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RAW BLACK/PSYCHE 70\'S   |  STUDIO

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The MAUSOLEUMS - Blackened Fawns Cleanse The Earth With Fire (2008)
Par ENLIL le 11 Novembre 2010          Consultée 3184 fois

Attends, quoi ARCHGOAT ? Quoi le proto-black et la scène War BM ? Et mes fesses, tu les vois mes fesses ? Tu veux vraiment me faire croire que ces guitares en papier crépon c'est du sérieux ? De l'intense, du fiévreux, du vas-y-que-j'déborde, ces misérables tranches de chaos balais-dans-le-cul ? Bien plutôt du "bestial" pour oreille chaste ouais, greu-greu complaisamment écrit, strictement calibré, aisément prévisible, "punky" nous susurrera la voix moyenne, indulgente. D'un tel surfait érigé en norme, quelle estime apporter ? Et qu'espérer en retour, sinon une pseudoïsation afférente à l'art du ramonage auditif ? On le sait : nos chantres de l'extrémisme metallique adorent pseudoïser, détestable paradoxe ! Un peu de sérieux merd(r)e : il m'est déjà pénible de faire le clown aux roubignolles valsant sur le clavier pour un compteur d'à peine 200 lectures (maigre consolation !), tu ne voudrais pas te les retrouver sous le pif in concreto ? Non, assurément non. Puisque tu es venu ici pour te faire chatouiller les oreilles, et tu le sais fort bien.

Car le bidule poilu que je tiens là est beau et bon. Dru, touffu, tendance zarbos what-the-fuck, teigneux et groovy (oui madame), à t'faire froncer des oreilles en moins de temps qu'il n'en faut pour qu'à la lecture de cette syntagme hardie l'éclair génial de la suprême imprécation "phraseux !" ne fulgure ta petite tête.

Facéties mises à part, le BM de MAUSOLEUMS semble fait pour ceux qui ne se retrouvent ni dans le Post-Black moderne, propret, romantico-neuneu ou supposément psychédélique, ni dans le "bordel" somme tout bien mis en place, consensuel et rigide des scènes finlandaises, mexicaines, canadiennes, etc. Deux fourmilières aux antipodes l'une l'autre, pourtant réunies sur un sol commun : celui de la prise de risque 0. THE MAUSOLEUMS, c'est un peu l'opposition à ces deux positions polaires - mais d'une opposition piochant dans chacune d'elles ce par quoi l'une s'oppose le plus directement à l'autre ! Et, aussi insaisissable que viscéral, de remettre les idées en place sur ce qu'est le metal et le rock, à savoir : une matière sonore à l'idéal dispersif et illogique, un doigt vibrant adressé à l'esthétisme, du grand n'importe quoi terriblement bien gaulé.

THE MAUSOLEUMS, c'est l'alchimie de ce dont j'ai toujours rêvé, l'accouplement entre un psychédélisme ricain 70's entièrement black-metallisé, ultra-abrasif, cru et baveux, un LUGUBRUM donnant dans le noise rock mononeural, et le grain sonore d'un LUTOMYSL sous LSD devenu monstre ichoreux, acerbe, supersonique. Délires bruitistes stratifiés et extatiques ("Old Woman In The Woods"), acrimonie sonore gros-doigts et occultisme déjanté sont évidemment de la partie, et s'enchaînent pèle-mêle dans une urgence cataclysmique. THE MAUSOLEUMS aura, bien plus authentiquement qu'aucun autre prétendant au bordel sonore joliment riffé, clarifié et "délimité", digéré le véritable enseignement d'Hendrix, d'un rock paroxystique dont le terme ne semble véritablement échoir qu'à même ces tempêtes noise, déchaînements d'énergie pure.

Le déluge sursaturé qui vous attend, les congestions aux aplats informes s'étalant, dégueulasses, dans tous les coins, les disto croisées, le groove imparable de cette batterie-pilon aux frappes acides, impulsives, compulsives, les arpèges typés "wandering into the peyotl's valley" émergeant de la nasse agissent comme d'une lame de fond, dont le ressac laisse pantois, sonné, le corps couvert de scories et de limon. On n'y croyait plus, THE MAUSOLEUMS le fait : une petite révolution très en marge de notre sphère, un brûlot incontrôlable, sans concession, jusqu'au boutiste dans sa démarche et attachant comme pas deux.

Car croyez-le ou non, si rude et déstabilisante soit l'écoute, si pugnace et intimidant puisse paraître le propos, une invraisemblable liberté de ton demeure, une fraîcheur de plomb, rétive, brin d'herbe au bec, regard mauvais et allure champêtre en sus ! Ouais, "Skeletal" et "The Bees" entretiennent ce climat rural déluré, quand les quatre pistes phares déclinent un panel fort séduisant : "Totem Pole" le catchy décalque-tronche, "Swept Under" et son développement psyché au thème mélodique entêtant, "Commerce" et ses déhanchements frénétiques, furieux, et enfin, last but not least, le très Ambiant Black "Fertile Dephts" aux motifs rythmiques récurrents, dont le lit, matière sonore au flux indifférencié, dévoile quelques émergences mélodiques aux boucles hypnotisantes...

Je disais plus haut que ce coup de pied au coup était venu de nul part. C'est en effet le cas. La faute à trois facteurs : 1°) une exposition nulle, 2°) un label fantôme, et 3°) une circulation des copies inexistante. En 4°), on pourrait rajouter un unique quoique salvateur upload sur un blog isolé. Une fois n'est pas coutume...

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1. Livelihood
2. The One Who Sees
3. Fertile Depth
4. Theif
5. In Absentia
6. Totem Pole
7. Old Woman In The Woods
8. Slept Under
9. Skeletal
10. His Reward
11. Commerce
12. The Bees



             



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