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- Style : Redlights
- Membre : Glenn Hughes, Gary Moore, Sons Of Apollo, Alice Cooper, Dream Theater, Kiss, Yngwie Malmsteen, Iommi, Black Sabbath, Deep Purple, Trapeze
- Style + Membre : The Dead Daisies
 

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BLACK COUNTRY COMMUNION - Black Country Communion (2010)
Par DARK BOUFFON le 25 Octobre 2010          Consultée 12741 fois

Un voyage organisé, ça vous tente ? Pas un truc du troisième âge avec plein d’étapes à la noix. Non, non… Je vous parle d’un voyage mémorable, guidé par l’une de vos idoles de jeunesse… Remarquez, ça se rapproche dangereusement des sauteries de vieux tout ça ! Enfin, bref, je vous propose une virée dans les « pays noirs » (« Black Country », CQFD…), ces régions anglaises situées au cœur des grands bassins miniers proches de Birmingham, berceau de quelques groupes mythiques tels que BLACK SABBATH ou JUDAS PRIEST…

Mais c’est aussi la région dans laquelle grandit le petit Glenn Hugues, musicien de talent que l’on ne présente plus. Ce dernier a décidé, suite à l’appel du pied du producteur Kevin Shirley, de former une espèce de « super groupe » avec du beau monde… L’idée a en fait commencé à germer après que « the voice of rock » ait jammé, il y a trois ans de cela, avec Joe Bonamassa, jeune bluesman qui n’en finit pas de monter en popularité. Cet impressionnant guitariste s’est fait connaître en faisant la première partie de BB KING à l’âge de 11 ans (!) et sort depuis 2000 des albums solo qui reçoivent à chaque fois les éloges des amateurs de blues rock.

Et puis, il y a moins d’un an, au cours d’un concert de Bonamassa, Glenn Hugues est venu titiller la basse et pousser la chansonnette sur ″Mistreated″ (titre phare de DEEP PURPLE Mk III, extrait de ″Burn″, du temps où Hugues faisait évidemment partie du line-up) et ″Medusa″ (morceau de TRAPEZE, premier groupe du bassiste chanteur). Kevin Shirley, flairant la bonne affaire et assistant au concert en question, s’est empressé de proposer aux deux compères d’entrer en studio afin de pondre un album qui rapprocherait Glenn Hugues du monde du Hard Rock après des années passées loin de cette sphère musicale, sans oublier de murmurer les noms de Jason Bonham (fils du batteur de LED ZEP ayant officié dans de nombreuses formations) et de Derek Sherinian (connu entre autre pour son passage au sein de DREAM THEATER).

Le quatuor enfin réuni, il était possible de pondre un opus qui marquerait les mémoires au vu du potentiel des musiciens présents. Bon, soyons clairs d’entrée de jeu, ce groupe est essentiellement le bébé de Glenn Hugues car c’est lui qui signe ou co-signe la majeure partie des titres. Joe Bonamassa est plus en retrait en terme de composition même s’il apporte un feeling indéniable, propre à son jeu, sur plusieurs titres (″The Revolution In Me″, ″Too Late For The Sun″ et le monumental ″Song Of Yesterday″). Mais peu importe finalement car l’ensemble est renversant de qualité. Cet album est la suite logique des grands albums de Hard Rock britannique des années 70. N’y cherchez pas une grande modernité dans l’approche du son ou des compositions, on navigue ici dans un monde façonné (ou devrais-je dire « dominé » ?) par DEEP PURPLE et LED ZEPPELIN, voire YES. Bien sûr, la production est plus actuelle mais le feeling qui se dégage de l’ensemble est incroyable, propre aux formations de cette décennie bénie, et ce dès le titre d’ouverture ″Black Country″ et son refrain révélateur (« I am a messenger, this is my prophecy, I’m goin’ back to the Black Country »)…

