'est la répétition continuelle des riffs qui fonctionnent, qui intègrent des longueurs peu plaisantes parfois. Malgré tout, j'y reconnais un point que j'apprécie chez le groupe, on reconnaît bien là SÓLSTAFIR, qui joue tout sur les subtilités.

"Í Blóði Og Anda", loin d'être brouillon ou inabouti, reflète néanmoins assez bien les débuts du groupe. Quelque chose d'assez spontané, parfois mal maîtrisé. Tout de même, on leur reconnaît d'aller jusqu'au bout de leurs idées, en offrant quelque chose d'innovant, porté par les atmosphères et à la fois extrême. Un premier album qui révèle déjà ce qui se fera par la suite.

A lire aussi en BLACK METAL par DOLORÈS :


KVELERTAK
Meir (2013)
Spring is coming




LIFELOVER
Pulver (2006)
Traité névrosé sur l'émotion humaine


Marquez et partagez




 
   DOLORÈS

 
  N/A



- Aðalbjörn Tryggvason (chant, guitare)
- Guðmundur Óli Pálmason (batterie)
- Svavar Austman (basse)


1. Undir Jökli
2. Í Blóði Og Anda
3. The Underworld Song
4. Tormentor
5. 2000 Ár
6. Ei Við Munum Iðrast
7. Bitch In Black
8. Í Víking
9. Árstiðir Dauðans



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod