La sensation de l'été sur Myspace, mesdames et messieurs ! Ou comment utiliser le web à merveille pour percer dans un marché archi saturé que le monde métallique…

Comment être si jeune et si fou ? Si doué musicalement ? Je ne sais pas. Mais à voir et entendre ces trois ados ou jeunes adultes sortis à peine de la puberté, je me demande si c'est bien eux sur la pochette : des espèces de créatures qui s'échappent de leur ampoule d'incubation contenant un mélange d'acide et de boisson énergisante, prêts à tout dévorer sur leur passage. Des énergumènes guidés par une seule et même envie : pousser le Metal extrême dans ses retranchements les plus éloignés, en se foutant des standards sérieux ou ce genre de choses qui importent peu aux jeunes habituellement.

Premier constat bien vibrant, comme des fesses sur un Marshall : le trio californien n'est pas sur les barbituriques, ça c'est clair. Je dirais plutôt sur les excitants. La dernière fois où je suis tombé sur un combo aussi dingue est lorsque mes oreilles ont essayé l'expérience VEKTOR. Encore une fois un jeune groupe américain porté sur les stéroïdes géants, donc les astéroïdes, et attiré par notre grand et énigmatique cosmos et ses petits bonshommes verts et pluies d'étoiles filantes. Celles-là même que l'on peut voir passer tranquillement quand notre nerf oculaire a été boosté par une substance accélérante que notre cerveau prendra 24 heures à absorber. Vous avez tous vos recettes, l'important est le résultat. Moi j'ai trouvé MA recette : RINGS OF SATURN.

Voici les ingrédients radioactifs dont vous aurez besoin pour digérer ce truc de malade : des anticorps naturels contre le Death, technique en particulier, un esprit ouvert à l'expérimentation - foutoir démentiel sans queue ni loi ni limite, des affinités avec la voix caverneuse et la double pédale dans le tapis, un certain amour des jeux vidéo, une pensée progressiste et progressive, une certaine immaturité pour apprécier toutes les sonorités bizarroïdes issues du synthé et de la guitare de Lucas Mann, qui a fait du « tapping interstellaire » son but dans la vie… Ajoutez à cela une envie de vous battre avec les autres et vos démons, un gros son étonnamment bien mixé pour un album autoproduit et vous êtes supposé baigner avec joie dans un étang fluo.

Bref, de la plus pure surprise dès les premières écoutes, vous passerez rapidement à l'amusement et ensuite, le fan de technicité, de vomi sonore et de « gros n'importe-quoi, où vais-je, que fais-je sans raison » en vous se tortillera de bonheur comme une tranche de bacon dans la poêle. Et vous grillerez comme le bacon, mais pas votre gras de bide, vos neurones. Car RINGS OF SATURN est éprouvant. Car RINGS OF SATURN fait sourire avant de commander le respect, il fout des pains dans la tronche avant de serrer la main. Il attaque sans prévenir et se fout bien que vous n'aimiez pas son approche. Bref, il est jeune, infantile même, et c'est comme ça qu'on l'adore.

Enfin, pour le moment, car viendra bien le jour où le trio grossira et lorsque ce jour sera arrivé, peut-être explosera-t-il dans un déluge de lambeaux verts ! Je ne le souhaite évidemment pas, car je sens qu'on aura du fun avec ce combo de tacos. Mais il se peut que comme bien des trucs sur le web, "Embryonic Anomaly" ne soit qu'un pétard mouillé, une saveur du mois, et que le projet des jeunots meure dans l'œuf… Alors, qu'est-ce que ce sera ? Paranormal ou… paranormal ?

Vous pouvez télécharger leur album légalement. Ils vous y invitent fortement d'ailleurs. Ah, que c'est beau la jeunesse, que c'est beau vivre chez papa-maman ! Que d'insouciance et de recherche de visibilité ! Profitez-en pendant qu'il est encore temps !

Note : 3,5/5.