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- Style : Redlights
- Membre : Glenn Hughes, Gary Moore, Sons Of Apollo, Alice Cooper, Dream Theater, Kiss, Yngwie Malmsteen, Iommi, Black Sabbath, Deep Purple, Trapeze
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BLACK COUNTRY COMMUNION - Bcciv (2017)
Par ALANKAZAME le 4 Décembre 2017          Consultée 4899 fois

Cette année, BLACK COUNTRY COMMUNION était vraiment le groupe dont j’attendais beaucoup du retour. Non sans une certaine appréhension. Il faut dire que le précédent album, "Afterglow", est loin d’être enthousiasmant, que le souvenir des conditions dans lesquelles le groupe s’est séparé n’aidait pas à se rassurer, et que la tentative ratée de projet alternatif porté par Glenn Hughes et Jason Bonham avec le groupe éphémère CALIFORNIA BREED ne rendait pas hyper confiant sur l’état de forme des membres du quartette. Puis j’ai écouté "BCCIV". Une fois, deux fois, trois fois… Avec à chaque fois une envie un peu plus dévorante d’y revenir.

J’ai enfin retrouvé ce plaisir intense que j’ai éprouvé et que j’éprouve encore à l’écoute des deux premiers albums. J’ai enfin retrouvé ce Hard Rock « so british » mâtiné de Blues qui fleure si bon les seventies, ces délicieuses références appuyées à DEEP PURPLE et LED ZEPPELIN, cette spontanéité et cette fraîcheur sans artifices. Quel bonheur ! "Collide" plante le décor d’entrée de jeu. Joe Bonamassa, dans une forme olympique, déchaîne un riff ravageur. Hughes, toujours fringant du haut de ses 66 ans (damned, déjà !!!), nous gratifie à nouveau de cette voix mélodieuse, de ce timbre pur et de ce feeling inimitable qui ont fait sa légende. Ce hit, judicieusement choisi comme single pour accompagner la sortie de l’album, n’aurait certainement pas dépareillé sur un album du zeppelin. La référence à "Black Dog" paraît d’ailleurs évidente.

La suite est à l’avenant. On retrouve l’état d’esprit des deux premières galettes et ça n’est pas sans raison. Niveau composition, "BCCIV" est l’œuvre exclusive de Hughes et Bonamassa. Tous les titres ont été co-composés par the Voice of Rock, également excellent bassiste, et le guitariste déjà culte malgré son jeune âge (40 ans à l’heure où j’écris ces lignes). Les deux compères, qui ont pris seuls la décision de reformer le groupe, se sont tout simplement enfermés ensemble pendant deux petites semaines pour faire tout le boulot. Pas forcément très cool pour Jason Bonham et Derek Sherinian, réduits au statut de simples musiciens de session d’enregistrement, mais on ne va pas tourner autour du pot : BCC, c’est le duo Hughes/Bonamassa, c’est le choc de leurs talents, de leur créativité débordante, de leurs égos. C’est ça qui marche, et c’est ça qu’on attendait !

De ce point de vue, on est servis. Les quatre premiers titres sont un enchantement. "Over My Head" avec son super refrain et le brûlot "Sway" mettent en valeur un Glenn en très grande forme. "The Last Song for My Resting Place", seul titre chanté par Bonamassa, tout en nuance et en subtilité du haut de ses presque huit minutes, place sur un piédestal un guitariste brillant aux multiples facettes. Et l’ex-batteur que je suis ne peut évidemment pas rester insensible au son vintage des fûts Ludwig de Bonham junior, si aisément reconnaissable, en particulier au niveau de la caisse claire. On en redemande et on servi : en 65 minutes, "BCCIV" a le temps d’explorer tous les aspects du talent du groupe. On prend ainsi plaisir à savourer la quasi-balade "The Cove", bluesy au possible, le très « purplien » "Wanderlust", avec une surprenante mais néanmoins agréable intervention de Sherinian au piano, ou encore le bouquet final épique et magnifique "When The Morning Comes", sorte de savant mélange entre TOTO et LED ZEPPELIN.

Les trois pistes que je n’ai pas mentionné sont moins plaisantes de mon point de vue et tirent un peu l’album vers le bas, lui coûtant sa cinquième étoile. Elles ne sont pas mauvaises mais sont trop communes et passe-partout, malgré quelques envolées bonamassiennes grisantes. Amateur de Gibson Les Paul et de Fender Stratocaster, le gratteux new-yorkais joue habilement de ses inclinaisons old school, délivrant des soli évoquant tantôt Ace Frehley, tantôt Ritchie Blackmore. Détail rigolo, sur "The Crow", Bonamassa a plagié sans le savoir le riff de Tom Morello sur le titre "Bulls On Parade" de RAGE AGAINST THE MACHINE. Une pure coïncidence sans doute, les deux monstres de la guitare sévissant dans des registres bien éloignés, mais Joe a du coup modifié le riff à la marge pour que la ressemblance ne soit pas trop évidente. En grand amateur de RATM, elle m’a néanmoins sauté aux oreilles dès les premières notes…

Est-il nécessaire d’en rajouter ? Les amateurs du genre savent à quoi ils ont affaire et y trouveront leur compte, sans nul doute. N’y allons pas par quatre chemins, cet album est très bon. Comme signalé au début de cette chronique, il est digne de ce qui a fait la renommée de BLACK COUNTRY COMMUNION. Les mordus de bonne musique ne s’y sont d’ailleurs pas trompés, "BCCIV" rencontrant un surprenant succès commercial dans des pays bien connus pour leur amour du Rock’N’Roll (n°7 des ventes au Royaume-Uni, n°6 en Allemagne, n°5 en Suisse, n°12 en Autriche). Il est même entré dans le top 100 en France, c’est dire ! Il égale les deux premiers albums et surclasse aisément "Afterglow". Au niveau de la prod, il est même meilleur que l’album fondateur.

L’indéboulonnable Kevin Shirley a fait le job : le son est vintage, cela va de soi, mais très propre et détaillé, donnant subtilement du relief à la contribution discrète mais non moins essentielle de Derek Sherinian aux claviers. Et puis bon, Hughes, Bonamassa, cette voix magnifique, ces riffs de folie… BLACK COUNTRY COMMUNION, conçu comme un supergroupe sans lendemain, peut désormais presque prétendre au titre de groupe culte. J’espère de tout cœur que le quartet britannico-américain nous gratifiera encore de nombreux excellents skeuds comme celui-ci ! Pour le moment, rien n’est moins sûr : pourtant excellent sur scène (lire ma chronique du démentiel "Live Over Europe"), le groupe n’a pas prévu de tournée mondiale pour soutenir la sortie de "BCCIV". Mais après tout, l’avenir incertain est un de ses carburants, et c’est tant mieux.

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   ALANKAZAME

 
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- Glenn Hughes (chant, basse)
- Joe Bonamassa (guitare, chant)
- Jason Bonham (batterie)
- Derek Sherinian (claviers)


1. Collide
2. Over My Head
3. The Last Song For My Resting Place
4. Sway
5. The Cove
6. The Crow
7. Wanderlust
8. Love Remains
9. Awake
10. When The Morning Comes



             



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