Cela fait deux ans, soit depuis l’album "Godless Beauty", que CEMETARY avait mué sa musique, simplifié sa technique, en partant à la conquête de nouvelles terres. En effet, outre les réminiscences encore un peu présentes du côté Death Metal, nous sentons que le groupe de Mathias Lodmalm (homme-orchestre) veut s’aérer. L’appel du Gothique étant fort alléchant pour notre bonhomme, dirait-on…

Ce groupe suédois trouva en son héritier "Sundown", sa voie, son karma.

Facile d’accès, ce sont des compositions qui vous rentrent directement dans l’oreille. Accrocheurs, simplistes - ce n’est pas forcément une tare ! - les riffs vont nous entraîner vers un Metal Gothique tout en gardant une voix très éraillée. Du coup, dans le paysage musical - attention, photo d’époque - de 1995, CEMETARY propose un vent de fraîcheur renouvelée… Mais en 2010, le constat diffère quelque peu !

Remettons-nous en situation. Le titre éponyme passait à la radio (tard tard, il est vrai) et ces quelques notes en gamme mineure léchées au piano, soutenues en cela par les autres instruments qui, contrairement à leur habitude, laissaient toute la mélodie reposée sur le clavier. C’était grand… ça l’est toujours.

Y'a bien d’autres titres qui donnaient la pêche nostalgique et nous requinquaient mais, au final, l’ensemble me laisse AUJOURD’HUI sur ma fin. J’avais adoré les passages calmes d’"Ophidian", pour l’exemple. Cependant, la répétition des refrains - qui vaut pour tout l’album, en fait - lasse rapidement. C’est dommage, parce que la plupart des riffs ont un petit quelque chose d’attractif mais qui, allez savoir pourquoi, n’arrivent pas à nous faire décoller (ou, si peu…). La voix aussi, si attirante soit-elle dans un premier temps, ne varie pas beaucoup et, du coup, une grosse partie du relief de ce que CEMETARY serait en droit de nous offrir, ben, ça reste plat… Et ce ne sont pas les nombreux changements de rythme qui vont changer l’affaire !

A moins que, hé hé mes amis, n’ai-je point évolué dans un autre sens… Du coup, en réécoutant très attentivement ce "Sundown", je dois vous confesser que pas mal d’atmosphères - gothiques, certes - arrivent encore à me donner de petits frissons. Mais, pas beaucoup non plus. Alors, je crois plus honnête de restituer cet album avec des balises moins littéraires et plus pragmatiques. Tentons :

"Elysia", "Last Transmission" et "The Embrace" sont des morceaux énergiques, qui nous font bouger du popotin. Pas d’intro : couplet, refrain, couplet, refrain, refrain…

"Closer To The Pain" ainsi que "New Dawn Coming" sont les titres les plus atmosphériques. Effectivement linéaires aussi mais intéressants parce que les ambiances vous prennent par la main afin de mieux vous plonger dans la mélancolie. C’est simple mais beau alors, au diable la technique !

"Primal" est à part : très imagé, cette composition va nous conditionner, nous hypnotiser. Toujours le même tempo mais cadencé et fort prenant… le temps d’un court instant !

Enfin, les deux derniers titres sont, comment dirais-je, hum, différents. Si "Morninstar" semble vouloir nous bercer jusqu’au break de transition qui, ENFIN, fait bouger les choses que déjà, nous reviendrons bien vite à la case départ… Alors, est-ce que "The Wake" va détonner ? Lent (trop ? ) et seul, le refrain va susciter de l’intérêt. Ok, le passage des couplets pourrait accrocher plus mais, à nouveau, s’éternise.

"Sundown" n’est donc pas original - même si l’effort est grand de la part des musiciens et de leur volonté de progrès - et, malgré les diverses couleurs rythmiques, CEMETARY n’arrive plus à m’émouvoir. Peut-être ais-je écouté beaucoup trop de choses différentes depuis 1995 mais, de vous à moi, ce n’est pas l’album qui tourne le plus à la maison…