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HYDROGRIND  |  STUDIO

Lexique death metal
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- Style : Deadfuck
- Membre : Malevolent Creation

CEPHALIC CARNAGE - Lucid Interval (2002)
Par DARK MORUE le 5 Septembre 2011          Consultée 2781 fois

Bon, comme je l'ai dis dans l'épisode précédent, "Exploiting Dysfunctions" devait rester un cas isolé. Parce que dans le genre immature tapageur qui bouffe à tous les râteliers, on tenait une véritable perle. Donc une paire d'années plus tard, ils nous sortent un nouvel album à l'artwork hideux (cas isolé dans leur discographie) mais au contenu bien plus adulte. Enfin, adulte, disons qu'on vient de quitter l'adolescence et que les conneries/beuveries/viols sont réalisés avec bien plus de réflexion et de distinction. Non, "Lucid Interval" n'a rien de lucide et est encore moins interval (?). Mais comme on dirait dans mon pays, ça défouraille du poney mort tout ça...

Plus sage certes, mais toujours aussi atypique. L'hydrogrind est toujours bel et bien là, on sent les vapeurs en tous instants. Paré d'une production cette fois en béton armé, d'un niveau technique toujours plus impressionnant et d'influences multiples, "Lucid Interval" donne dans le death moderne fou furieux qui fonce à toutes berzingues droit dans le mur histoire de le faire voler en éclats. Les influences Grind sont moins présentes (bien qu'on trouve des gros bouts sur des morceaux comme "Pseudo") au profit d'un penchant pour la brutalité technique, dissonante et débridée toute Death Metal. En somme, on garde les acquis des albums précédents, mais on hausse le niveau de maturité et de réflexion. Toujours les passages planants et psychédéliques venus d'une autre dimension alternée aux bourrinages viandus et nerveux, le chant de Lenzig se fait encore plus schyzophrène, allant toujours plus loin dans les divers degrés de gutturalité et de hurlements... Mais c'est un poil plus sage, vachement plus musical même, et presque cohérent.

Bon, le début de l'album s'embourbe un peu. Pas que les premiers titres soient nuls à chier, mais ils passent sans qu'on s'en rende trop compte, pas grand chose de marquant à part la construction à tiroir au tempo étiré dans tous les sens de "Anthro-Emesis". Et bien que les morceaux suivants passent comme une lettre à la poste, c'est à partir du tonitruant "Rebellion" qu'on commence vraiment à triper. Et à partir de là c'est du tout bon, malgré l'étrange alternance morceau long / morceau court. Rien que la piste sarcastique "Black Metal Sabbath" et sa parodie de Trve Ivôl à deux francs vaut vraiment le détour, l'espèce de Black/Death possédé et clichesque fonctionnant du feu de dieu... Et si c'est pour enchaîner sur de la ballade latino au tabac magique s'achevant sur un cri tout droit sortit d'Alvin et les Chipmunks... Ben moi je dis Oui !

Mais tout cela n'est rien à côté de la furie et des riffs jouissifs que nous assène le titre éponyme, entre ralentissements assassins et lignes de guitares en titane. CEPHALIC CARNAGE commence à jouer sérieusement, à abandonner les constructions inexistantes et a désormais pour seul but celui de nous balancer un putain d'album entre les esgourdes. Je parlais de passages de styles autres, ils sont en proportions bien moindre par rapport à l'affreux opus précédent. Le noyau dur est death metal, les divergences vont vers le grind furibard et les machins ultra techniques qui envoient des notes de tous les côtés (certains appellent ça du Mathcore, mais c'est super moche comme nom de genre quand même...). Et c'est pas la bombe incendiaire "Redundant" qui va me contredire, avec ses paroles écrites probablement en hommage au travail abattu par l'équipe de NIME... Précis, technique, violent, bien branlé et jouissif, voilà par quels adjectifs on définit la rondelle cachée sous cet étrange œil rouge...

Ah, il va absolument falloir parler d'un autre truc. "Sardonist Saviour". Première pièce d'une pratique désormais ancrée dans la tradition du combo, la longue plage finale torturée. Démarrage acoustique glauque renforcé d'effets électros et de chuchotements, mutation en Postcore dégénéré et accélération progressive entrecoupée de décélérations funéraires jusqu'à l'éclatement final, avec ensuite une longue plage de silence jusqu'à un jam irrespirable où se croisent des instruments plus atypiques (violons et autres) au milieu d'un bad trip royal... On trouve même les premiers essais au chant clair (par un des nombreux guests fantômes je suppose...). Fort bien foutu mais carrément pas au niveau de l'incroyable "Ontogeny Of Behaviour" du terrible album suivant.

Pof, CEPHALIC CARNAGE grandit un poil et nous sert un album de transition entre ses deux périodes. On a donc du gros grind/death tirant encore bien sur l'Hydrogrind originel mais réalisé avec plus de sérieux et d'application, sorte de folie contrôlée qui constitue une porte d'entrée royale pour les deux parties de leur discographie. Pas tout à fait annonciateur de la bombe "Anomalies" mais assurément dans les objets les plus accomplis de leur désormais imposante liste de parutions studio...

W33D : Synthèse de toute l’œuvre du combo, parmi leurs meilleures sorties à ce jour et plus simple à appréhender que le reste... C'est par ici qu'on démarre !

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   DARK MORUE

 
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- John Merryman (batterie)
- Steve Goldberg (guitare)
- Leonard 'lenzig' Leal (vocaux)
- Zac Joe (guitare)
- Jawsh Mullen (basse, chœurs)


1. Scolopendra Cingulata
2. Fortuitous Oddity
3. Anthro Emesis
4. The Isle Of California
5. Pseudo
6. Friend Of Mine
7. Rebellion
8. Zuno Gyakuzastsu
9. Black Metal Sabbath
10. Cannabism
11. Lucid Interval
12. Misguided
13. Redundant
14. Arsonist Savior
15. Untitled



             



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