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GNAW THEIR TONGUES - L'arrivée De La Terne Mort Triomphante (2010)
Par ENLIL le 11 Novembre 2010          Consultée 2948 fois

Ouais, ouais, ouais... le dernier GTT. Le titre ne ment pas : c'est terne. La précédente bafouille s'achevait pourtant sur une déclaration d'amour enthousiaste, un fervent appel à une suite qui déjà toquait à la porte, l'inopinée coquine, surgie sans crier gare ! Une bien piètre réception que votre serviteur, casque vissé aux oreilles et clope au bec, accuse en déchantant méchamment ; le visage, théâtre d'un curieux cocktail expressif, genre perplexité intérêt consternation (je ne garantis pas l'ordre des trois), et la conscience, tenaillée entre deux attitudes : rejet clairvoyant ou adhésion honteuse ? La note semble éloquente... Et le cul, lui, de rester coincé entre deux chaises.

Pas la peine, donc, de faire durer le suspense. Cette pochette, ce titre, ces 5 pistes où le mot « mort » aime à se complaire (oui Mories, oui, on a compris, couché maintenant), tout cela est si prévisible qu'on en soupirerait – sourirait presque. Ce serait bien le diable, avec tout cet attirail frôlant l'auto-caricature, de ne pas soupçonner un « renouvellement » perçant l'abcès du grandiloquent et du liturgique, de ne pas voir l'ignoble excroissance investie de nouvelles textures sonores, emphase funèbre über alles ! Or le Néerlandais sait-il seulement dans quelle galère il s'embarque, naviguant ainsi, psychopathe pépère, en vu de rivages déjà habités par d'autres formations bien mieux rompues, IN SLAUGHTER NATIVES en tête ?
Alors, l'"Arrivée de la Terne Mort Triomphante" ? Renouvellement à part entière ou poudre habilement jetée aux yeux ?

Quelque part, ce fieffé salopard devait bien sentir qu'"All The Dread..." allait être difficile à égaler, sinon à surpasser, dans la catégorie Vésuve sonore ritualo-masochiste. Alors on cogite (trop peu longtemps), on décide prudemment d'abréger un propos ramené à 45 minutes et, décision prise, d'amorcer au mieux le virage, tout en se vautrant un peu, à moitié, tièdement - c'est à dire, médiocrement, en emballant le produit de manière à farder l'inavouable...

Ni vu ni connu, on « enrichit » complaisamment une formule générique de quelques mignardises pompées ça et là sur les banques de données du Web ; le panel couvert, assez restreint, est comme d'habitude bien rentabilisé : scansions de chœurs poussant leur effroi à gorges déployées (la première piste, fort réussie), modulations violonistiques tordues, pianotages bofs tour à tour heurtés ou épileptiques (troisième plage), stridences et coagulations fluantes, nauséeuses, rehaussées des déferlements habituels aux infrabasses... On abat donc la carte de la transfiguration (ou de ce qui s'imagine tel), on s'la joue délinguo-pythien comme Heenock vendeur d'hydroponique, c'est-à-dire, couvert de frou-frou et de babioles brillantes. Bouh que tout cela devient fatiguant.

En option, on essaie de résoudre ce tiraillement entre arrangements et déflagrations mammouthesques, « raffinement » et tout-caca. Et, contre toute attente, de parvenir à un certain équilibre, où chaque éléments se trouve équitablement réparti. Soyons objectifs : Mories se démerde bien, lie cette mélasse overdubée à ras-la-gueule avec son savoir-faire habituel, écoute facilitée par une production moins hermétique, assurant à l'oreille une accroche plus ferme, plus sûre. Question : perds-t-on en panse, en transe et en impact ? Sacrifie-t-on cette teneur en disparate, en indistinction noise, en débordement qui faisait tout l'intérêt de ses productions antérieures ?

Et là, je regrette mais je ne peux plus cautionner. Au lieu d'exploser franchouille la trame sonore, Mories se contente ici de l'excorier, fainéant, au rythme de la basse et des molestations rythmiques qu'on lui connaît. S'il se trouve être un gueulard des plus coercitifs, le labeur avec lequel il enchaîne certaines idées, les passages à vide qui tirent avec trop d'insistance sur des motifs usés jusqu'à la corde (traduction : un second morceau lourdingue au possible), une basse souvent plus bouche-trou qu'autre chose, flingue un propos qui, d'ordinaire, tire sa force d'une certaine forme de linéarité (de ressassement, de macération), qui ici se retourne contre lui, faute de levain et d'idée réellement fortes. D'où ce caractère un peu plat, limite inoffensif (comparativement au reste de ses horreurs hein, c'est pas non plus du Heavy ou du Jean Michel Jarre cette histoire). D'où ce désagréable arrière-goût d'inaccomplissement. D'où, enfin, le fait que, passé les arrangements, le soufflet retombe.

Mais ce que l'on tend aussi à oublier, c'est que même dégonflé, un soufflet continue de se défendre. Certes il nous reste quelques remous intéressants, comme cet emballement plein de morgue et de boucles chatoyantes en guise de final pour la seconde piste, ce dernier morceau tétanisant aux nuages atonaux du meilleur effet... Mais c'est peu, fort peu... Pas de quoi relever la nuit – ou la faucheuse, en l'occurrence, pieds pris dans le tapis ou peau de banane en couvre-chef, au choix.

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- Mories (tout)


1. L'arrivée De La Terne Mort Triomphante
2. Les Anges Frémissent Devant La Mort
3. La Mort Dans Toute Son Ineffable Splendeur
4. Le Chant De La Mort
5. Le Trône Blanc De La Mort



             



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