C’est indéniable, Glenn Hugues a retrouvé une niaque qui fait plaisir à voir, sa voix fait des merveilles (de son côté soul à sa face la plus éraillée sur ″The Great Divide″) et les compositions, même si elles paraissent assez classiques de prime abord, révèlent leur lot de surprises : le final impromptu mais génial de ″Song Of Yesterday″, le break orchestral de ″No Time″ ou le jam planant de la seconde partie de ″Too Late For The Sun″. Les références sont évidentes, on l’a dit : comment ne pas penser aux riffs typiques de Ritchie Blackmore sur ″No Time″ ou au phrasé reconnaissable de Robert Plant sur ″Down Again″. Pour autant, BLACK COUNTRY COMMUNION a su proposer son lot de mélanges personnels, tels ces incursions soul (″The Great Divide″, ″Stand (At The Burning Tree)″), son côté blues-rock – voire boogie – bien marqué (″Beggarman″, ″The Revolution In Me″, ″Sista Jane″ dans lequel rôdent les ombres d’AC/DC et des WHO), sa simplicité mélodique très efficace (″One Last Soul″) et ses moments incroyablement proches du rock progressif (″Song Of Yesterday″, ″Too Late For The Sun″).

Certains connaisseurs pourront regretter que Joe Bonamassa n’exprime pas ici toute l’étendue de son talent. On leur répondra qu’il s’agit ici d’un groupe aux fortes personnalités et que l’on reconnaît toutefois le guitariste même s’il se permet, il est vrai, d’être plus consensuel que sur ses propres albums. Ceci dit, la présence à la proue du navire d’un monument tel que Glenn Hugues ne peut être qu’intimidante et il est fort probable que le bougre saura mieux s’exprimer sur un futur album du combo. On ne sent toutefois pas le guitariste bridé, au pire plus timoré que d’habitude. Il assure néanmoins le chant sur deux titres (″Song Of Yesterday″, ″The Revolution In Me″) et partage avec « the voice of rock » les deux derniers morceaux (″Sista Jane″, ″Too Late For The Sun″), preuve de la complicité entre les deux personnages, leur voix s’alliant de fort belle manière. On pourra également reprocher à Hugues le recyclage « facile » puisque la seule reprise de l’opus n’est autre qu’une de ses propres compos datant d’il y a quarante ans : ″Medusa″. Mais comment ne pas succomber à nouveau devant ce titre psychédélique remarquablement interprété et dépoussiéré quatre décennies après sa création ?

Une chose est sûre néanmoins : à côté de ces deux géants, les autres musiciens paraissent plus ternes même si Jason Bonham s’en sort bien avec un jeu de batterie solide et versatile. Derek Sherinian, quant à lui, est présenté de manière timide, presque honteuse, tant son orgue Hammond peine souvent à se faire entendre dans le mix (″The Revolution In Me″ en est un bon exemple). Et puis, là où Glenn Hugues se targue d’avoir bouclé la majeure partie de l’album en quatre sessions et en conditions quasi-live, on regrettera que certains passages n’aient pas été plus travaillés, plus… poussés ! Mais c’est de cela dont il s’agit : du charbon brut. On est dans le Black Country ! C’est la mine, pas le magasin de toilettage… Et quoi qu’il en soit, le résultat est des plus savoureux et il ne faudrait pas grand-chose à ce groupe déjà culte pour nous extraire de ses entrailles des pépites d’or. Car celles présentes sur ce premier effort (quel groove !) laissent présager d’un filon aurifère du plus beau goût. Espérons qu’il ne s’agisse pas que d’un feu de paille et que le versatile bassiste chanteur saura garder sur les rails cette formation assez inattendue mais au potentiel incroyable. Long live BLACK COUNTRY COMMUNION et vive les voyages organisés par les vieux, ça a du bon !

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Par ALANKAZAME




 
   DARK BOUFFON

 
   ALANKAZAME

 
   (2 chroniques)



- Glenn Hugues (basse, chant)
- Joe Bonamassa (guitare, chant)
- Derek Sherinian (claviers)
- Jason Bonham (batterie)


1. Black Country
2. One Last Soul
3. The Great Divide
4. Down Again
5. Beggarman
6. Song Of Yesterday
7. No Time
8. Medusa
9. The Revolution In Me
10. Stand ( At The Burning Tree )
11. Sista Jane
12. Too Late For The Sun



             



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