Du Grind aéré ! T’y crois pas non plus, hein ? Bin, lis plutôt ci-dessous, tu m’en diras des graveleuses et des pourries :

D’emblée, si tu n’as pas l’esprit d’ouverture musicale, - à partir du moment où tu considères qu’un genre se doit de rester dans ses frontières tel le Grind, alors - passe tout de suite à une chronique de BRUTAL TRUTH. Ici, CEPHALIC CARNAGE déborde bien plus qu’avec sa première galette et les horizons se sont démultipliés… sois prévenu ! Cela dit, c’était déjà alambiqué comme production mais ici, l’asphyxie du genre est moins probante. D’aucun vont lâcher prise, faut s’y attendre. N’empêche !

Bien. "Misled By Certainty" est casse-gueule pour plusieurs raisons. Disons que l’avancée musicale est louable mais que le rendu en déstabilisera plus d’un (y compris les fans habitués aux incursions jazz et/ou torturées). En effet, du Grind, nous passons sans transition à du Metal Progressif, quand ce n’est pas du Nu-Metal (très peu, j’en conviens), pour un retour en force au Brutal Death avant d’aboutir sur une rencontre tranchée d’une modulation Growl en mode voix claire, instantanément, et ainsi de suite !

Changement hallucinant de tempo mais bien moins qu’à l'accoutumée - voir "Xenosapien" - faut s’accrocher plus que d’habitude.

Très très perturbant que ce "Misled By Certainty" car, prenons l’exemple de "Power And Force" et de sa suite "Repangaea" ; nous passons de l’Utra Grind/Death à de l’atmosphérique jazzy soft en poursuivant par du Prog hallucinatoire, presque à la frontière du Stoner. Quant au final ? C'est à la touche d’ébène (entendez par là, le piano classique) que CEPHALIC nous fait croire à la fin de ce longuet morceau… Hé non, c’était sans compter un petit rappel de Death Metal tranquille pour clôturer ce "Repangaea" !!! Heureusement, diraient les puristes, que les 24 secondes du dernier morceau remettent l’édifice en place avec ce furieux "Aeyeucgh !" (seul le titre prête à sourire). Difficile, dans un contexte pareil d’apprécier l’ensemble du disque, pfft.

CEPHALIC CARNAGE ? C’est de l’extrême désarticulé, de la technicité de haute volée qui se fluidifie dès que les musiciens le sentent et désarçonne aussi bien les connaisseurs aguerris que les découvreurs en herbe ! Ils savent manier leur instrument et en jouent (hahaha !) allègrement. Y a même des incursions à la Dani Filth comme sur le final de "Warbots A.M." et son slogan scandé à l’appel d’une messe noire avec sa répétition maladive d’"In League Of C’Thulu". Vous êtes bien accrochés ? Bien, faites aussi attention aux lignes de basse qui pourraient figurer à l’aise sur un album de SADUS voire d’un DEATH en fin de parcours. "Misled By Certainty" est hallucinant, pratiquement indigeste aux premiers abords mais curieusement attachant après de multiples écoutes attentives (faut vraiment le vouloir les gars, j’vous jure !).

Évidemment que ça ne plaira pas à tous le monde ! En attendant, CEPHALIC CARNAGE ne stagne pas et nous sommes plusieurs à espérer la suite (progressive au sein du Grind, pourquoi pas ?). Du coup, j’aimerais que nous laissions une chance à ce groupe de Denvers (U.S.A.) et que leur approche ne vous rebute pas trop, ou alors, que partiellement, l'évolution du genre ne vous fait plus trop peur après de telles indications…