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BLACK MÉLO/SYMPHO  |  STUDIO

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CHTHONIC - Takasago Army (2011)
Par MEFISTO le 7 Août 2011          Consultée 3906 fois

Nous y voilà. L'album charnière, celui qui fera tourner les portes battantes des Taïwanais comme un couteau dans le beurre ou avec d'énervants grincements. Ça passe ou ça casse. CHTHONIC a trop misé de jetons pour les perdre bêtement. Et si le hasard voulait qu'il se retrouve le bec à l'eau avec le derrière tatoué de bouts de semelles, comment pourrait-il se relever la tête haute et continuer ? Ce carrefour, tous les grands groupes, ceux poussés par des labels majeurs ou non, y arrivent. Maintenant signé avec le ma$todonte Spinefarm, le quintette Black Mélo/Sympho le plus prolifique de l'Orient joue sa carrière. Après seize ans à écumer les couloirs de la gloire, le temps est venu de voir s'il a les couilles pour continuer ou s'il sombrera dans le vedettariat et commencera irrémédiablement à nous faire chier.

"Takasago Army" est la fin d'une trilogie (ah bon !) entamée avec le très réussi "Seediq Bale" et poursuivi avec le légèrement plus faible "Mirror Of Retribution". Pourquoi plus faible ? Car "Seediq Bale" sonnait plus authentique, avec ce mélange sympho/mélo underground et épique, ne se targuait pas d'une production hollywoodienne et nous amenait dans un autre monde. Ce dont "Mirror Of Retribution", suivi de "Takasago Army" (le groupe de soldats le plus féroce du Japon lors de la WW2), ne peuvent se vanter. Pas de là à les handicaper, mais si on doit jouer au jeu de la comparaison et bien analyser ce groupe, disons que plus la trilogie avance et plus la production se raffine et laisse quelques plumes dans le goudron.

CHTHONIC est rendu gros, immense même. Deux clips pour cet album, une image de marque, léchée, provocatrice mais stylisée, la machine marketing est partie en fou et croit au groupe. Car les Taïwanais ne sont pas qu'une bande de bridés jouant du Black Mélo en y injectant des airs de violon trad' (erhu), non, ils représentent la colère d'une partie du monde catalysée à la sauce occidentale. En somme, c'est une victoire. Pour les habitués, ce genre de produit semblera banal, mais il ne faut pas perdre de vue que le groupe possède sa griffe unique. Ok, il aurait pu mettre davantage d'instruments trad', car une fois qu'on a entendu cet erhu en boucle quelques fois, l'étonnement est passé. Mais il faut aussi comprendre que CHTHONIC a atteint le carrefour et que ce faisant, il doive faire des choix et garder ce qui le sert le mieux. Le condensé de ces atouts peut être entendu sur "Takasago Army", l'album de la consécration pourrait-on dire sans gêne. Mais cela veut-il dire que c'est une perle de l'Océan Pacifique ? Non.

"Seediq Bale" demeure selon moi imbattable. Le changement radical à l'album suivant m'avait décontenancé un brin, mais j'avais survécu. "Takasago Army" est la continuation directe de cette étiquette claire et pompeuse axée sur le charme et l'efficacité, arguments majeurs quand on désire faire fortune (huhuhu…). Vous aurez donc droit à tout le gratin moderne : des murailles de Chine de son (merci à l'ingé d'ARCH ENEMY), un mix parfait, des riffs et orchestrations synthétiques qui arrachent et des lames d'erhu qui vous prennent par les épaules et vous enveloppent du drapeau national du quintette. Impossible d'y échapper. Or, si CHTHONIC est inspiré, de son propre aveu, de musique traditionnelle et d'opéra, ces deux gènes tendent à disparaître au profit d'une identité lorgnant vers les ténors du Black Sympho – que vous connaissez. On ne peut le nier : CHTHONIC, bien qu'encore très près de ses racines, a évolué pour ne plus prêcher dans le désert.

Si on délaisse donc de cette authenticité des débuts, sacrifices obligent, on regagne en puissance de jeu et on s'enfonce de plus en plus vers le star système. Ce n'est pas un défaut ; quel artiste en ayant le potentiel ne voudrait pas apparaître sur des couvertures de magazine et brûler l'antenne avec ses clips furibonds ("Takao", "Broken Jade", savamment choisis car deux des meilleures pièces) ? Je ne sais juste pas si, sur la longueur, la formation réussira à percer le cœur des aficionados avec son péplum oriental galvanisé de chœurs et d'étincelantes scies. Je le souhaite par contre, car la qualité de ce Metal est indéniable.

Sauf que... CHTHONIC commence à manquer d'éléments de surprise. "Takasago Army" est dentelé de huit morceaux (plus deux instrus) monstrueux, mais la triste vérité est qu'ils le sont plus souvent qu'autrement sur la forme. Le fond, lui, fond… Il reste de la semence, mais je crains qu'une trop grande exposition aux flashs et au maquillage ait joué en défaveur du groupe. Mais bon, ça reste du stock respectable.

Podium : "Legacy Of The Seediq", "Broken Jade", "Quell The Souls In Sing Ling Temple".

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- Left Face Of Maradou (chant, erhu)
- Thunder Tears (basse, chant)
- The Infernal (guitare, chant)
- Azathothian Hands (batterie)
- Dispersed Fingers (synthé)


1. The Island
2. Legacy Of The Seediq
3. Takao
4. Oceanquake
5. Southern Cross
6. Kaoru
7. Broken Jade
8. Root Regeneration
9. Mahakala
10. Quell The Souls In Sing Ling Temple



             



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